Plusieurs marocains, revenus de leur pèlerinage Omra, sont plus que mécontents. Ils pointent du doigt la RAM. Cela dit la compagnie nationale veut se disculper en indexant finalement l'entière responsabilité à l'aéroport de Jeddah en Arabie saoudite, du moins selon les termes de son communiqué de rendu public en début de semaine. Pour une pagaille, s'en est bien une qui a été enregistrée au niveau de l'aéroport Jeddah en Arabie Saoudite ces derniers jours. Pour cause, la majorité des pèlerins, qui souhaitaient regagner leur pays, s'est retrouvée coincée au niveau de cet aéroport et dans des conditions qui très bancales. Des conditions, selon une bonne partie de pèlerins marocains, qui ont été jugées épouvantables pour grands et petits. En fait, comme le pèlerinage Omra a coïncidé cette année avec les vacances scolaires, plusieurs Marocains ont pensé emmener toute la famille. Résultat des courses : la joie du voyage a cédé la place au regret…«Je n'aurai jamais cru, ne serait-ce qu'un instant, qu'on allait vivre un calvaire durant 48 heures !! Nous avions contacté une agence à Casablanca et avons payé rubis sur l'ongle tous les frais nécessaires pour partir mon épouse, mes deux enfants et moi-même au pèlerinage Omara 1431. Et nous voilà tombés de haut pour la phase retour. Arrivés à l'aéroport de Jeddah pour regagner le Maroc, c'est la débandade. On ne trouve aucun interlocuteur pour nous expliquer, ni le comment ni le pourquoi d'un retard qui a duré quand même deux jours !! Durant cette période, nous n'avions rien à manger, ni à boire, ni ou s'asseoir mais avec cependant une climatisation frigorifiante pour nous expulser de la salle d'attente…», nous confie le directeur d'une société privée à Casablanca. Selon des sources concordantes sur place à l'aéroport Jeddah, les vols retours Omra ont, en effet semé trouble et désordre. Des passagers de plusieurs compagnies dont la RAM attendaient un départ dans des conditions estimées défaillantes. L'attente des pèlerins à l'aéroport de Jeddah était plus qu'insoutenable et se déroulait dans des conditions d'accueil, d'enregistrement et d'embarquement complètement déficientes. Une chaleur époustouflante et accablante pour les pèlerins, assis ou allongés sur le sol, qui attendent de pouvoir prendre leur vol. Et un hall tellement climatisé qui gelait presque les pèlerins à tel point qu'ils étaient obligés de quitter cet espace et s'exposer à une chaleur élevée. Finalement, plusieurs pèlerins dont des Marocains, sont sortis de leur réserve, à cause notamment de l'eau fraîche et de la nourriture qui faisaient cruellement défaut, et se sont livrés à des altercations et bousculades avec des employés saoudiens parce que personne ne daignait leur expliquer quoi ce soit. «D'être traité de la sorte est pire que tout. Sachant qu'on a, quand même, payé pour prétendre à une prestation convenable. Mais au final, l'on nous a traité comme des moins que rien et personne ni de la RAM et encore moins des agences organisatrices qui ne savent qu'empocher notre a rgent, ne s'est présenté pour nous calmer en nous expliquant ce qui n'allait pas! », nous a déclaré une septuagénaire casablancaise avant d'ajouter qu'elle est arrivée dimanche soir et qu'à part le fait qu'elle ait passé les précédentes 48 heures les plus pénibles de sa vie, elle galère encore pour recouvrer ses bagages !! En effet, à l'heure où nous mettions sous presse, plusieurs pèlerins, fraîchement débarqués, après moult tracas vécus au niveau de l'aéroport de Jeddah, n'avaient pas encore reçu leurs bagages. Les retours du pèlerinage à l'occasion de l'Aïd fitr sont en effet une période particulièrement délicate à gérer pour les compagnies en raison de la foule compacte de passagers qui doivent rentrer quasiment en même temps, font observer les professionnels. Pourtant, certaines compagnies disent déployer des moyens spécifiques, tels la RAM qui, d'après son communiqué, a dépêché une équipe de renfort dès le 12 août pour informer et guider ses passagers. C'est-dire que cette année, tout ne s'est pas passé comme souhaité ! Et même après des mesures et les procédures d'urgence mises en place, le résultat est là des désagréments en masse et une expérience désagréable qui risque de porter atteinte à l'image de la compagnie nationale. En tous les cas un bilan pour cette opération s'impose afin de définir les responsabilités des uns et des autres.