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Eviter les modèles préconçus
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 23 - 01 - 2003

Adnane Debbagh est intransigeant à l'égard des lieux communs qui ne tiennent pas compte de la réalité économique du pays et de la nature des PME. Pour le Président de la Fédération des PME-PMI au sein de la CGEM, les outils juridiques, le système bancaire et les lignes de financement sont à adapter à la PME marocaine.
ALM : Plusieurs analystes et acteurs économiques prédestinaient la PME marocaine au schéma suivant : le tiers des PME allait pouvoir s'imposer sur le marché, un autre allait se maintenir et le dernier tiers était condamné à disparaître. Qu'en est-il actuellement ?
Adnane Debbagh : Je ne pense pas que l'on puisse réduire tout ce secteur à des pourcentages et à de tels chiffres. Il s'est avéré que ces lieux communs sont désormais à bannir. Ce sont des visions eschatologiques non-réalistes et qui ne traduisent pas l'évolution dynamique de la PME. Il faut savoir chasser de telles démarches. L'enjeu n'est pas là. Ce qu'il faut, c'est mettre en place des outils et des moyens qui puissent s'adapter à la réalité des PME marocaines.
Certains moyens financiers, tels le fonds de garantie, et techniques, comme le centre de l'amélioration de la qualité, ont déjà été mis en place.
D'autres, comme le Fonds de conseil et le programme Euro Maroc Entreprise (EME), tardent toujours à venir. D'autant que, étant face à une phase pressante, on cherche à utiliser tous les outils dont on dispose. Il se trouve que tous ne sont pas bons. L'examen de ces outils et l'expérience ont fait que certains ne répondent pas aux besoins réels et urgents de la PME. J'en prends pour exemple le fonds de garantie.
Le problème est-il relatif à la nature de la PME marocaine ?
Le problème ne vient pas nécessairement des PME mais de la nature même de leurs outils et fonds qui sont à revoir. Il faut trouver un moyen d'adapter l'un à l'autre. L'on s'imagine toujours que la PME parfaite doit, obligatoirement et par définition, être gérée par un diplômé des grandes universités américaines ou, tout au moins, des grandes écoles françaises, avec un compte transparent et utilisant les derniers cris en matière de nouvelles technologies.
Ce modèle peut exister, mais pas au Maroc. Il faut savoir prendre en compte la réalité de notre économie. Nous vivons un niveau de développement qui reste moyen, avec un taux de croissance également moyen. Nous avons aussi un héritage de plus de quarante ans d'économie protégée. Nos PME ne sont pas pour autant plus mauvaises que les autres. Mais, à mon avis, l'accompagnement qui doit leur être adapté et qui sache répondre à leurs demandes ne sont n'est pas encore effectif.
Dans ce sens, comment jugez-vous la charte de la PME-PMI ? A-t-elle aidé à réduire cet écart entre les besoins et l'offre qui existent ?
L'intérêt de la charte réside en la concertation qui a eu lieu lors de son élaboration entre le gouvernement et les opérateurs économiques. Les décideurs politiques pouvaient ainsi cerner la réalité des petites et moyennes entreprises et adapter leurs initiatives à cette réalité et aux changements qui ont lieu. Mais plusieurs de ses réalisations sont désormais obsolètes. Le suivi prôné n'a pas été établi. La mise à niveau est un processus dynamique qu'il faut accompagner au jour le jour.
On assiste également à d'autres formes de blocage, notamment dans le financement des PME. Comment évaluez-vous le rôle et l'action des banques en la matière ?
Les institutions bancaires ont une thèse claire, quant au financement des PME. Elles disposent de leurs critères pour juger si une entreprise donnée est au niveau ou non. La nature même de ces critères fait que, pour une banque, seule une entreprise calquée au modèles qui existent ailleurs, et dont j'ai dressé le profil précité, est à même d'être un interlocuteur valable. Or, quelque 8 milliards de Dhs d'excédent de liquidités bancaires ne sont pas utilisés. Ne sachant pas quoi en faire, on les réduit à des obligations de dépôt ou des obligations à un taux bas.
Rentabiliser cet argent passe inévitablement par la rencontre des banques et des PME. Le système bancaire doit faire l'effort de venir à la recherche des entreprises, en évitant de poser des conditions inabordables et irréalisables pour les PME. Et à ces dernières de faire le même effort en donnant les garanties qu'il faut.
La concentration que connaissent plusieurs établissements bancaires ces derniers-temps, ne risque-t-elle pas de pénaliser davantage les PME en réduisant les offres existantes ?
Je ne pense pas que ce soit le cas. La concentration des banques ne nuirait nullement aux PME. Bien au contraire, elle ne peut être que bénéfique à ce secteur et à l'économie marocaine. Fragile, le secteur bancaire au Maroc a, maintenant et plus que jamais, besoin de revoir ses cartes.
Et qu'en est-il des autres lignes de financements qui existent et qui se trouvent être gérées par les mêmes banques?
L'on assiste dernièrement à une flopée extraordinaire de lignes de financement mais qui sont également sous-utilisées, voire inutilisables. A l'image des banques, ces offres ne sont pas adaptées. Elles passent, par conséquent, par le même cercle vicieux sans profiter aux PME. Je ne le dirai jamais assez, c'est l'idée que l'on se fait de la PME au Maroc qu'il faut revoir. Sinon, tous les efforts que l'on consent, toutes les sources de financement que l'on peut avoir ne serviront qu'à peu, voire à rien.


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