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Entretien : «Nous allons bientôt soumettre les premiers avis au Souverain»
Publié dans Finances news le 24 - 12 - 2009

* Bien que les femmes représentent pratiquement la moitié des MRE, il n’existe pas d’études ou de recherches pointues sur la mutation qu’a connue cette migration durant les 20 dernières années.
* La 2ème rencontre des Marocaines d’Ici et d’Ailleurs a connu la tenue du premier colloque scientifique international et dont les informations collectées seront rendues publiques.
* Le CCME soumettra ses premiers avis au Roi dans les semaines à venir, de même qu’il publiera son premier rapport stratégique.
* Driss Yazami, le président du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger, nous dresse un bilan de la situation des femmes MRE.
- Finances News Hebdo : Peut-on aujourd’hui dresser un bilan de la situation de la femme MRE ?
- Driss Yazami : Il y a d’abord des évolutions générales qui concernent toutes les zones géographiques. La première évidence est la poussée et l’expansion démographiques de la migration marocaine y compris féminine. Un chiffre pour illustrer cela : au milieu des années 90 nous étions 1,4 million Marocains dans le monde. Aujourd’hui, moins de 20 ans après, nous avons atteint le nombre de 3,4 millions. Faut-il souligner qu’il ne s’agit là que des personnes immatriculées au niveau des consulats.
Le deuxième élément est la mondialisation de cette migration. En effet, 80 des MRE sont encore en Europe, mais les 20 % restant sont un peu partout dans le monde.
Le troisième phénomène à noter est la féminisation de la migration. Aujourd’hui, pratiquement la moitié des MRE sont des femmes. Lorsqu’on réfléchit sur cette migration féminine, on constate qu’elle s’est généralisée à toutes les régions du Maroc, qu’elle concerne toutes les couches sociales et tous les niveaux d’éducation. De plus, les femmes émigrent de plus en plus seules et non pas uniquement dans le cadre de regroupement familial. Cela révèle les mutations en cours dans la société marocaine où les femmes sont de plus en plus autonomes et où elles élaborent leurs propres projets de vie. Cela a aussi des conséquences, puisque la femme par ses transferts d’argent à sa famille, change de situation et de rapport.
L’autre constat important à signaler est que nous manquons encore de connaissances scientifiques rigoureuses sur cette mutation radicale ou révolution douce qui est en train de se faire.
- F. N. H. : Justement, comment expliquer que le Maroc s’intéresse de près à la migration depuis une vingtaine d’années sans pour autant disposer de données fiables concernant les femmes migrantes ?
- D. Y. : Il y a une sorte d’invisibilité des femmes de manière générale y compris dans l’agenda de la recherche. Il faut aussi que la recherche ait le temps de faire son œuvre et la particularité de cette rencontre est que c’est pour la première fois qu’on soutient un séminaire scientifique international sur cette question. Donc, au terme de ce colloque, nous aurons déjà fait un pas en avant et les informations collectées seront rendues publiques.
On a choisi pour ce colloque scientifique d’avoir un focus très important sur la migration féminine marocaine mais, en même temps, de procéder à une approche comparative avec la migration des Mexicaines ou encore celle des Philippines.
Nous savons déjà qu’à travers le monde, les femmes envoient plus d’argent et qu’elles l’orientent vers la scolarisation des petites filles. Mais, il nous manque des études très pointues de ce que font les femmes marocaines de leurs transferts.
Aujourd’hui, ce qui est clair c’est que, concernant la condition socio-économique et les problèmes de ces migrantes marocaines, il y a un certain nombre de situations difficiles notamment en Afrique Subsaharienne, dans certains pays arabes ainsi que dans certains nouveaux pays de l’immigration comme l’Italie ou l’Espagne. Ce sont des pays où on constate une acuité des problèmes socio-économiques et parfois d’ordre juridique, notamment dans les pays du Golfe où il n’existe pas de système juridique de protection des immigrés, dont les Marocaines.
L’autre constat crucial à faire est qu’il y a une méconnaissance juridique des réformes engagées par le Maroc et qui peuvent apporter une amélioration de la situation juridique des femmes. Il y a encore un travail très important d’information sur le Code de la famille qui reste encore mal connu. Il faut aussi qu’on trouve les moyens pour que toutes ces femmes puissent exiger leurs droits offerts.
- F. N. H. : Vous en tant que Conseil, quelles sont les principales doléances qui vous parviennent de ces femmes MRE ?
- D. Y. : D’abord, deux principales missions du Conseil nous différencient radicalement des autres institutions et acteurs en matière de migration.
Nous sommes d’abord une institution consultative. C’est-à-dire que nous sommes une institution qui doit examiner les politiques publiques en la matière, voire les mutations de la migration marocaine et émettre des avis consultatifs à soumettre à SM le Roi pour améliorer ces politiques publiques. Nous sommes en train de préparer notre plénière qui va adopter les premiers avis consultatifs de cette jeune institution.
La deuxième mission essentielle est que nous sommes une institution de prospective, c’est-à-dire qui doit voir les problèmes à court et moyen termes. Cela passe par l’élaboration, tous les deux ans, d’un rapport stratégique. Le premier rapport stratégique du CCME que nous sommes en train de finaliser sortira durant l’année 2010. D’ailleurs, la question de la féminisation de la migration sera l’un des points forts de ce rapport stratégique.
Pour revenir à votre question, il y a divers types de problèmes exprimés par les femmes émigrées. Il y a par exemple le problème du statut et l’information des bénéfices possibles en termes d’égalité.
Deuxième point récurrent : souvent, dans les pays anciens de l’émigration, survient la question des discriminations, surtout au niveau socio-économique.
La troisième interrogation fondamentale est d’ordre identitaire. En effet, les jeunes générations sont sommées de se définir dans un climat d’islamophobie et dans un climat tenace. Ces jeunes doivent faire face à cette interrogation lancinante : « que suis-je ? ».
Parce qu’en même temps ces jeunes sont en train de s’enraciner dans le pays d’accueil tout en maintenant un lien étroit avec leur pays d’origine, le Maroc. C’est un défi sur lequel nous sommes en train de travailler et de préparer un avis consultatif. Notamment comment amplifier l’offre culturelle marocaine.
De même que nous sommes en train de voir comment les potentialités du Marocains d’ailleurs peuvent s’investir dans les différents chantiers du pays.


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