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Démocratie et liberté de la presse
Publié dans Finances news le 02 - 10 - 2003

Le forum maroco-allemand consacré au thème « La stratégie de développement vers une société démocratique » fut l’occasion de réunir des acteurs de la vie culturelle et politique marocaine et allemande pour débattre du processus de transformation et de la liberté de la presse. La durée de ce forum a été courte, mais il a permis néanmoins de constater où en est arrivé le Maroc en matière de démocratie et de liberté.
Nul n’ignore que la consolidation d’une société démocratique est un préalable au renforcement de la dynamique de développement. Et nul n’ignore le rôle primordial que jouent la presse et les médias indépendants dans le renforcement de cette démocratie. Lors de ce forum, il s’agissait essentiellement d’échanger des idées et de parler des problèmes majeurs qui peuvent entraver l’exercice d’une presse libre et indépendante entre les journalistes et intellectuels marocains et allemands.
Durant cette rencontre, il a été plus question de formuler des interrogations que de trouver des solutions ou formuler des propositions concrètes. Une sorte de pause de réflexion. Pour l’ouverture du forum, le ministre marocain de la Communication a fait un bref rappel historique de l’histoire des médias et des premiers jalons de la démocratie jetés par feu Mohammed V au lendemain de l’indépendance du Maroc. Le ministre n’a pas manqué de souligner l’importance que les partis politiques doivent accorder à leurs organes de presse, mais également aux programmes d’action pour être persuasifs et convaincants face à un public plus exigeant. Un public qui ne se gêne plus pour aller chercher l’information ailleurs, sur des supports plus crédibles. Dommage que la présence du ministre ait été de brève durée, car les professionnels de la presse auraient aimé débattre avec lui des principaux problèmes auxquels ils doivent faire face.
L’allocution du ministre a été suivie par celle de l’ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne, qui a insisté sur le fait qu’on ne peut aucunement calquer un modèle de démocratie, mais qu’il fallait bien en trouver un propre à soi. Il n’existe pas de recette magique pour aboutir à une démocratisation d’une société donnée. Il a également conclu que plus les structures étatiques et la société étaient sclérosées et figées, plus la transformation vers une société démocratique se fait dans la douleur. Et d’ajouter qu’une démocratisation réussie doit s’accompagner d’une libéralisation de la presse. Une condition sine qua non pour aboutir à une démocratie.
L’une des interventions les plus attendues fut celle de Mme Antje Vollmer, la vice-présidente du Parlement Allemand. Cette dame assure que les mass médias modernes sont les garants importants du développement démocratique de la société. Par médias, elle entend dire des médias autonomes et indépendants qui sont devenus un « quatrième pouvoir ». Il est néanmoins important de garantir aux médias la liberté d’opinion, d’information et d’expression pour qu’ils puissent informer librement, en toute indépendance, et assumer certaines tâches au niveau de la vie publique. Pour Vollmer, la presse a trois fonctions à remplir : informer, jouer le rôle d’intermédiaire entre gouvernants et gouvernés et créer un contrepoids à l’auto-promotion de la politique. Cependant, les journalistes doivent se soumettre à un examen pour s’assurer qu’ils exercent leurs métiers dans les règles de l’art…et de la démocratie.
Au fur et à mesure des interventions, des questions ont ressurgi. Quelle presse voulons-nous ? La presse est-elle un quatrième pouvoir ou un contre-pouvoir ? Des questions que se sont posées les professionnels marocains et allemands de la presse devant l’incertitude du temps présent.
Deux tables rondes se sont donc tenues, la première a traité de « La politique et les médias dans une société démocratique » ; la seconde portait sur « Le rôle des journalistes, des essayistes et des écrivains dans une société démocratique ». De tous temps, la relation entre politique et journaliste, n’appartenant pas à une presse partisane, était tendue et complexe, un bras de fer en quelque sorte. Cette tension se sent surtout au niveau du code de la presse, élaboré par des politiciens et qui ne répondait pas aux attentes des professionnels des médias marocains. Même avec la nouvelle ère et les aspirations à une société marocaine démocratique, la révision de ce code ne s’est pas faite dans le sens de la libéralisation. « En verrouillant le code de la presse, il y a risque de pousser les journalistes à une autocensure, où la presse ne jouerait plus son rôle de contre-pouvoir », d’après M. Abdelmounaïm Dilami, PDG de L’Economiste. L’ingénierie politique marocaine a abouti à un système de parrainage qui limite l’accès du simple citoyen aux postes politiques ; restreignant ainsi l’exercice du pouvoir et la liberté de choix. Ainsi, le citoyen est dessaisi de cette démocratie naissante. Cette attitude n’est qu’un avant-goût des pratiques politiques antidémocratiques dont excellent nos politiciens. La caste politique se détache des attentes du citoyen. Du coup, ce dernier se range auprès des courants radicaux, et c’est là un réel danger, la preuve en est les 50 % d’abstentions de vote lors des dernières législatives. Pour conclure son intervention, M. Dilami a souligné l’importance pour le journaliste de jouer son rôle non seulement en tant qu’observateur mais aussi en tant qu’acteur de la société afin d’éviter tout dérapage. Hélène Zuber, journaliste dans le journal allemand « Der Spiegel » a pris part à ce forum et a parlé de son journal comme un bon exemple de l’exercice du journalisme en démocratie. Le moins qu’on puisse dire de son approche est qu’elle est originale. Pour elle, le journaliste ne doit pas informer, mais expliquer le pourquoi de la chose. Elle privilégie également le journalisme d’investigation. Ainsi, le premier rôle d’un journaliste est de faire savoir au public ce que les politiciens cherchent à lui cacher. Elle est carrément contre la qualification de la presse de contre-pouvoir ; cela compromettrait l’essence même du journalisme du moment que le journaliste se trouve obligé de remplir une fonction au sein des institutions. À partir du moment où un journaliste devient le porte-parole d’une institution, il n’est plus apte à défendre la démocratie. L’autre point essentiel soulevé lors de la première table ronde est l’emprisonnement des journalistes marocains dans l’exercice de leur fonction. Ce point-là fait tache d’encre. L’accès aux sources d’informations reste encore un problème qui empêche les journalistes de faire correctement leur devoir. Ainsi, ils se trouvent souvent obligés de colporter les rumeurs. Beaucoup de problèmes n’ont été qu’effleurés, puisqu’une journée est trop courte pour parler sérieusement de la démocratie et de la liberté de la presse.


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