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Maroc-Espagne : Pedro Sanchez au pouvoir, une bonne nouvelle pour le Maroc ?
Publié dans EcoActu le 02 - 06 - 2018

Ce vendredi 1er juin, le Parlement espagnol a connu un véritable coup de théâtre avec la mention de censure contre Mariano Rajoy portant ainsi au pouvoir le socialiste Pedro Sanchez, désormais nouveau chef de Gouvernement de notre voisin du nord.
Mais quid des relations avec le Maroc, l'arrivée des socialistes au pouvoir en Espagne n'étant jamais de bon augure pour les relations bilatérales. L'analyse.
Un véritable coup de théâtre au matin de ce vendredi 1er juin dans le Parlement espagnol, une semaine après le dépôt d'une motion de censure le 25 mai contre Mariano Rajoy.
Ce dernier est renversé pour ouvrir la voie devant Pedro Sanchez, secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol désormais nouveau chef de gouvernement pour constituer sa nouvelle majorité.
Une composition qui pose plus d'une interrogation pour un pays comme le Maroc. En effet avec un nombre de sièges aussi réduit (85 contre 137 pour le Parti populaire), le nouveau chef de gouvernement a dû pactiser avec Podemos, les séparatistes catalans et les nationalistes basques. Des partis qui pour la plupart sont favorables au séparatisme. Ce quipeut nous interpeller à plus d'un titre sur le sort des relations Maroco-Espagnoles et se demander si elles peuvent être altérées par cette nouvelle conjoncture ?
D'emblée, Ali Lahrichi, Docteur en droit public, droit international et relations internationales rassure : « Nonobstant l'appui apporté par certains leaders de partis politiques espagnols aux séparatistes et le soutien d'une certaine élite de gauche à ce mouvement, notamment, celle du Parti socialiste lui-même ; Ce dernier a toujours privilégié, lorsqu'il était au pouvoir, les bonnes relations avec le Maroc, bien que certains de ses députés n'aient pas hésité à dévoiler leurs divergences aux décisions de leur Parti lors de la IVème commission de l'Assemblée Générale de l'ONU, en décembre 2009».
Pour l'expert, ce sont les aspects sécuritaire et économique, aussi bien dans le cadre bilatéral qu'européen, qui ponctuent le plus les relations maroco-espagnoles.
Pour sa part, le politologue et président du centre des études stratégiques Atlas, Mohamed Bouden, abonde dans le même sens : «Ces relations maroco-espagnoles sont basées sur un certain nombre de piliers dans des domaines vitaux pour les deux pays. Le premier concerne l'Union européenne et il est sûr qu'on constate à ce niveau une divergence de points de vue entre le PSOE et Podemos à ce sujet. Notamment, rester ou sortir l'Espagne de cette union. Le deuxième élément fondamental pour l'Espagne est le Sud de la Méditerranée plus particulièrement le Maroc comme pays central dans la politique extérieure Espagnole dans la région et là encore, on constate une divergence entre le PSOE et Podemos notamment au sujet du partenariat avec le Maroc et sur le dossier du Sahara. En effet, Pedro Sanchez venait récemment de recevoir Habib El Malki, le président du parlement marocain, et lui a exprimé le soutien du PSOE à l'intégrité territoriale du Maroc».
A ce sujet le politologue estime que Sanchez a plus pensé à accéder au pouvoir sans réfléchir à comment composer sa majorité, qui est loin d'être confortable. Par conséquent, ces divergences prolongeront l'instabilité politique du pays.
Ce qui n'est pas plus mal en réalité pour le Maroc, car le pire aurait été qu'il existe entre ces différentes formations appelées à composer la nouvelle majorité espagnole une convergence sur la politique extérieure du pays.
La paix et la sécurité
Quand on sait tous les problèmes auxquels le nouveau gouvernement devrait faire face, il serait vraiment suicidaire de vouloir opérer un quelconque changement dans sa politique extérieure avec le Maroc et ce à plusieurs égards.
Notamment le volet commercial, étant donné l'importance que revêt le marché marocain pour l'Espagne, devenu notre premier partenaire commercial, supplantant ainsi la France. Le Maroc est pour sa part le neuvième marché mondial espagnol, deuxième hors de l'UE, seulement derrière les Etats-Unis et aussi premier marché africain pour l'Espagne. Aujourd'hui les deux pays font jouer la carte de la complémentarité, alors que jadis la concurrence minait leurs relations bilatérales.
À ce titre, Ali Lahrichi rappelle que la relation bilatérale n'est qu'un élément dans un ensemble plus important que sont les relations dans le cadre de l'Union européenne surtout en matière de coopération sécuritaire.
« Le maintien de la paix et la sécurité à l'échelle régionale notamment dans le Bassin méditerranéen est devenu un enjeu stratégique pour l'Union européenne mais également pour les pays qui ont fait les frais de cette insécurité menaçante et rampante qui se finance de toutes les formes de trafic possible et imaginable ».
Et d'ajouter : «Parmi les enjeux géostratégiques qui gouvernent à l'attitude des deux pays dans l'échiquier politique régional, figure la question migratoire qui crée de sérieux problèmes aussi bien pour les pays de départ que les pays d'arrivée. A ce titre, le Maroc constitue une véritable digue pour l'Europe qu'elle ne peut se hasarder à lâcher. La realpolitik ne laisse plus aucune place pour les velléités chimériques et contreproductives».
La culture dans tout ça ?
La coopération culturelle entre le Maroc et l'Espagne est aussi vieille que le sont les relations bilatérales de ces deux pays voisins ce qui explique qu'elle soit l'une des plus importantes coopérations pour l'Espagne à l'étranger, avec 2 à 3 millions d'euros par an alloués au partenariat bilatéral culturel.
Le voisinage, l'histoire commune, l'architecture, les beaux-arts, la langue ou l'enseignement ... autant d'éléments qui rapprochent ces deux peuples plus qu'ils ne les éloignent. Et cela prend du grade quand on sait que l'Espagne est le premier partenaire du Maroc en coopération et recherche universitaire avec plus de 1,5 million d'euros par an et une centaine d'accords entre les universités. Dans le programme de coopération inter universitaire, la plupart des laboratoires sont des laboratoires conjoints entre chercheurs espagnols et marocains qui se déplacent dans les deux sens.
Les étudiants marocains constituent aussi le deuxième groupe étranger non-communautaire dans les universités espagnoles avec plus de 5.000 inscrits. «Pour l'anecdote, l'université de Grenade, section Pharmacie est considérée comme l'une des grandes Facultés «marocaines» à l'Université espagnole», note Ali Lahrichi.
C'est dire la tâche qui incombe au nouveau chef de gouvernement espagnol pour maintenir ces acquis et les développer. «Dans ce sens, Pedro Sanchez a intérêt à accorder les violons de sa majorité et veiller à ne pas porter atteinte à l'intégrité d'un pays souverain qui plus est un allié stratégique de l'Espagne», insiste Mohamed Bouden. Que cachera cette arrivée au pouvoir ? Seul l'avenir nous le dira.


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