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Croissance économique mondiale : Le Maroc difficile à répertorier
Publié dans Finances news le 26 - 05 - 2011

La croissance de l'économie mondiale se poursuivrait menée par les pays émergents. Elle devrait s'établir à 4,4% en 2011 après 5% en 2010.
Sur les dix dernières années, les échanges commerciaux ont augmenté de 10% dans les pays émergents alors que la progression des exportations marocaines s'est limitée à 7%.
Le FMI met en garde les économies émergentes contre la surchauffe, les incite à un resserrement de la politique monétaire et à un recours approprié au contrôle de capitaux. Les dernières estimations du Fonds Monétaire International ont essayé de démontrer qu'après la crise qui a secoué le monde entier, la reprise serait au rendez-vous. Reste que cette reprise se ferait suivant de multiples vitesses. Comme l'a souligné Olivier Blanchard, conseiller économique au sein du FMI : «Dans les pays avancés, on peut prévoir une croissance lente et un chômage élevé alors que dans les économies émergentes, il faut s'attendre à une croissance élevée et une surchauffe naissante». La croissance de l'économie mondiale se poursuivrait menée par les pays émergents.
Elle devrait s'établir à 4,4% en 2011 après 5% en 2010. Cette modération de la croissance économique est une suite logique de la hausse des cours des matières premières et des craintes de resserrement des crédits pour combattre les risques inflationnistes.
Aux Etats-Unis, la croissance du PIB a ralenti au premier trimestre à 1,8% en rythme annualisé après 3,1% au quatrième trimestre, affectée par la contribution négative des dépenses publiques. La consommation des ménages, soutenue par la reprise de l'emploi, tire la croissance mais demeure entravée par la montée de l'inflation et la morosité persistante du marché immobilier.
Dans la zone Euro, la croissance devrait se renforcer au premier trimestre 2011, mais elle reste différenciée. La solidité de la reprise en Allemagne et en France, par exemple, contraste toutefois avec la faiblesse persistante des autres pays européens affectés par la crise de la dette souveraine. La demande intérieure dans la zone Euro se redresse graduellement, mais reste freinée par l'assainissement budgétaire et l'ajustement lent du marché de l'emploi. Par ailleurs, l'appréciation de l'Euro, liée à la normalisation monétaire relativement précoce de la BCE, devrait affecter la compétitivité des exportations.
Au Japon, les perspectives de croissance se sont fortement détériorées en 2011. La production industrielle a marqué une baisse record de 15,3% en mars. Dans ce contexte, la Banque du Japon a abaissé de
1 point, à 0,6%, sa prévision de croissance pour l'année budgétaire
2011-2012.
A l'opposé, l'économie chinoise a enregistré une croissance de 9,7% au premier trimestre après 9,8% au quatrième trimestre 2010, tirée notamment par la vigueur de la demande intérieure. Globalement, les perspectives de croissance des pays émergents restent favorables. Toutefois, les menaces inflationnistes devraient conduire les banques centrales à resserrer davantage leur politique monétaire pour combattre les risques de surchauffe.
Après ce passage en revue de cette croissance à multiples vitesses, la question qui se pose d'emblée est : où peut-on situer l'économie marocaine eu égard à ses réalisations et à ses perspectives ? Le Maroc a-t-il pu enfin regagner le peloton des pays émergents ?
Un rythme de croissance assez lent
Force est de constater que l'activité économique nationale a commencé à s'affranchir des évolutions erratiques du secteur agricole ( 12,9% du PIB en 2010 et 12,1% en 2011, contre 16,7% au cours de la période 2004-2009. La croissance qui devrait atteindre 4,6% en 2011 contre 3,3% en 2010 se diversifie au profit d'autres secteurs d'activité. Parmi les secteurs qui ont contribué à cette performance et qui continueront à booster la croissance, on peut citer le BTP, le tourisme et le transport, voire les télécommunications, les NTI, l'électronique et l'agroalimentaire.
Pour l'année 2011, en regardant de près l'activité économique nationale, on remarque qu'elle s'est bien orientée dans sa globalité durant le premier trimestre de cette année, confirmant son dynamisme intérieur et les effets positifs de la reprise économique au niveau mondial. Pour ce qui est des activités primaires, la production céréalière attendue au titre de l'actuelle campagne agricole est estimée à 88 millions de quintaux, soit une hausse de 18% en glissement annuel. La consommation des ménages se serait bien orientée au premier trimestre de l'année 2011, en ligne avec le bon comportement des crédits à la consommation et des recettes de la TVA qui se sont raffermis de 6,8% et de 1% respectivement. Elle aurait tiré profit, entre autres, de la relative maîtrise de l'inflation et de l'amélioration des revenus des ménages. De son côté, l'investissement aurait positivement évolué au titre de la même période comme en témoigne la hausse des crédits à l'équipement et des importations des biens d'équipement industriels hors avions de 9,9% et de 11,9% respectivement.
Ces réalisations au demeurant positives ne doivent pas occulter que les échanges commerciaux du Maroc avec l'extérieur, au titre du premier trimestre de l'année 2011, se sont soldés par un taux de couverture des biens et services de 68,7% après 72% un an auparavant, soit un repli de 3,3 points. D'année en année, le Maroc bat son record en matière de déficit commercial. Et pour cause : le Royaume importe plus qu'il n'exporte. Aussi, les exportations sont dans leur globalité des produits à faible valeur ajoutée.
