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Zones d'ombre autour d'une catastrophe
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 02 - 12 - 2002

Mohammedia panse ses blessures suite au sinistre de la Samir et des inondations qui ont submergé la ville. Une polémique oppose la direction de la raffinerie aux syndicats sur les négligences et les failles du système de sécurité de l'entreprise. Les pouvoirs publics rassurent sur la capacité d'approvisionnement du pays en carburant.
L'affaire est grave. Le dispositif ministériel est à la hauteur de la gravité. Quatre ministres et un secrétaire général d'un ministère. Tous pour dire la vérité sur ce qui s'est passé au Maroc à cause des pluies inhabituelles et du feu qui a ravagé une bonne partie de la SAMIR à Mohammedia.
Le maître de cérémonie n'est autre que Nabil Benabdellah, ministre de la Communication et porte parole du gouvernement. A ses côtés, Mohamed Cheikh Biadillah, ministre de la Santé, Mohamed Boutaleb, ministre de l'Energie, Karim Ghallab, ministre de l'Equipement, Abdelkébir Zahoud, secrétaire d'État chargé de l'Eau et Ahmed Arafa, secrétaire général du ministère de l'Intérieur. Une brochette de ministres qui pour la plupart font leur première sortie médiatique, pour éclairer l'opinion publique sur les drames des derniers jours…
Et comme il fallait s'y attendre, le gros des débats a porté sur les départements de l'Energie et de l'Eau. M. Zahoud a souligné que le barrage Oued El Maleh, construit en 1931, a contribué à réduire les effets de ces inondations, en dépit de sa faible capacité de retenue. Ce barrage, qui n'a pas de vannes, a atteint le seuil de 5 millions de m3, sa capacité de retenue, et l'eau passait par-dessus.
Il a plu jusqu'à quatre fois la normale dans ces jours-ci et les rivières et oueds ont reçu des quantités exceptionnelles d'eau. Le débit de l'oued El Maleh a atteint les 350m3/s, un record jamais atteint depuis cinquante ans.
A entendre parler M. Zahoud et M. Benabdellah ou encore M. Arafa, on a l'impression d'être incapable de faire face à des situations similaires. D'ailleurs, M. Zahoud précise que si des précipitations de moindre ampleur se produisent dans les jours à venir, le pire est à craindre puisque les barrages sont pleins et la terre regorge d'eau. D'autant plus que pour ce genre de situation, l'alerte ne peut dépasser les six heures avant l'arrivée des crues. «Un plan national de prévention contre les inondations. Ce plan, dont les études devront débuter en 2003, intéressera 390 sites menacés par les inondations.»
Le ministre qui a fait état de la prochaine publication d'un livre blanc sur les régions menacées par les inondations, a vanté les bienfaits de la politique de construction des barrages, citant à ce titre l'importance du barrage "Al Wahda" dans la limitation des dégâts.
Pour ce qui est de la SAMIR, M. Boutaleb était rassurant. Il a annoncé que l'approvisionnement du marché en hydrocarbures ne connaîtra aucun problème, que le stock stratégique est de 80 jours et que les travaux de restauration des installations de la SAMIR seront achevés dans les plus brefs délais. «Il ne faut pas mélanger entre les stocks de la SAMIR, qui peuvent approvisionner le marché pour une courte durée, les stocks des distributeurs et ceux de l'Etat. M. Saaidi, patron de la SAMIR parle de ses stocks à lui, mais ce n'est pas tout ce dont dispose le pays.» On veut bien croire le ministre, mais la gravité de la situation ne prête guère à l'optimisme. Parce que trois questions au moins restent sans réponse. Un, comment la direction générale n'a pas pris au sérieux les différentes mises en garde quant au manque d'entretien de ses installations ? La dernière mise en garde date d'à peine une semaine et la direction ne l'a pas prise en compte. Deux, pourquoi le pipe-line, reliant Sidi Kacem au port de Mohammedia et qui a coûté des dizaines de millions de dollars, a-t-il été délaissé par la seule volonté de la SAMIR? Une fuite au niveau de Skhirat n'a alerté pratiquement personne, alors qu'il s'agit d'une œuvre hautement stratégique pour la sécurité énergétique du pays.
Pourquoi les installations de SCP à Sidi Kacem tombent-elles en désuétude ? des centaines d'ouvriers ont été libérés, la ville étouffe et des millions de dollars partent en fumée parce que la direction de la SAMIR en a décidé ainsi, espérant avoir les 7 milliards de dirhams comme subvention de l'Etat pour la mise à niveau…
Cela dit, le bilan des intempéries et de l'incendie de la raffinerie n'est pas mince. Selon M. Arafa, 900 interventions de secours ont été opérées pour procéder au sauvetage de 3000 personnes. Mais on déplore la mort de 63 personnes, dont les deux décès survenus lors de l'incendie de la raffinerie la SAMIR, 26 autres sont portées disparues tandis que 17 souffrent de blessures diverses. 24 maisons se sont effondrées, en partie dans le douar de Ouled Abbou, région de Settat. 1334 maisons ont été endommagées et 373 autres ont été submergées par une eau boueuse et ennemie. Des centaines d'hectares de culture ont été endommagées et des dizaines têtes de bétail emportées.
Le nombre d'unités industrielles qui ont subi de dégâts conséquents s'élève à 17 unités à Settat et 24 à Mohammédia.
Un point essentiel sur lequel on attend des éléments de réponse : la responsabilité humaine dans tout cela ? Mohammedia a subi les foudres de la nature, mais qui a autorisé les constructions sur le marécage et induit le déséquilibre écologique et la mort d'un écosystème unique au monde et qui a absorbé des quantités énormes d'eau ? Pourquoi la direction de la SAMIR n'a pas pris au sérieux les différentes mises en garde ? L'enquête ouverte sur ce qui s'est passé à la SAMIR doit aboutir et le plus tôt sera le mieux…


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