Le Caire: Nasser Bourita s'entretient avec son homologue égyptien    Création du Groupe d'amitié Equateur-Maroc à l'Assemblée nationale équatorienne    Framboises : Record des exportations du Maroc avec 64 400 tonnes (13,8%)    Flux net des IDE : Les Emirats arabes unis, premier pays investisseur au Maroc en 2024    Maroc-Turquie : vers un renforcement de la coopération commerciale et des investissements    Maroc : 56.611 entreprises créées à fin juin 2025    DP World lance le service maritime Atlas reliant le Maroc au Royaume-Uni et à l'Europe    M. Bourita prend part à la 164e session du Conseil de la Ligue arabe au niveau des ministres    Aïd Al-Mawlid : Le roi Mohammed VI présidera une veillée religieuse à Rabat    Une ressortissante marocaine parmi les blessés dans le déraillement d'un funiculaire à Lisbonne    S.A.R. le Prince Héritier Moulay El Hassan inaugure à Rabat le stade « Prince Moulay Abdellah » après sa reconstruction    Coureur d'origine marocaine, Mohamed Attaoui réalise le record d'Espagne et le 3e meilleur temps de l'histoire sur 1000 m    PPS leader Mohamed Nabil Benabdallah to visit Eastern Libya for diplomatic talks    Températures prévues pour le vendredi 5 septembre 2025    Corredor de origen marroquí, Mohamed Attaoui logra el récord de España y el tercer mejor tiempo de la historia en los 1000 m    DP World lanza el servicio marítimo Atlas que conecta Marruecos con el Reino Unido y Europa    The Jazz au Chellah festival relocates and becomes Jazz à Rabat    Biennale de Venise : L'animation marocaine sous les projecteurs internationaux    La montée et la chute de la Maurétanie, un royaume amazigh oublié    L'Office national marocain du tourisme engage une vaste consultation pour affiner sa stratégie de promotion qui concerne «le transport aérien, la distribution, l'image et la numérisation»    Londres obtient la ratification définitive du Parlement de la convention d'entraide judiciaire pénale conclue avec le Maroc    La commune espagnole de Yecla condamne «la campagne de criminalisation collective contre la communauté marocaine et migrante» et prend ses distances avec Vox    Agadir : Qui est le nouveau président de l'université Ibn Zohr    Drame à Lisbonne. Le Portugal en deuil    RDC.Constant Mutamba : De la Justice... aux travaux forcés    Grand stade de Tanger : STAM-VIAS et Lamalif retenus pour les travaux de voirie et d'éclairage    Frontière Soudan–Tchad. Le couloir humanitaire d'Adré prolongé jusqu'à janvier    Taxe carbone et filières stratégiques : comment le Maroc se positionne sur le marché euro-méditerranéen des énergies propres    Le Maroc enregistre des évolutions contrastées dans l'industrie et la construction au deuxième trimestre 2025 selon le HCP    Qualifications du Mondial-2026 (7è j/Groupe E) : Face au Niger, les Lions de l'Atlas cherchent à maintenir le cap    Le Maroc instituera des comités judiciaires dans les stades pour traiter les infractions lors du Mondial 2030    Nasser Zefzafi autorisé à assister aux funérailles de son père    LdC : l'OM écarte Amine Harit et inscrit Nayef Aguerd et Bilal Nadir dans sa liste européenne    La victoire de la Chine sur le fascisme en images à Rabat    Le PL sur les indemnisations des victimes d'accidents de la route approuvé en Conseil de Gouvernement    Buraïda, capitale saoudienne des dattes, célèbre le patrimoine et la créativité lors d'un carnaval mondial    Le Maroc et l'Azerbaïdjan approfondissent leurs relations culturelles lors d'un entretien à Rabat en vue du 11e Salon international du livre de Bakou    Honolulu, capitale d'Hawaï, accueille une exposition consacrée au Maroc culturel des années 1930    Tan-Tan: Lancement de l'opération de sélection et d'incorporation des appelés au service militaire