L'hôtel Farah de Casablanca était l'une des quatre cibles des attentats terroristes du 16 mai 2003. Mohamed Achetouane, son directeur général, salue la mémoire des trois employés disparus . ALM : A la veille du triste anniversaire du 16 mai, quels sont vos sentiments à propos de ces terribles événements ? Mohamed Achetouane : je ne peux qu'avoir une pensée aux victimes et à leurs familles. Je salue la mémoire des trois victimes de notre personnel qui sont mortes dans l'exercice de leur métier. Sans leur action courageuse et leur dévouement, l'impact des actes terroristes qui ont visé l'hôtel Farah aurait pu être plus graves. Je tiens à leur rendre un hommage particulier. L'action courageuse des défunts Hassan Karib, Ahmed Atif et Hassan Boulid, a permis le contrôle de la situation, tout en empêchant les terroristes d'atteindre leur objectif. Toutefois, cette page noire est définitivement tournée. La vie continue. Comment avez-vous accompagné le deuil des familles des victimes ? Notre action fut immédiate. Nous avons tenu à assister les familles et les accompagner dans ce lourd travail de deuil. Il faut dire que ce n'était pas facile. Nous avons tenu, en plus de notre présence à leur côté, à leur rendre la vie plus facile. Un programme d'acquisition de maisons pour les trois famille a été mis sur pied par le groupe CMKD, groupe contrôlant la chaîne Farah. Justement, est-ce que le groupe CMKD n'a pas manifesté le souhait de se désengager du Maroc ? Au contraire, plus que jamais, CMKD a tenu à manifester sa solidarité avec le Maroc en maintenant, voire en développant davantage ses investissements dans notre pays. Il a d'ailleurs aussitôt alloué une enveloppe de 15 millions de dollars pour la rénovation de l'hôtel Farah de Casablanca. Avez-vous reçu un soutien particulier ? Nous étions très touchés de l'élan naturel de solidarité qu'on nous a témoigné. Que ce soit de la part des autorités publiques, de la société civile ou de l'ensemble de citoyens marocains, les signes de solidarité n'ont pas manqué. D'ailleurs, nous y avons puisé l'envie et le courage de continuer. Nous avons entamé et fini les chantiers ouverts dans des temps record. En plus, la manifestation a été suivie de fait. Différents séminaires, congrès et réunions se sont tenus chez nous, signe manifeste de la confiance en notre établissement. Je pense que la meilleure réponse à la mort, c'est la vie qui continue.