Hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires Karim Ben Amar Après une très légère accalmie, selon le HCP, en juin 2023, voilà que le trend haussier se réinstalle confortablement et vraisemblablement, cette hausse risque de durer. Après une baisse des prix des produits alimentaires de 5,5% en juin (HCP), la tendance haussière atteint le taux ahurissant de 15,3% en juillet 2023 selon la FAO. La flambée des prix est donc bel et bien de retour au grand dam du consommateur. Et ce ne sont pas les partis politiques de l'opposition qui l'inventent ! Les Marocains se croyaient sortis d'affaire et que le spectre de la hausse des prix n'était qu'un lointain mauvais souvenir. C'est sans compter sur l'action gouvernementale qui en veut décidément au pouvoir d'achat du Marocain. Profitant de la période estivale, et du retour de nos MRE, l'Exécutif qui est censé réguler et contrôler les prix, s'engouffre dans l'inertie. Les foyers, en prévision « des grandes vacances » économisent tout au long de l'année pour pouvoir s'offrir un bel été en famille. Mais voilà qu'au lieu de réserver les importants postes de dépenses aux hôtels, restaurants et loisirs, ils devront d'abord s'acquitter du prix à la hausse des prix des produits alimentaires au même titre que celui du carburant. Car depuis le 8 août, toutes les pompes des différents distributeurs de carburant affichent des prix du gazole variant entre 12,20 et 12,24 dirhams. Alors que l'essence sans plomb grimpe à 14,42 dirhams, voire 14,50 DH. Il est vrai que les prix du pétrole connaissent une légère hausse sur les marchés mondiaux. Le baril de Brent de la mer du Nord, qui s'échangeait autour de 75 dollars en moyenne fin juin, a aujourd'hui franchi la barre des 85 dollars. Mais il se trouve que cet argument ne peut être avancé par le gouvernement, puisque au moment où le prix du baril était au plus bas, au Maroc, le prix à la pompe battait de tristes records en flagrante atteinte au cours de Rotterdam qui stipule qu'en cas de hausse ou de baisse des produits pétroliers, elles sont répercutées au niveau des prix à la pompe. Notons que cette hausse vertigineuse, qui intervient en période estivale, n'est pas orpheline puisque au 2ème trimestre de l'année en cours, le taux de chômage a grimpé au sommet. Il atteint l'inquiétant taux de 12,4% selon le HCP. Autrement dit, ce sont pas moins de 86000 emplois qui ont été détruits entre le mois d'avril et juin. L'Exécutif en place depuis octobre 2021 nage dans le ciment. Incapable d'accomplir sa mission première qui est de réguler les prix du marché et de protéger le pouvoir d'achat du citoyen, voilà qu'il envenime la situation sociale et économique. Son inaction porte préjudice au portefeuille des Marocains mais aussi aux emplois. Le Parti aux commandes et ses deux alliés, avaient promis monts et merveilles aux électeurs durant la précampagne et la campagne électorales. Telle une nuée sans pluie. Plus encore, un mensonge. N'ayant pas flairé le pot aux roses, les citoyens paient aujourd'hui les pots cassés et cela va se poursuivre jusqu'en 2026. L'addition sera donc bien salée.