au sein du 40è contingent    Belgium Moving Toward Recognizing Morocco's Sovereignty Over the Sahara by the End of 2025    La Chine réplique à Washington : la lutte antidrogue est une priorité nationale et nous ne sommes pas la source du chaos mondial    Tarfaya: La forteresse "Casa del Mar", un chef-d'œuvre architectural à forte charge historique    Régionales 2025. Le Cameroun fixe la date    Lutte contre la corruption : Le Sénégal protège ceux qui dénoncent    Biens publics : l'INPBPTM dénonce un détournement de fonds    Œuvres d'art : Tanger accueille une vente aux enchères publique de Monsieur C    Cinéma : le FIFM lance un programme pour structurer son soutien    Le Grand stade de Marrakech, un joyau architectural qui fait peau neuve    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le cheikh des «Marocains afghans»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 14 - 07 - 2003

Après avoir condamné Youssef Fikri et 9 de ses disciples à la peine de mort, et d'autres à des peines de prison, la Cour d'appel de Casablanca ouvre, aujourd'hui, le dossier du «Cheikh des Marocains Afghans», Ahmed Rafiki, alias «Abou Houdaïfa» et 5 autres «takfiristes», impliqués dans le dossier de l'«émir de sang».
La Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca, le vendredi 11 juillet à 16 h00. C'était le moment fixé la veille par le président de la cour pour écouter les derniers propos de l'«émir de sang», Youssef Fikri et ses 30 acolytes, dont un seul poursuivi en état de liberté provisoire. La salle d'audience n°7 est sous haute surveillance. Personne ne peut s'y infiltrer sans qu'il soit policier, avocat ou journaliste. Les membres des familles des prévenus ont été interdits d'entrer dans l'enceinte de la Cour d'appel. Les commentaires tournent autour des jugements qui seront prononcés et sur l'heure à laquelle ils seront connus. Les avis et prévisions divergent. Mais, pour ce qui concerne l'«émir de sang», personne ne doute qu'il sera condamné à la peine capitale. A 16h30, une porte à gauche de la salle d'audience s'ouvre et laisse apparaître Youssef Fikri avec son sourire de vampire, vêtu comme à l'accoutumée d'une djellaba blanche et un bonnet de la même couleur sur la tête. Ses vingt-neuf disciples le suivent et prennent place aux bancs des accusés. Le trentième, Anouar Ismaïli, bijoutier à Rabat, poursuivi pour recel est le seul qui se tient loin d'eux. Il est en liberté provisoire. Deux minutes plus tard, le président de la cour, Lahcen Tolfi entre, suivi de ses quatre assesseurs, Abdellatif Âbide, Tahar Bendaoud, Mustapha Âguilou et Saïd Saâd, du représentant du ministère public, Saoud Grine et du greffier, Jamal Idrissi Sidi Mohamed. Et les derniers propos commencent. Youssef Fikri était le premier à parler. «Vous nous traitez de criminels, alors que c'est vous les criminels et les meurtriers…», s'adresse-t-il à la cour avec agitation. Le président ordonne aux éléments des forces de l'ordre de le conduire hors de la salle d'audience. Malgré cela, Fikri continue de vociférer : «Que Dieu vous maudisse !». Trois ou quatre policiers le poussent de force pour le faire sortir de la salle. Les larmes aux yeux, Miloud Mandour, mécanicien de 26 ans, s'avance devant la cour. «Je suis innocent…J'ai gâché mon avenir à cause de Youssef Fikri…». De grande taille, ceinture noire, 3ème Dan en Taekwondo, Mohamed Damir, 31ans, avance en boitant, tente ne pas trahir sa crainte. Mais la pâleur de son visage brun et la disparition de son éternel sourire trahissent son angoisse. Il tente se présenter en homme calme et conscient de ses actes criminels. «Je ne m'intéresse pas aux actes que j'ai avoués commettre, parce ce qu'ils font partie de la lutte contre la dépravation…», affirme-t-il à haute voix.
