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La société américaine Peregrine Hydrogen conclut avec le groupe OCP un accord prévoyant le financement et le déploiement industriel de son électrolyseur à double production
La société américaine Peregrine Hydrogen a annoncé avoir signé une lettre d'intention avec le groupe marocain OCP afin de financer et de déployer à grande échelle sa technologie d'électrolyseur à double sortie, ouvrant la voie à une utilisation industrielle dans la filière des engrais, selon un document que Barlamane.com a consulté. Selon l'entreprise, «l'accord comprend également une clause d'achat de l'hydrogène et de l'acide sulfurique produits, ce qui traduit la confiance des marchés en aval dans le procédé». Le document souligne que l'adoption de l'hydrogène vert demeure lente dans les secteurs où la sensibilité au prix des intrants ne laisse guère de place à des surcoûts. L'exemple de la fabrication d'engrais est particulièrement révélateur : «elle repose largement sur l'hydrogène issu du gaz naturel, obtenu par reformage à la vapeur, et sur l'acide sulfurique indispensable au traitement des phosphates». La société affirme que son système «entend réduire les coûts en générant ces deux produits à travers un seul processus électrochimique, alimenté par de l'électricité renouvelable». Elle ajoute que «cette intégration permettrait de diminuer le prix de revient de l'hydrogène propre par rapport aux électrolyseurs classiques, tout en proposant un acide sulfurique à des tarifs concurrentiels». Le directeur technologique de Peregrine, Matt Shaner, a indiqué que «la lettre d'intention avec l'OCP fournit le capital nécessaire pour démontrer une parité de coûts avec les méthodes en usage». Il a souligné que «notre technologie peut livrer de l'hydrogène propre à un coût nettement inférieur aux procédés existants» et que «le rôle de l'OCP, premier producteur mondial de phosphates, confère à ce partenariat une pertinence industrielle immédiate». Des applications au-delà des engrais L'entreprise estime que «sa technologie peut également trouver des débouchés dans la métallurgie, le raffinage pétrolier et les activités gazières, où l'hydrogène constitue une matière première essentielle et où l'acide sulfurique intervient dans le lessivage ou la désulfuration». Son directeur général, Friðrik Lárusson, a précisé que «des études pilotes sont en préparation dans ces secteurs, la coproduction pouvant ouvrir des voies de décarbonation sans imposer de surcoût aux utilisateurs finaux». Le texte rappelle que «les promoteurs de l'hydrogène à travers le monde sont confrontés à une pression croissante pour réduire les investissements initiaux et les frais d'exploitation». Même si le prix des électrolyseurs «a chuté de plus de 60 % depuis 2015», les coûts nivelés demeurent «élevés dans les régions privées d'un accès étendu à une électricité renouvelable bon marché». En intégrant une seconde source de revenus, «Peregrine entend améliorer la viabilité économique des projets et accélérer l'investissement dans l'hydrogène propre destiné aux secteurs difficiles à décarboner». Pour l'OCP, l'accord «s'accorde avec l'ambition de décarboner la production d'engrais tout en diversifiant l'approvisionnement en acide sulfurique». Le groupe a promis «de couvrir l'intégralité de ses besoins électriques industriels par des énergies renouvelables d'ici 2030 et de réduire de moitié ses émissions directes et indirectes au cours de la présente décennie». Le partenariat avec un développeur d'électrolyseurs intégrant la production d'acide sulfurique pourrait, selon le texte, «limiter l'exposition du groupe aux marchés mondiaux volatils de l'hydrogène et de l'acide, tout en confortant la stratégie marocaine dans le domaine de l'hydrogène».