Le ministre français des affaires étrangères Jean-Noël Barrot a déclaré, mardi 6 mai, que «la situation est bloquée, et c'est la responsabilité des autorités algériennes». Rappelé pour consultations, l'ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, n'a toujours pas regagné son poste depuis la mi-avril. Cette mesure intervient en marge de la décision du président Emmanuel Macron, de procéder à l'expulsion de douze agents relevant du réseau diplomatique et consulaire algérien, en réponse symétrique à des mesures analogues décrétées par Alger. M. Barrot a jugé cette décision algérienne «très violente» et contraire aux usages diplomatiques ordinaires. La question des éloignements forcés en toile de fond La tension est également nourrie par la récurrence du contentieux relatif à la réadmission des ressortissants algériens visés par une obligation de quitter le territoire français (OQTF), question fréquemment mise en avant par le ministre de l'intérieur, Bruno Retailleau. Au-delà du différend institutionnel, la situation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu en Algérie et actuellement hospitalisé, alourdit encore le climat. Âgé de 80 ans, l'auteur, isolé de ses proches, fait l'objet d'une attention particulière de la part de l'Elysée. M. Macron a exprimé son espoir que «les autorités algériennes sauront faire preuve d'humanité» à l'égard de cet intellectuel dont l'état de santé nourrit de vives préoccupations.