Comment passer d'une économie linéaire à une économie circulaire en accélérant l'un des objectifs de la SNDD qu'est la promotion d'une gestion intégrée des déchets. La question était au cœur du débat de la 1ère édition du Salon international de recyclage et gestion des déchets (RWM Expo) qui a réuni tous les acteurs de l'écosystème. Du 22 au 25 juin la ville de Tanger hub régional et région qui est dans le top trois des locomotives économiques du pays, accueille la 1ère édition du Salon international du recyclage et de la gestion des déchets. Sous le thème : Transition vers une économie propre et compétitive : défis de la gestion rationnelle des déchets et leur recyclage en Afrique. Un véritable conclave de tous les acteurs de l'écosystème d'ici mais aussi d'autres pays africains, présents également à l'événement. D'ailleurs cette première édition a mis le Sénégal à l'honneur. Un évènement de grande envergure organisé par Energie, mines et carrière magazine sous l'égide du ministère de la transition énergétique et du développement durable et du ministère de l'industrie et du commerce en partenariat. Contribuant ainsi à une dynamique nationale dans la mise en œuvre du modèle de développement durable dicté par les orientations stratégiques de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et les engagements internationaux de notre pays, ce salon pour ne pas dire cette messe continentale intervient pour approfondir les connaissances sur les enjeux, les opportunités mais également les contraintes que représentent le recyclage et la gestion des déchets dans notre continent en faveur de la mise en place d'une véritable économie circulaire, durable inclusive mais également compétitive. Ce salon permet également de confronter la réalité du terrain par rapport aux objectifs de la stratégie nationale de développement durable issue des orientations de sa majesté le roi Mohammed VI. Et par là permettre d'étoffer les données sur le sujet, la data étant un élément central dans la gouvernance et le pilotage de toute stratégie de ce genre. La dimension africaine est également présente vu que nos pays respectifs sont confrontés aux mêmes défis et cette rencontre permet de faire un benchmark et créée un véritable espace de réflexion Commune. « Le secteur de la gestion des déchets dans notre pays a connu une évolution importante mais il reste encore beaucoup à faire notamment en matière de décharges anarchiques. Plusieurs programmes relatifs à la réhabilitation de l'environnement, à la préservation des ressources naturelles et à la lutte contre la pollution sont en cours de lancement », souligne Mohamed Moudarir, président du Salon RWM Expo et Directeur de la revue Energies, mines et carrières. Il rappelle que le volume des investissements alloués au Programme national des déchets ménages (PNDM) est d'environ 2021. Les objectifs de ce programme tendent à augmenter le rythme de la collecte professionnelle des déchets, à doter les centres urbains de décharges contrôlées, à réhabiliter les décharges non contrôlées et à professionnaliser la gestion de ce secteur notamment à travers la gestion déléguée. Cette 1ère édition du Salon international de recyclage et de gestion des déchets intervient après deux années très difficiles de la pandémie qui a chamboulé les chaînes de valeurs mondiales posant le problème de l'approvisionnement. Elle a également mis une pression sur les prix des matières premières dont certaines peuvent facilement être mises à disposition par la filière du recyclage et de gestion de déchets, un amont qui gagne à être mieux organisé. Le recyclage selon la qualité de la collecte et de traitement du déchet pour le réintroduite dans le circuit de production remplaçant partiellement ou entièrement une matière première permet aussi bien de réduire l'impact sur l'environnement qu'être une alternative qui réduit la dépense des marchés extérieurs. C'est de là d'ailleurs que découle toute la pertinence et l'importance que revêt le recyclage dans la stratégie nationale de développement durable mise en œuvre au Maroc depuis 2017. La SNDD qui vise à mettre en œuvre les fondements d'une économie verte et inclusive au Maroc d'ici 2030, est un instrument de convergence et d'opérationnalisation des politiques engagées par les différents départements ministériels. Sauf qu'il est difficile à ce jour d'en mesurer l'état d'avancement. Idem pour la stratégie nationale de réduction et de valorisation des déchets. Une chose est pourtant sûre, il y a du chemin à faire au regard du classement du Maroc 135e pour le sous-indice relatif à l'atténuation du changement climatique, 143e pour celui de la qualité de l'air, 107e dans le sous-indice de la qualité d'eau potable et d'assainissement, 161e pour celui relatif aux métaux lourds et 92e pour la gestion des déchets. « Du chemin est encore à parcourir et du travail attend les différents acteurs qui interviennent dans le secteur du recyclage et celui de la gestion et la valorisation des déchets. RWM Expo se veut une tribune pour ouvrir le débat avec les différents intervenants », souligne Mohamed Moudarir. Et autant dire que le programme scientifique du Salon aborde plusieurs thématiques qui placent le curseur sur les points à renforcer pour la réalisation des objectifs des stratégies publiques en la matière. Les pouvoirs publics locaux justement sont les acteurs de premier plan pour la déclinaison et la mise en œuvre des objectifs que s'est fixés le Maroc. Les élus locaux ont également un rôle central dans l'implémentation territoriale des stratégies nationales et de créer un environnement propice pour l'adhésion de tous les acteurs de la chaîne et réunir les conditions optimales de mises en œuvre. Sauf que la rareté de moyens humains qualifiés au niveau local se pose comme un frein à une implémentation territoriale des actions de chaque stratégie. Les acteurs locaux relèvent également que les stratégies concoctées au niveau central sans concertation avec les acteurs locaux, se heurtent à la réalité du terrain, chaque commune ayant ses propres spécificités. Ce qui plaide en faveur du renforcement du pilotage du déploiement territorialisé de ces stratégies et l'accélération de la mise en place de la "responsabilité élargie du producteur" (REP) et veiller à son application sur le terrain, entre autres réponses qui doivent être apportées à cette problématique majeure. L'autre élément majeur à greffer à ces stratégie est la formation pour mettre à disposition des ambitions du Maroc des métiers verts, facteur majeur de la mise en œuvre d'une véritable économie circulaire.