Des responsables de pays du monde arabe et de la région MENA ont discuté, lundi 5 mai à Rabat, des moyens de faire des marchés publics un levier de la transition écologique et de la durabilité, à l'occasion de la Climate Smart Public Procurement Conference. La commande publique verte constitue un pivot de la stratégie de développement durable au Maroc, assure le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, à l'ouverture de cette rencontre organisée par par la Trésorerie générale du Royaume, la Banque mondiale, la BERD, la BID, l'AFD et la Nouvelle banque de développement. Ce mécanisme « symbolise la cohérence entre nos paroles et nos actes en orientant la dépense et l'argent publics vers un avenir durable, nous donnant plus de possibilités de développement et plus de cohérence à nos politiques », ajoute M. Lekjaa. « Nous sommes déterminés à faire de l'Etat un modèle de durabilité et nous veillerons ensemble à ce que l'Administration marocaine intègre progressivement des pratiques écoresponsables dans son fonctionnement », promet le ministre. Lire aussi | Mohamed Mahboub: «Les entreprises marocaines du BTP relèvent avec brio les défis des grands projets» De son côté, le directeur régional prospérité à la Banque mondiale pour la région MENA, Nadir Mohamed, rappelle que la région MENA est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique, mais elle dispose d'atouts considérables pour devenir un leader de l'économie verte. « Dans la région MENA, les achats publics représentent en moyenne 18% du PIB. Orienter cette masse financière vers des biens, services et infrastructures respectueux de l'environnement peut créer un effet d'entraînement majeur sur l'ensemble de l'économie « , considère le même interlocuteur. Le directeur de division de la Banque mondiale au Maroc, Ahmadou Moustapha Ndiaye, précise que les gouvernements dépensent chaque année environ 13.000 milliards de dollars en marchés publics, dont la moitié dans les pays en développement, notamment dans la région MENA. Ces dépenses, dit-il, représentent souvent 20% du PIB (produit intérieur brut) des pays clients de la Banque, offrant ainsi un levier puissant pour transformer les économies et les sociétés par des décisions d'achat intégrant des critères environnementaux, sociaux et économiques. Lire aussi | Des organismes marocains et français joignent leurs efforts pour une agriculture durable D'après Noureddine Bensouda, trésorier général du Royaume, « la commande publique verte s'inscrit aujourd'hui entre deux temporalités: celle, courte, de l'action immédiate dictée par la crise climatique, et celle, longue, d'une transformation en profondeur des pratiques d'achat, des chaînes de valeur et des modes de production et de consommation ». La directrice de l'Agence française de développement (AFD) au Maroc, Quiterie Pincent, met en lumière l'approche de l'AFD en matière de commande publique verte. « Notre stratégie repose sur trois piliers : le financement de projets à forte valeur environnementale, l'assistance technique aux institutions publiques et le soutien aux initiatives locales innovantes ».