Badria Atallah revient sur la déclaration de Aziz Akhenouch, via communiqué, dans laquelle il affirme avoir démissionné de ses responsabilités au sein d'Akwa ; et ce, même si la loi ne l'y oblige pas. Cette annonce avait des relents d'une faveur qu'il concédait au peuple marocain. La communication d'Akhennouch est une contre-vérité car l'article 33 de la loi organique, relatif à l'organisation et à la conduite des travaux du gouvernement et au statut de ses membres, énonce clairement l'obligation de cessation de toute activité dans le secteur privé et de commerce à tout membre du gouvernement. L'article 33 de la loi organique stipule que «les membres du gouvernement doivent, pendant la durée de leurs fonctions, suspendre toute activité professionnelle ou commerciale dans le secteur privé, notamment leur participation dans les organes de direction, de gestion et d'administration des entreprises privées à but non lucratif et, de manière générale, toute activité pouvant entraîner un conflit d'intérêt, à l'exception des activités dont l'objet social porte exclusivement sur la prise de participation et la gestion des valeurs mobilières». Alors qu'il est clair que l'article pointe tout conflit d'intérêts qui entraverait le travail gouvernemental, le communiqué émanant d'Akhennouch montre, de fait, qu'il commence la gestion de la chose publique de manière opaque. Quant à sa décision de retrait de ses responsabilités au sein d'Akwa, cela ne signifie aucunement que bénéfices et autres avantages pécuniaires ne lui seront pas reversés. Badria Atallah harangue directement Akhennouch : « on vous avait demandé, antérieurement, de renoncer à un tout petit profit, sans conséquence pour vous : celui provenant de l'augmentation des prix du carburant à la pompe, ressenti notamment dans le transport des marchandises ainsi que celui de l'oxygène et du kérosène. Si vous en diminuez le prix, un tantinet, les Marocains, s'en souviendront et inscriront cette mesure à votre bénéfice. Pour information, l'épisode précédent de notre capsule, facebook et youtube confondus, a été vu par plus d'un million de Marocains soit plus que le nombre vos électeurs que vous avez convaincus après 5 ans de campagne. Et ce, sachant que les Marocains qui vous ont élu l'ont fait sur la base d'une promesse de changement. Quant à la promotion et la publicité pour votre campagne publicitaire, les montants révélés indiquent une dépense de plus de 300 millions (plus de 270000 dollars) sur facebook, plateforme américaine qui a dévoilé les chiffres , quant au reste, hors facebook, personne ne sait. Comment rembourser toutes ces dépenses ? Si ces sommes avaient été dépensées pour le bien du peuple, elles auraient alimenté le fonds dédié à la pandémie. La somme investie dans facebook au bénéfice de Mark Zuckerberg, si elle l'avait été dans les douars , au Maroc même, aurait changé énormément de situations. Atallah poursuit : « Vous dites que vous allez mettre en place un revenu de la dignité pour les personnes âgées, que vous allez doubler le budget de la Santé, employer plus d'un million de personnes, construire quatre CHU et la liste est encore longue. Concernant la couverture médicale, la sécurité sociale, la retraite, il aurait fallu écrire dans votre programme que vous alliez contribuer au succès du projet royal, sans plus, car c'est le roi qui a initié ce chantier. Concernant les augmentations de salaire, les compensations et les aides financières promises, il faut être honnête avec le citoyen et lui dire d'où viendra cet argent pour y parvenir. Le RNI est resté à la tête des Finances des années durant avec les passages de Mezouar, de Boussaid et de Benchaaboun. Vous n'ignorez donc rien de l'ampleur du déficit, de la dette du faible taux de croissance, sans compter les effets de la sècheresse et ceux de la pandémie sur les finances du pays. Vous savez également les taux de pauvreté et de chômage exponentiels. Le déficit de la balance commerciale n'est pas en reste, non plus. Donc d'où proviendront ces fonds nécessaires à la mise en œuvre de vos promesses ? Et ne pensez surtout pas à augmenter les impôts ou la dette. La corde cassera si vous tirez dessus. Quoiqu'il en soit, on attend la déclaration gouvernementale pour y revenir ». Attalah conclut sur la duplicité du discours de Abdellatif Ouahbi : «Ouahbi a dit que l'argent utilisé dans la campagne électoral par Akhennouch est illégal, et dans une déclaration publique qu'il ne pouvait travailler avec lui, mais dire c'est faire. A moins que l'exercice de la politique n'ait évolué en autre chose. Il faut reconnaître à Akhennouch la décence de n'avoir jamais rien dit de tel à propos du chef du PAM. »