L'Organisation marocaine des droits de l'Homme et de la lutte contre la corruption a envoyé une «lettre ouverte urgente aux forces israéliennes», afin d'arrêter l'ancien président de l'Association marocaine des droits humains (AMDH), Aziz Rhali, ainsi que d'autres concitoyens participants à la flottille Sumud pour la levée du blocus sur la bande de Gaza. Contrairement aux organisations internationales, l'ONG marocaine a invité Israël à poursuivre les concernés et à prévoir «les peines les plus sévères». Dans son courrier, elle décrit la tentative de la flottille de briser le blocus comme un «acte provocateur dangereux contre l'Etat d'Israël». Signée par le secrétaire général de l'association, Nabil Ouazzae, la missive préconise ainsi de «ne pas libérer» les concitoyens. L'organisation pointe notamment le fait que Aziz Rhali prenne l'initiative de se joindre à la flottille, «sans notification ni coordination avec les autorités marocaines compétentes à cet effet». Elle le taxe également de sympathiser avec le Polisario et d'avoir incité à des rassemblements contre Israël, dans certaines régions du Maroc. Dans son argumentaire, l'organisation a même considéré les actions génocidaires d'Israël contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza comme «une affaire interne». «Nous espérons sincèrement qu'un cessez-le-feu sera atteint pour le peuple palestinien frère, et qu'un dialogue sérieux et responsable entre les deux parties sera ouvert, de manière à servir la paix et la stabilité dans la région», a nuancé l'ONG. Cette position étrange n'est pas sans précédent, au sein de l'association. En août dernier, celle-ci a exprimé sa solidarité avec un policier temporairement suspendu par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) pour soupçons de corruption, en pointant l'Algérie.