Quelque 74 journalistes ont été tués dans l'exercice de leur fonction en 2016, selon le rapport annuel de Reporters sans frontières (RSF), publié lundi. Il s'agit d'une diminution par rapport à 2015, qui avait vu 101 journalistes perdre la vie. Cette baisse s'explique notamment, selon l'ONG, parce que les professionnels de l'information évitent davantage les pays dangereux tels que la Syrie, l'Irak ou le Burundi. Quelque 57 journalistes dits professionnels ont été tués entre le 1er janvier et le 1er décembre 2016, soit une baisse de 15% par rapport à l'année passée, indique RFS . S'y ajoutent 9 journalistes citoyens et 8 contributeurs de médias, comptabilisés pour la première fois dans le rapport total de l'ONG. 53 d'entre eux ont été assassinés ou délibérément ciblés à cause de leur travail tandis que 21 ont perdu la vie alors qu'ils étaient en reportage sur le terrain. L'usage délibéré de la violence augmente et les initiatives internationales pour protéger les journalistes ont échoué, note RSF ajoutant que cinq femmes ont perdu la vie, soit 7% du total. La majorité des journalistes ont été tués dans des zones de conflit (65%) et dans leur pays d'origine (95%). Les contrées les plus meurtrières sont la Syrie (19 tués), l'Afghanistan (10), le Mexique (9), l'Irak (7) et le Yémen (5). « Le droit à l'information de millions de citoyens est sacrifié à la suite de l'absence de mesures fermes. Les problèmes majeurs mondiaux, les questions environnementales et la lutte contre l'extrémisme violent ne peuvent être traités correctement si les journalistes ne font pas leur travail. L'impunité dont jouissent les responsables de crimes violents à (leur) encontre doit cesser afin de créer un environnement sûr pour les médias », plaide RSF dans son rapport.