La responsabilité opérationnelle de l'audiovisuel extérieur n'est pas exercée par le service public audiovisuel national, mais par l'Etat français, ce qui pose de grandes questions sur la ligne éditoriale suivie par une chaîne très hostile au Maroc, en l'occurrence France 24. Les historiens de l'avenir nous diront sans doute un jour combien de millions, — et d'individus — France 24 a consacrés à son service antimarocain. Il s'agit, pour la chaîne, de nourrir les fâcheuses impressions à l'égard du Maroc, de ne jamais opposer témoignage à témoignage, et de répandre l'opinion que des faits allégués contre Rabat ont forte chance d'être vrais. France 24 exploite l'actualité marocaine au profit de certaines opinions préconçues. Souvent, le traitement de ce qui se passe au Maroc sur les plateaux de la chaîne se trouve englouti sous un amas d'anecdotes plus ou moins controuvées, d'impressions et d'observations plus ou moins fausses, partiales, d'affirmations sans preuves, de calomnies gratuites, mais souvent perfidement présentées. Alors que le parquet général marocain a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête judiciaire sur de fausses allégations et accusations reprochant à Rabat d'avoir eu recours au logiciel de surveillance Pegasus, France 24, la chaîne de télévision française d'information internationale en continu, s'est interrogée, non sans rire, «quelles preuves possède le Maroc pour repousser les accusations sur l'utilisation du logiciel Pegasus ?». Au Maroc, de nombreux commentateurs n'ont pas hésité à mettre en avant le fait France 24 a délaissé de nouveaux les standards journalistiques pour leur préférer des informations non regroupées voire, plus concrètement, des communiqués de militants. Cette attaque quasi-discrète contre le Maroc est survenue quelques moment seulement après que le parquet général marocain eut annoncé l'ouverture d'une enquête visant les accusations infondées selon lesquelles le Maroc a utilisé le logiciel Pegasus de la firme israélienne. Le parquet estime en effet que les informations de presse incluent de graves accusations et allégations souvent non étayées et qui nuisent aux plus hauts intérêts du royaume. Chaque fois, France 24 piétine et les normes éditoriales occidentales et sa charte éditoriale (supposée) garantir l'indépendance d'une rédaction de plus en plus politisée. Des organes de presse proches de quelques ONG humanitaires ont mené une enquête controversée s'appuyant sur des documents fournis par Amnesty International. Fait significatif : tous citent sans preuve les services de renseignement marocains, lesquels auraient prétendument ciblé, en 2019, le président français Emmanuel Macron en vue d'une surveillance de son téléphone en utilisant Pegasus. Des assertions démenties par NSO elle-même. Lundi, Rabat avait déjà jugé mensongères les informations selon lesquelles les téléphones de plusieurs personnalités publiques nationales et étrangères et de responsables d'organisations internationales à travers un logiciel informatique auraient été contaminé par Rabat. Une information à peine évoquée par France 24. France 24 s'est fait depuis des années le chantre de la propagande séparatiste pro-Polisario. Un traitement sensationnel hostile au Maroc qui s'adresse aux susceptibilités locales, déclame contre l'unité territoriale du pays, invite sur ses plateaux les personnalités les plus sulfureuses pour aborder le sujet, parfois sans contradicteurs. Une chaîne qui s'apparente à une petite carriole mal assurée, à la marche inégale, sans cesse cahotée condamnée à des détours imprévus, à des démarches incertaines. En 2017, une émission de France 24 qui devait être consacrée au mouvement social qui agitait le nord du pays n'a pas formulé à l'avance de demande d'autorisation de tournage, en violation de la procédure habituelle, avait affirmé à l'époque le responsable au ministère de la communication, Abdelilah Tahani, lequel a affirmé que c'est la seconde fois en deux ans que ladite émission s'apprêtait à tourner de manière clandestine. Un scandale qui n'empêche pas que ce média soit toujours accrédité auprès des autorités marocaines. Il est rare qu'une chaîne quelconque ait mené une guerre médiatique contre le Maroc avec une ardeur si infatigable, avec une telle opiniâtreté et un tel manque de scrupules que France 24. Sa ligne éditoriale n'est guidée que par l'idée de calomnier ; à l'intérieur, tous journalistes, à de rares et insignifiantes exceptions près, ont éveillé et cultivé la plus ardente des soifs de cibler le Maroc. Pour riposter à ces manœuvres morales, le royaume oppose la vérité loyalement présentée aux subtilités de la casuistique de France 24. On voit maintenant où tend tout ce luxe de propagande menée par France 24. Démontrer que, pour le Maroc, certaines décisions souveraines sont une désastreuse «affaire» exploiter la crédulité, la passion et la lassitude ; insinuer par tous les moyens l'idée d'un pays toujours du mauvais côté, dont on se garde bien de préciser les termes. On dira peut-être que les grossiers arguments contre le Maroc ne peuvent tromper personne, et que voilà donc bien de l'argent public du contribuable français dépensé en pure perte ; qu'en tout cas ces campagnes de presse n'ont empêché de ruiner les sympathies à l'égard du Maroc qui, de jour en jour plus décidées, se manifestent pour les causes qui comptent pour lui.