Le gestionnaire portuaire Marsa Maroc, détenu en partie par l'Etat, a dévoilé un programme d'investissement de 444 millions de dollars (près de 4,4 milliards de dirhams) destiné à moderniser ses installations à travers le royaume, rapporte le site spécialisé The Loadstar. Selon l'analyste Alphaliner, «la grande majorité de cette enveloppe, soit environ 333 millions de dollars (près de 3,3 milliards de dirhams), sera consacrée aux deux terminaux à conteneurs de Casablanca, le Terminal à Conteneurs Est (TCE) et le Terminal à Conteneurs 3 (TC3)». Casablanca, maillon saturé du commerce marocain Les observateurs rappellent que «le port de Casablanca fonctionne à pleine capacité depuis près d'une décennie, alors même que l'économie marocaine a connu une expansion notable, entraînant une croissance soutenue des volumes conteneurisés à l'import comme à l'export». D'après The Economist, «le Maroc a enregistré depuis 2020 quelque 40 milliards de dollars (près de 396 milliards de dirhams) de nouveaux investissements industriels tandis que ses exportations se sont accrues de plus de 60 % sur la même période». Alors que le complexe portuaire de Tanger Med, situé face à Algésiras et devenu l'un des premiers hubs mondiaux grâce à des partenariats internationaux, concentre la majorité des financements, Casablanca conserve une fonction centrale dans les échanges du pays. La base de données eeSea, propriété de Xeneta, souligne que «le port de Casablanca, qui comprend également le terminal Somaport contrôlé par CMA CGM via Terminal Link, fonctionne à pleine capacité depuis 2016, si l'on considère que 75 % d'utilisation équivaut à la saturation». Travaux d'extension et perspectives de capacité Alphaliner a détaillé que «les travaux consisteront principalement à approfondir les quais du TCE à 14 mètres, avec une possibilité de 16 mètres, et ceux du TC3 à 12,5 mètres, tout en allongeant la jetée du TC3 d'environ 250 mètres, pour une livraison prévue en 2027». Les terminaux seront équipés de nouveaux matériels, «dont cinq portiques de quai et trente-deux portiques de parc». Alphaliner estime qu'«à terme, la capacité du TCE atteindra 1,3 million d'EVP et celle du TC3 900 000 EVP d'ici 2030». Au total, «la capacité de Marsa Maroc à Casablanca augmenterait de 45 %, pour atteindre 1,9 million d'EVP», mais l'analyste prévient que cette évolution «ne suffira sans doute pas à dissiper dans l'immédiat la congestion chronique ressentie par les transporteurs, les chargeurs et les transitaires». Parallèlement, de nouveaux services voient le jour. La compagnie japonaise ONE a annoncé le lancement d'une desserte intra-européenne reliant Valence, Lisbonne et Casablanca, avec une fréquence bimensuelle. Elle a confirmé qu'elle ferait escale dans une installation opérée par Marsa Maroc, sans préciser encore les navires affectés. À ce jour, «les plus grands navires à accoster dans les quais de Marsa Maroc à Casablanca avoisinent 3 500 EVP, déployés par MSC et Hapag-Lloyd sur leurs liaisons entre l'Europe et l'Afrique de l'Ouest», précise Alphaliner.