En ce qui concerne l'exécution de la Loi de Finances au titre du premier trimestre 2011, on remarque que les dépenses de compensation ont connu un rythme d'accroissement rapide en raison de la flambée des cours internationaux des matières. Le déficit budgétaire qui s'est creusé davantage est un signal fort que notre économie présente des signes de croissance extrêmement fragiles. En vue d'y remédier, les pronostics vont bon train. D'aucuns considèrent qu'il est possible que le Maroc fasse appel à un nouvel emprunt à l'international. D'autres prévoient que le Maroc ferait plus appel à ses vieux bijoux. La dernière opération de cession de 20% du capital de la BCP à ses banques populaires régionales leur donne entièrement raison.
Même si l'argentier du Royaume essaie de convaincre que cette opération ne s'inscrit pas dans ce sillage. Il va de soi qu'elle va permettre au Trésor de mieux respirer.
Les défis à relever…
Le déplacement de la richesse vers les pays émergents n'est pas hasardeux. Il trouve son illustration dans les échanges commerciaux qui ont été multipliés par 6 dans les pays émergents et en développement, contre 3 dans les pays développés entre 1990 et 2010. Aussi, le rythme tendanciel de la croissance du PIB dans les pays émergents ayant progressé de 3,8% dans les années 1990-2000 à plus de 6,5% dans les années 2001-2011, est aussi révélateur. En regardant de près, on remarque que valeur aujourd'hui la moyenne des taux de croissance réalisés par le Maroc reste en deçà de celle des pays émergents. Le rythme de croissance imprégné par le Maroc ne lui permet pas encore de se lotir parmi les pays émergents. La moyenne mondiale est de 5% tandis que la moyenne des pays émergents est de 7,3%. Au Maroc, la moyenne de la croissance oscille autour des 4%. Notre économie fait ainsi mieux que les PED, mais moins que ceux émergents. Le Maroc fera certainement partie du lot, mais encore faut-il qu'il soit à même de relever les défis et à mettre un terme aux incohérences.
On peut citer dans un premier temps l'épargne qui couvre de moins en moins les investissements. Elle dégage un déficit structurel de financement de 1,2% du PIB en 2005 à -2,7% en 2010 et -3,6% en 2011. Ce déficit conjugué aux besoins grandissants du Trésor se matérialise par un renforcement de la tension sur la liquidité que connaît déjà le secteur bancaire. En témoigne le rythme de progression des crédits par rapport aux dépôts (le taux d'emploi a progressé de 76,5% en 2002 à 94% en 2010).
La seconde incohérence à mettre au passif de l'économie nationale est la qualité de la consommation intérieure. On remarque que d'année en année, les produits importés représentent une part importante des achats des ménages. Cette situation pèse lourdement sur la balance commerciale de notre pays. On remarque par ailleurs que l'évolution des exportations marocaines est lente en comparaison avec celle des pays émergents et en développement. Sur les dix dernières années, les échanges commerciaux ont augmenté de 10% dans les pays émergents et en développement alors que la progression des exportations marocaines s'est limitée à 7%. Pis encore, la part du Maroc dans les exportations marocaines diminue depuis 1995 de 0,13% à 0,11%.
En analysant les exportations marocaines, on remarque la prédominance des produits à faible valeur ajoutée. Ces produits peuvent se répartir en quatre groupes. Les produits moteurs évoluent à un rythme nettement supérieur à ceux des exportations totales du pays. Même s'ils ont affiché un taux de croissance annuel moyen (TCAM) de plus de 18%, ces produits, au nombre de 10, ne représentent que 25,6% des exportations totales du Maroc. Ils sont d'une part, répartis entre les produits pour lesquels le Maroc dispose d'un avantage comparatif naturel (engrais, légumes…) et, d'autre part, les biens pour lesquels le Royaume a su développer un avantage comparatif (automobile, fils et câbles…).
Les produits performants enregistrent des croissances légèrement supérieures à celles des exportations totales. Ce groupe est dominé par les produits phosphatés et agroalimentaires.
Les produits sous-performants enregistrent une évolution stagnante de 1,5%. Ils représentent 20% du total des exportations, ces biens sont essentiellement concentrés sur le textile et plus paradoxalement sur les composants électroniques, produit présenté comme relais de croissance potentiel de l'économie.
Ceci étant, on remarque que la structure des exportations marocaines diverge de la demande mondiale. Toutefois, le bilan n'est pas si morose puisque le Royaume a su lancer deux industries à forte valeur ajoutée. L'industrie automobile et la production de câblage représentent ainsi un premier succès sur son chemin vers la compétitivité.
En vue d'y remédier, le Maroc est appelé à faire converger les exportations marocaines vers la demande mondiale. De cette façon, il pourra faire partie des pays émergents qui capteront la croissance.
Et pour conclure, le FMI met en garde les économies émergentes contre la surchauffe, les incite à un resserrement de la politique monétaire et à un recours approprié au contrôle de capitaux.
Dossier réalisé par S.Es-Siari & I. Bouhrara


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