En octobre 2023, Jean-Luc Mélenchon appelait le président Emmanuel Macron à suivre la voie des Etats-Unis et d'Israël sur la question du Sahara occidental. Aujourd'hui, il exprime une nouvelle position pour se différencier du président Macron. Récit d'une volte-face. Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a exprimé sa position sur la question du Sahara occidental. «La position du mouvement insoumis et la mienne est la suivante depuis TOUJOURS : celle de l'ONU, ni plus, ni moins. Pas d'ingérence de la France ! Point final», a-t-il affirmé sur la plateforme X, ce vendredi 4 juillet. Cette déclaration sonne comme un recul du leader de la France insoumise, après qu'il ait défendu une position radicalement différente, lors d'une visite dans les zones touchées par le séisme d'Al Haouz, le 4 octobre 2023. Mélenchon avait alors noté la présence de «paramètres nouveaux (concernant le dossier du Sahara, ndlr) auxquels les Français devraient, sans doute, réfléchir avec plus d'attention. La prise de position des Etats-Unis, d'Israël et d'Espagne a modifié la perception mondiale de cette question. Je souhaite que mon pays le comprenne et qu'on évite d'en faire un sujet de querelle avec les Marocains». Ces propos ont été tenus neuf mois avant que le président français, Emmanuel Macron, ne décide, dans un message adressé le 30 juillet 2024 au roi Mohammed VI, de reconnaître la marocanité du Sahara. Dans le contexte de la visite controversée de Delogu en Algérie La nouvelle position de Mélenchon exprimée ce 4 juillet 2025, intervient dans un contexte particulier pour LFI, notamment après les déclarations controversées de son député, Sébastien Delogu, en Algérie. Dans une interview accordée à un média officiel francophone, Delogu s'est dit «extrêmement déçu» de la visite effectuée le 26 février à Laayoune par le président du Sénat, Gérard Larcher. «Concernant le dossier très épineux du Sahara occidental, je me range derrière la plus grande entité politique, qui est l'ONU, et l'ONU est déjà en train de mener un processus de demande de référendum pour que l'autodétermination des peuples sur place puisse s'exprimer. Je me range derrière ses institutions». Le député a estimé que la reconnaissance par son pays de la marocanité du Sahara ne cadre pas avec la «légalité internationale», omettant de préciser que les résolutions onusiennes ne mentionnent plus le référendum. Ce vendredi, Sébastien Delogu a répondu sur la plateforme X aux «polémiques lancées par la droite et l'extrême droite sur [son] déplacement en Algérie». Sur la question du Sahara et «depuis toujours, je me range derrière le droit international et ses instances compétentes afin de régler pacifiquement les différends frontaliers», a-t-il nuancé. En effet, le député a omis de mentionner cettefois le référendum et l'autodétermination dans son communiqué. Bien avant la visite de Delogu en Algérie, un député de LFI avait accusé, en janvier dernier, le gouvernement français de «multiplier les provocations et menaces contre l'Algérie, notamment sur le Sahara occidental, en contradiction avec le droit international». Ces propos ont été accueillis par une salve d'applaudissements des autres membres du groupe parlementaire LFI. Une déclaration qui rompait le silence officiel observé depuis des mois par la formation présidée par Jean-Luc Mélenchon, à l'égard de la reconnaissance par Emmanuel Macron de la marocanité du Sahara occidental, alors que le PS, le PCF et les Verts avaient immédiatement condamné la décision prise le 30 juillet 2024 par le président français.