Le déficit commercial marocain s'est creusé de 22,8 % pour atteindre 109 milliards de dirhams (soit environ 11,7 milliards de dollars) entre janvier et avril 2025, selon les chiffres publiés vendredi 30 mai par l'Office des changes cités par Reuters. Cette dégradation du solde extérieur tient à une progression soutenue des importations (+9,1 %, à 263 milliards de dirhams), tandis que les exportations n'ont augmenté que de 1,2 %, pour s'établir à 154 milliards de dirhams. La facture énergétique a reculé de 4,9 %, s'élevant à 37,2 milliards de dirhams. Les achats de blé ont connu une diminution plus marquée, de 14,5 %, pour atteindre 6 milliards de dirhams. L'industrie automobile — portée notamment par les installations de Stellantis et Renault — demeure le principal secteur exportateur, avec 49 milliards de dirhams, en baisse de 7 %. En revanche, les ventes de phosphates et de produits dérivés, spécialité marocaine par excellence, ont progressé de 12,3 % pour s'élever à 27,6 milliards de dirhams. Le Maroc abrite les réserves les plus importantes au monde de ce minerai stratégique. Les transferts de fonds opérés par les Marocains résidant à l'étranger (MRE), qui constituent une source essentielle de devises, ont diminué de 3,7 %, à 35,9 milliards de dirhams. Les recettes touristiques, quant à elles, se sont élevées à 34,5 milliards de dirhams, en hausse de 7,5 %. Les investissements directs étrangers (IDE) ont connu une embellie significative, avec une hausse de 22,8 %, atteignant 17,2 milliards de dirhams. «Les comptes extérieurs traduisent un déséquilibre accru entre les achats à l'étranger et la vigueur des secteurs exportateurs», observe l'Office des changes dans sa note mensuelle.