Les autorités marocaines ont annoncé l'interpellation de quatre personnes accusées d'avoir monté une vaste machination destinée à dépouiller des migrants en quête d'un avenir hors du pays, à travers la vente de contrats d'embauche imaginaires. D'après les premiers éléments de l'enquête conduite par la police judiciaire de Fès avec l'appui de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), les suspects proposaient, par l'entremise d'une agence dirigée par la principale mise en cause, des conventions présentées comme authentiques en échange de sommes atteignant 50 000 dirhams, soit environ 4 720 euros. Aux côtés de cette femme, ont également été arrêtés un notaire — accusé d'avoir cautionné la signature de ces actes trompeurs — ainsi que deux intermédiaires. Tous ont été placés en garde à vue tandis que les investigations se poursuivent, a précisé l'agence marocaine de presse MAP, citant des sources policières. Les opérations menées en parallèle à Fès, Meknès, Sefrou et Imouzzer ont permis de saisir un abondant matériel probant : copies des contrats prétendument professionnels, reçus de virements bancaires, documents d'identité et passeports, équipements informatiques et cachets employés pour donner apparence de légitimité à la fraude. Les quatre personnes arrêtées devront répondre d'accusations d'escroquerie et de falsification dans une affaire qui illustre la précarité de nombreux candidats à l'émigration, vulnérables aux mirages entretenus par des réseaux avides.