Dans son numéro du mois de novembre, l'équipe de Grand Angle braque les projecteurs sur la décharge de Mediouna. Un désastre écologique qui menace Casablanca d'asphyxie. Un énorme nuage de pollution plane sur la «ville verte» de Bouskoura et ses alentours. Ses fortes odeurs insupportables et ses brouillards suffocants, plongent les habitants dans un cauchemar… Ce projet immobilier de luxe, situé à une vingtaine de Kilomètres de Casablanca avait tout de la cité idéale : De l'air pur, grâce à sa proximité de la forêt, beaucoup de verdure avec ses hectares de jardins privés et surtout loin du stress des bouchons et de la pollution… La «ville verte» : l'envers du décor Ironie du sort, «la ville verte» suffoque aujourd'hui sous la fumée toxique et les effluves de la décharge de Médiouna qui se trouve à quelques 15Km de Bouskoura. Lancée en 1986, la décharge sauvage, qui reçoit 6.000 tonnes de déchets divers par jour, a épuisé sa capacité depuis 2010. Mais elle continue d'être exploitée en vertu d'un avenant qui prolonge sa durée de vie de 6 mois à chaque fois. Un contrat, signé en 2008, qui a attisé les braises entre la société délégataire chargée de la gestion des ordures et le Conseil de la ville depuis juillet dernier. Les "Mamans de Bouskoura" décide d'agir ! Alors que le torchon brûle entre les deux parties, les habitants ont décidé d'agir pour stopper ce désastre écologique. Organisés en collectif, à l'initiative de l'association "Mamans de Bouskoura" regroupant plusieurs associations de la société civile, ils ont décidé de monter au créneau pour aboutir à la fermeture de la décharge. A douar Lahlaybiya, les habitants prennent leur mal en patience Même son de cloche à Douar Lahlaybiya, bidonville mitoyen à la décharge. Impuissants devant la montagne d'ordures qui menace de s'écrouler à n'importe quel moment, les familles riveraines n'ont d'autres choix que de pâtir. Si certaines, d'entre elles, ont déjà bénéficié de l'opération de relogement, d'autres vivotent dans ces conditions déplorables à la merci des chiffonniers qui font des déchets, un business juteux…