Voilà trois mois, jour pour jour, que les techniciens de Royal Air Maroc observent une grève qui nest pas près datteindre son dénouement, puisque les grévistes se sont vu refuser laccès au siège de la compagnie alors quils sy rendaient pour récupérer des documents administratifs comme la mutuelle. Retour sur les faits. Le Syndicat des techniciens aéronautiques du Maroc, STAM, a profité de la présence de Mohamed Berrada, PDG de Royal Air Maroc, à une conférence au siège de la compagnie pour organier un sit-in. Plusieurs dizaines de techniciens grévistes se sont ainsi déplacés ce lundi 26 septembre. En vain, le PDG ne les accueillera pas. Cette deuxième manifestation du STAM survient après 90 jours de grève observée par 500 techniciens aéronautiques employés par la compagnie nationale. Le syndicat explique cette manifestation par le refus de ladministration douvrir un «dialogue sérieux» avec les grévistes, mais surtout pour dénoncer lincident survenu le 21 septembre aux postes du siège de la compagnie. Les faits remontent au lundi 19 quand quelques-uns des grévistes se dirigent au centre industriel aéronautique, à Nouaceur, pour chercher des documents de prise en charge comme la mutuelle. Ils découvrent que «215 personnes sont inscrites dans une liste noire et sont interdites daccès au centre par des éléments de la gendarmerie», nous informe Mustapha Nadif, secrétaire général adjoint du STAM. Le lendemain, mardi 20 septembre, quand les grévistes se présentent au siège de la compagnie pour le même motif, on leur barre le chemin. Cest alors quils décident dobserver un sit-in devant le siège de la compagnie. Or, comme lexplique le STAM, le mercredi, quand les grévistes pointent leur nez, ils sont accueillis par les agents de sécurité, multipliés par deux pour loccasion, aux portes de la compagnie, qui les auraient malmenés et insultés. Munis de chiens de garde, les gardiens auraient même usé de la force à lencontre de certains techniciens. Il y avait même un huissier de justice pour établir le constat des faits. Nadif note toutefois que pour les manifestations et les sit-in, les grévistes attendent que les employés rejoignent leurs postes avant de commencer leur démonstration sans gêner laccès à la compagnie nationale. Le STAM, qui dénonce cette attitude, a appelé les autorités compétentes à se saisir de cette affaire et assumer leur responsabilité. Le torchon a résolument brûlé entre les deux parties. Une crise qui na que trop duré Tout est parti de la suspension, par le conseil de discipline, de deux techniciens aéronautiques le 29 juin 2005, après leur refus dexécuter une mission urgente, le 24 juin 2005, au hangar Ouest au lieu dentamer leur quart ou vacation au hangar Est où ils étaient initialement programmés. Du côté du STAM, on affirme que même les supérieurs nont pas respecté un protocole daccord tacite, en vigueur depuis un an, qui exige un préavis de 24 h au moins pour le changement de poste. La situation sest aggravée davantage suite à la mutation, le 27 juin, du secrétaire général du STAM et de son adjoint aux escales de Fès et dOujda. Le STAM a qualifié ces mutations darbitraires arguant que la procédure de mutation na pas été respectée, vu que le SG venait dêtre muté pour la deuxième fois en un mois. Aujourdhui, les grévistes se disent prêts à dialoguer avec la RAM à condition que cette dernière annule toutes les sanctions déjà prononcées. Le syndicat réclame la réintégration de 8 techniciens licenciés à cause de cette grève. Les revendications du STAM ne sarrêtent pas à ce point puisquil réclame lapplication du protocole daccord de 1999. Sans quoi, la grève perdurera. Les grévistes estiment quavec une capacité réduite, RAM ne pourra pas assurer la grande maintenance. Selon eux, trois avions seraient déjà cloués au sol faute deffectifs.