La Palestine connait actuellement un soutien international exceptionnel mais aussi de lourdes pertes humaines. L'Australie et le Canada viennent de rejoindre la France en déclarant officiellement leurs engagements à reconnaitre officiellement l'Etat de Palestine lors de la prochaine assemblée générale de l'ONU, au mois de septembre. Un soutien hautement symbolique à la cause d'un peuple victime d'un processus génocidaire en cours. Presque au même moment, Israël s'enferme dans la cécité et la surdité et semble jouer sa dernière carte. Depuis plusieurs décennies, le mouvement sioniste international a su créer un amalgame entre la « mémoire juive », celle relative aux abominables crimes nazis, et son objectif colonial d'occupation de la Palestine. Ce qui a permis à l'Etat sioniste d'occulter la réalité coloniale et de piétiner continument et impunément le droit international. Il est nécessaire de rappeler que cette entité a été créée au lendemain de la 2ème guerre mondiale, dans un contexte historique très particulier, caractérisé notamment par la continuité de l'oppression coloniale, malgré la contribution importante, voire parfois déterminante, des peuples colonisés, comme chair à canon, à la défaite nazie et fasciste. Cette entité, une fois créée, a eu dès le début recours exclusivement à la violence multiforme pour s'imposer, et ensuite conquérir et occuper des territoires, en vue de les annexer, faisant ainsi fi des règles les plus élémentaires du droit international. Israël ne croit qu'à la logique de puissance. Détenant l'arme nucléaire (avec l'appui de la France), elle empêche que d'autres Etats voisins la possèdent. Lire aussi | Gaza: là où l'espoir peut renaitre Et malgré le sursaut actuel de solidarité internationale envers le peuple palestinien, le gouvernement d'extrême droite d'Israël a décidé de mener une ultime opération militaire à Gaza sous prétexte de détruire les dernières forces de Hamas et de libérer les otages israéliens. Alors que l'objectif réel est d'occuper l'enclave de Gaza et de l'annexer, à l'instar de ce qui a déjà été fait au Golan, territoire Syrien occupé depuis 1967, et de ce qui est projeté pour la Cisjordanie. Graduellement, le brouillard se dissipe et apparait la véritable intention coloniale d'Israël, basée sur la « Terre promise », synonyme de la notion nazie d'« espace vital ». Cette voie destructive, voire autodestructive, ne peut mener que vers la pérennisation de la violence dans toutes ses formes et dans ses manifestations les plus brutales, et donc vers de nouvelles souffrances humaines. Lire aussi | Maroc-Palestine: une solidarité organique indéfectible La reconnaissance de l'Etat de Palestine par de nouveaux Etats tels que la France, le Canada et l'Australie, est incontestablement un pas en avant vers l'instauration d'une justice internationale. Néanmoins, la situation concrète actuelle en Palestine exige de toute urgence des mesures et des actions tout aussi urgentes pour sauver des vies humaines, des enfants innocents, des femmes, des personnes âgées sans aucune défense, soumis à une extermination systématique et programmée, à travers la soif, la famine, et la multiplication des maladies, si ce n'est par des bombes et des balles réelles. Plus que la reconnaissance, la pression internationale en termes de sanctions économiques, de rupture des relations diplomatiques avec l'Etat d'Israël, d'interdiction de livraison d'armes (...), est devenue incontournable. C'est la seule voie qui s'impose actuellement pour stopper le processus génocidaire et évoluer vers des solutions pacifiques, à l'instar de ce qui est arrivé en Afrique du Sud qui a réussi à mettre fin au système d'Apartheid.