La Banque islamique de développement (BID) a approuvé, au terme de son conseil d'administration réuni le 19 mai à Alger, un ensemble de financements totalisant 665,75 millions de dollars américains – soit près de 6,5 milliards de dirhams marocains (MMDH) – en faveur de sept Etats africains membres. Cette enveloppe s'inscrit dans un dispositif de soutien plus large, doté de 1,32 milliard de dollars (environ 12,9 MMDH), pour appuyer des projets à forte portée sociale et économique. Parmi les opérations retenues, figure l'établissement à Djibouti d'un centre national d'oncologie, grâce à un concours de 26,1 millions de dollars, soit environ 256 millions de dirhams. Ce projet sera mené en partenariat étroit avec le Maroc, dont le savoir-faire médical est reconnu sur le continent. Cette coopération médico-sanitaire revêt une importance particulière dans un pays confronté à une recrudescence des pathologies cancéreuses, et dépourvu jusqu'alors d'une infrastructure spécialisée de cette envergure. Des interventions multisectorielles au service d'un essor équitable Le financement consenti par la BID cible plusieurs domaines essentiels, à commencer par la santé, l'eau, la formation professionnelle, la sécurité alimentaire et la résilience climatique. Le Cameroun bénéficiera de 239 millions de dollars (près de 2,3 MMDH) pour la remise à niveau de l'axe routier Douala–Bafoussam, essentiel pour les échanges régionaux. Le Burkina Faso se verra octroyer 211,45 millions de dollars (environ 2,08 MMDH) destinés à la réhabilitation de ses infrastructures ferroviaires et routières. En Côte d'Ivoire, une allocation de 117,3 millions de dollars (près de 1,15 MMDH) accompagnera le développement de la chaîne de valeur rizicole, levier stratégique d'autosuffisance alimentaire. En Mauritanie, un concours de 40,9 millions de dollars (environ 402 millions de dirhams) servira à la refonte de la formation technique et professionnelle. Le Togo bénéficiera pour sa part de deux millions de dollars (près de 20 millions de dirhams) pour le renforcement des services ophtalmologiques, ainsi que de 26 millions de dollars (quelque 255 millions de dirhams) pour l'amélioration de l'accès à l'eau potable dans la région de Kara. La Gambie recevra trois millions de dollars (environ 29 millions de dirhams) destinés à la relance de la filière arachidière. Un engagement réaffirmé en faveur des transformations profondes Le président de la BID, Muhammad Sulaiman Al Jasser, a mis en avant la portée transformatrice de ces engagements : «Qu'il s'agisse de prévenir les effets des inondations, d'élargir l'accès aux soins, de renforcer la sécurité alimentaire ou d'outiller les jeunes par des formations adaptées, notre appui vise à susciter des mutations durables, cohérentes avec les objectifs du développement soutenable». Depuis sa fondation en 1975, la BID fédère 57 Etats membres, dont 27 en Afrique. À la date de juin 2022, l'institution avait mobilisé 65 milliards de dollars – près de 635 MMDH – au bénéfice des pays africains, dont 20 milliards consacrés exclusivement au financement des échanges commerciaux, selon les chiffres communiqués par l'ancien vice-président Mansur Muhtar.