Le secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur, Omar Hejira, a affirmé, jeudi 16 octobre à Istanbul, que le Maroc a fait de l'industrie pharmaceutique un pilier de sa souveraineté sanitaire et un moteur de développement économique, dans le prolongement de la vision du roi Mohammed VI. Intervenant lors d'un panel consacré aux «industries pharmaceutiques et équipements médicaux», organisé dans le cadre du Forum économique et d'affaires Türkiye–Afrique, Omar Hejira a rappelé que le Royaume, guidé par une politique industrielle constante depuis deux décennies, a hissé cette filière au rang de deuxième activité chimique du pays. Les exportations marocaines de produits pharmaceutiques ont progressé de 1,1 milliard de dirhams en 2020 à 1,5 milliard en 2024, soit une croissance annuelle moyenne de 8 %. Sur le continent africain, la part du Maroc à l'export est passée de 6 % en 2011 à 11 % en 2024, ce qui place le pays au quatrième rang des exportateurs africains. Le secrétaire d'Etat a précisé que le Royaume compte plus de soixante unités industrielles opérant selon les standards européens et américains, couvrant près de 70 % des besoins nationaux et exportant vers plus de quarante pays en Afrique, en Europe et dans la région MENA, pour un chiffre d'affaires supérieur à 13,7 milliards de dirhams. Une organisation fondée sur la qualité et l'innovation Omar Hejira a indiqué que le secteur repose sur deux écosystèmes industriels : la fabrication de médicaments et celle des dispositifs médicaux, dans un cadre réglementaire harmonisé avec les normes internationales. «Cette organisation confère au Maroc une position compétitive dans la production de médicaments génériques, de vaccins et de matériel médical», a-t-il expliqué. La pandémie de Covid-19, a-t-il rappelé, a mis en lumière la capacité du Maroc à mobiliser rapidement son appareil industriel et scientifique grâce à la production locale de masques, de gels, de tests et de médicaments essentiels, tout en apportant un appui concret à plusieurs pays africains par le partage de produits et de savoir-faire. Le responsable a ajouté que cette politique s'accorde pleinement avec l'Objectif de développement durable n°3 relatif à la santé et au bien-être, en insistant sur la nécessité de limiter l'empreinte écologique du secteur par une gestion rigoureuse des déchets et une utilisation mesurée des ressources naturelles. Une coopération turco-africaine fondée sur la complémentarité Evoquant les perspectives de coopération entre Türkiye et l'Afrique, Omar Hejira a souligné que le marché africain de la santé connaît une expansion rapide, malgré la persistance de la dépendance aux importations, la fragmentation des marchés et le manque d'harmonisation réglementaire. «La coopération Türkiye–Afrique offre une réponse pragmatique et structurante à ces défis», a-t-il affirmé, précisant qu'elle repose sur quatre axes : la création de plateformes industrielles conjointes, le développement de partenariats en recherche et développement entre laboratoires turcs, marocains et africains, le déploiement de réseaux logistiques pharmaceutiques s'appuyant sur Tanger Med, Casablanca et le futur port de Dakhla Atlantique, ainsi que la mise en place de mécanismes conjoints de financement et d'investissement. «Le Maroc demeure pleinement disposé à œuvrer avec Türkiye et les partenaires africains pour édifier une industrie pharmaceutique intégrée, résiliente et novatrice, et faire de la santé un moteur de développement durable pour le continent», a conclu le secrétaire d'Etat. Organisé conjointement par le ministère turc du commerce et la direction du développement économique, du commerce, du tourisme, de l'industrie et des mines de la Commission de l'Union africaine (UA), le forum réunit plusieurs centaines d'acteurs économiques turcs et africains afin de promouvoir les échanges, d'élaborer des recommandations communes et de préparer le prochain sommet du partenariat turco-africain.