«Mais je suis innocent à propos des actes que j'ai niés…», ajoute-t-il. «Il faut savoir que je suis très heureux d'être jugé pour avoir lutté contre la dépravation…», dit-il sur un ton sonore.
Mustapha Lakrimi, 29 ans, de petite taille, toujours en gandoura et bonnet blanc, une longue barbe et cheveux, père de deux enfants, n'hésite pas à affirmer : «Certes, j'ai lutté contre la dépravation et la déviation…Et je suis convaincu que mes actes étaient conformes à la Chariâ…». Les autres prévenus accèdent, l'un après l'autre, au box des accusés. «Je suis innocent», affirment les uns. «Je suis étonné de ces poursuites…Je n'ai jamais entendu parler de la Salafiya Jihadia », s'exclament d'autres. Ils savent que les poursuites sont lourdes : Constitution d'association de malfaiteurs, homicide volontaire avec préméditation et guet-apens, mutilation et dissimulation de cadavre, tentative de meurtre, sabotage, tentative de destruction par l'effet d'une substance explosive de différentes installations, vol qualifié, enlèvement, séquestration, incendie, faux et usage de faux, usurpation d'identité et complicité, entre autres.
Vers 17h10mn, la cour se retire pour délibérer. Les conversations entre les avocats et les représentants des médias reprennent. Les chaînes de télévisions internationales s'adressent surtout aux deux avocats, Tawfik Moussaïf et Khalil Idrissi, du barreau de Rabat, bien qu'ils ne soutiennent pas les principaux mis en cause. Le procès de «la cellule dormante d'Al Qaïda» les a rendus plus médiatisés que les autres. Ils soutenaient les accusés de nationalité saoudienne.
C'est vers 23h15mn que le moment crucial arrive. Fikri et ses disciples entrent dans la salle d'audience sous haute surveillance. Quelques-uns d'entre eux lèvent les yeux au ciel, psalmodiant à voix basse. Les minutes deviennent très lourdes avant l'entrée de la cour. Et les verdicts tombent : peine de mort contre Youssef Fikri. «Allahou Akbar», crie-t-il. Les policiers le poussent pour le conduire vers la geôle de la cour avant de le conduire cette nuit au pénitencier Oukacha. La même peine est prononcée contre Mohamed Damir, Saleh Zarli, Abderrazak Faouzi, Kamal Hanouichi, Bouchaïb Guermaje, Lakbir Kettoubi, Bouchaïb Maghdar, Omar Maârouf, Larbi Dakik. La réclusion perpétuelle contre Abderrahman Majdoubi, Rachid Amrine, Miloud Mandour, Mustapha Lakrimi, Houssein Berghachi, Yazid Ajref, Mourad Sarouf et Mohamed Jok. 20 ans de réclusion criminelle contre Mohamed Chadli, Ahmed Akhrif, Said Boulifa, Mohamed Badaoui, Mohamed Chatbi, Kamal Chatbi et Omar Nadif et 10 ans contre Noureddine Gharbaoui, Abdelaziz Al Hadadi, Khaled Assemak, Rachid Saadouni et Hassan Idrissi Machichi. Le seul mis en cause en état de liberté provisoire, Anouar Ismaïli, a été condamné à un an de prison ferme. Les condamnés ont quitté la salle en criant : «Allahou Akbar !». Les représentants des médias, les avocats et les policiers ont quitté la cour dans la première heure du lendemain, samedi, en s'interrogeant si les peines de mort rendues par la cour contre Fikri et ses 9 disciples seront exécutées. Et, si oui, quand ? La cour se penchera, aujourd'hui, lundi, sur le dossier d'Ahmed Rafiki, alias «Abou Houdaïfa» et père d'Abdelwahab rafiki, alias «Abous Hafs», et 5 autres prévenus impliqués dans le dossier de «Youssef Fikri», et mardi sur un deuxième dossier de 5 autres disciples de l'émir de sang, alors que le 21 courant le premier dossier des attentats du 16 mai sera ouvert.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.