La Turquie et les pays africains, dont le Maroc, s'apprêtent à approfondir leur coopération économique à l'occasion du Forum économique et commercial Türkiye-Afrique (TABEF), prévu les 16 et 17 octobre à Istanbul. Selon les prévisions du Conseil des relations économiques extérieures (DEIK), le volume global des échanges turco-africains devrait franchir d'ici la fin de l'année le seuil de 35 milliards de dollars (environ 346 milliards de dirhams). Nail Olpak, président du DEIK, a déclaré à l'agence Anadolu que les exportations turques vers le continent africain avaient atteint 14,6 milliards de dollars (près de 144 milliards de dirhams) entre janvier et août, tandis que les importations s'élevaient à 7,7 milliards de dollars (environ 76 milliards de dirhams). «Les exportations turques vers l'Afrique ont été dominées l'an passé par les machines, le fer et l'acier, l'énergie, l'automobile, les appareils électriques, les plastiques et les denrées alimentaires telles que la farine, les pâtisseries et les huiles», a-t-il indiqué. Vers une redéfinition du partenariat commercial turco-africain Selon M. Olpak, les principales importations africaines provenaient l'an dernier de secteurs tels que «l'énergie, l'automobile, le cacao, les produits agricoles et les minerais», pour un total de 11,3 milliards de dollars (environ 112 milliards de dirhams). Il a ajouté que la Turquie souhaite atteindre dès l'an prochain un volume d'échanges de 40 milliards de dollars (près de 395 milliards de dirhams), avant de progresser vers 50 puis 70 milliards de dollars (495 à 694 milliards de dirhams) dans les années suivantes. Le responsable turc a néanmoins appelé à diversifier les débouchés du commerce extérieur d'Ankara. «Il convient d'élargir la gamme des produits et de dépasser la concentration actuelle sur des partenaires comme l'Egypte, le Maroc, l'Algérie et la Libye», a-t-il observé. Il a souligné que les domaines les plus porteurs concernaient désormais «l'énergie verte, les projets d'infrastructures, l'agriculture et la sécurité alimentaire, les technologies médicales, la numérisation, le textile et les métiers du bâtiment». Une stratégie économique tournée vers la réciprocité Olpak a rappelé que la politique de la Turquie à l'égard du continent africain repose sur un principe de réciprocité et d'équilibre. «L'expansion des financements de la Banque turque d'exportation (Eximbank), la promotion du libre-échange et des incitations à l'investissement, la valorisation de l'industrie de défense turque, l'accès au marché africain des services de construction et l'augmentation du nombre de bourses octroyées aux étudiants africains constituent les principaux axes de notre programme», a-t-il précisé. Cette orientation, selon lui, «étend la présence turque en Afrique du Nord, mais s'élargit également vers l'Afrique subsaharienne, grâce à des produits plus compétitifs et à la création de centres logistiques et de partenariats de production locale». Le Forum économique Türkiye-Afrique, organisé sous l'égide du ministère turc du commerce, rassemblera plus de 4 000 chefs d'entreprise venus de tout le continent et de Turquie. La présence du président Recep Tayyip Erdoğan est attendue aux côtés du ministre du commerce Ömer Bolat et de nombreuses délégations africaines de haut rang. Les débats porteront sur des domaines jugés essentiels : agriculture et alimentation, énergies renouvelables, mines, automobile, textile, transport et logistique, construction, défense et technologies numériques. Selon les organisateurs, ce rendez-vous marque une nouvelle étape dans l'expansion économique de la Turquie sur le continent, alors que plusieurs pays, dont le Maroc, multiplient les échanges commerciaux avec Ankara dans des secteurs à forte valeur ajoutée.