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À Vienne, l'Union européenne convie les Etats à un évènement conjoint avec le Maroc, le Pakistan et l'ONUDC sur la lutte contre le trafic de migrants et des biens culturels
«Je voudrais inviter chacun d'entre vous à un évènement parallèle que l'Union européenne organisera à ce sujet le 21 mai, en partenariat avec l'ONUDC, le Maroc et le Pakistan.» C'est par cette annonce que la délégation de l'Union européenne a ponctué sa déclaration d'ouverture à la session thématique du Comité des Nations unies pour la prévention du crime et la justice pénale, consacrée à trois fléaux d'une gravité croissante : les crimes contre les migrants, la contrebande de biens commerciaux et le trafic illicite de biens culturels. Prenant la parole au nom de ses Etats membres, rejoints par l'Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Géorgie, l'Islande, la Norvège, le Monténégro, la Macédoine du Nord, la République de Moldova et l'Ukraine, l'Union européenne a souligné que ces phénomènes ne relèvent pas de simples préoccupations techniques, mais sapent les fondements du droit, de la souveraineté et de la civilisation elle-même. La mention du Maroc parmi les coorganisateurs du colloque sur le trafic de migrants ne doit rien au hasard : Rabat est salué depuis plusieurs années pour son engagement lucide et constant dans la lutte contre les réseaux de passeurs et la criminalité transnationale. À l'approche du vingt-cinquième anniversaire du Protocole additionnel à la CNUCTO (Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée), l'Union a plaidé pour une mise en œuvre intégrale de cet instrument, soulignant la nécessité d'un sursaut international face à une économie souterraine qui prospère sur la misère humaine. Mais c'est bien l'ensemble du triptyque thématique qui a été abordé avec exhaustivité. Le pillage du patrimoine dans les zones de conflit, le commerce d'antiquités arrachées à leur terre d'origine, les circuits clandestins de statues, manuscrits ou objets cultuels — autant de formes de spoliation que l'Union européenne a fermement dénoncées. «Le trafic de biens culturels, souvent encouragé par des conflits armés, ne constitue pas seulement un crime contre la mémoire des peuples : il devient, trop souvent, une source de financement pour d'autres formes de déstabilisation, y compris le terrorisme», a déclaré la délégation. Concernant les atteintes à l'environnement, l'Union a entériné la tenue prochaine d'un groupe d'experts intergouvernemental spécifiquement dédié à ce sujet. Elle a insisté sur la nécessité de tarir les flux illicites issus de la criminalité faunique, des trafics d'espèces protégées ou des dégradations organisées des écosystèmes. «Les réseaux criminels se jouent des frontières ; nous devons leur opposer une détermination sans faille, ancrée dans le droit et la coopération multilatérale», a-t-elle affirmé. Enfin, le bloc européen a mis en lumière les menaces hybrides, souvent nourries par la convergence du cyberespace et du crime organisé. Elle s'est félicitée de la prochaine adoption, à Hanoï, de la convention des Nations unies sur la cybercriminalité, qui pourrait établir une ossature normative internationale dans le respect des droits fondamentaux. Dans un monde ébranlé par la guerre, l'Union européenne a réaffirmé son attachement indéfectible à la Charte des Nations unies et au droit international humanitaire. «Les responsables de violations doivent répondre de leurs actes. Nous saluons, à cet égard, les premières avancées en vue de la création d'un tribunal spécial pour la guerre contre l'Ukraine», a-t-elle conclu.