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Reportage : Bienvenue à la décharge de Médiouna
Publié dans Finances news le 14 - 12 - 2018

Jamais une décharge n'aura autant fait parler d'elle. Depuis des années, la décharge de Médiouna s'est forgée une réputation et un caractère fort de par l'odeur qu'elle dégage et la détermination à ne pas vouloir fermer ses portes.
La propagation des ordures enlève aux citoyens un droit fondamental : celui de respirer !

Par L. Habboul

L'odeur vous frappe dès lors que vous vous approchez des alentours. Un nuage gris vous interpelle pour laisser place à une montagne d'ordures. Ce n'est autre que la décharge de Médiouna, un véritable désastre écologique.
Depuis 1986, la décharge principale du Grand Casablanca se situe dans la commune de Médiouna, à une vingtaine de kilomètres au sud de la capitale économique du Maroc. Dans cette décharge, on peut apercevoir au loin des tonnes et des tonnes de déchets domestiques apportés quotidiennement par des bennes se succédant les unes après les autres.
Il est vrai que lorsqu'on voit les efforts menés par le Maroc en matière de développement durable, on se pose la question de savoir si avoir une gigantesque poubelle à ciel ouvert aux alentours de l'aéroport de Casablanca et de la «Ville verte» est une solution environnementale ?
Tous les déchets collectés sur le territoire de Casablanca sont réceptionnés et traités sur le site de la décharge de Médiouna. Selon les informations du site de casablancacity.ma, ce site reçoit environ 1,2 million de tonnes de déchets par an !
Cette décharge actuelle qui couvre près de 70 hectares reçoit les déchets collectés par les délégataires des services publics de propreté d'une part, ainsi que les déchets apportés par les organismes privés. On peut également y trouver les types de déchets permis, à savoir les ordures ménagères, les déchets verts, inertes, encombrants, et les déchets industriels banals. Mais est-ce normal que ces déchets s'accumulant jour après jour, mois après mois, pour ne pas dire années après années soient toujours là, au point de former une montagne à la hauteur du Toubkal ?
Aussi, sur le site de la ville de Casablanca, on peut lire des promesses d'aménagement mais surtout que la décharge est «contrôlée» ! Des mesures d'aménagement et d'exploitation seraient mises en place afin de réduire l'impact sur l'environnement potentiel issu des effluents du stockage et dégradation des déchets… Dur d'y croire, surtout quand l'odeur transperce le nez et picote les yeux ! ■

Entretien : «La fermeture de la décharge nécessitera près de 4 Mds de dirhams»
Les membres du Collectif pour la protection de l'environnement reçus le 28 novembre 2018 par Nezha El Ouafi, secrétaire d'Etat chargée du Développement durable.

La société civile se mobilise pour mettre fin à ce désastre écologique. Nous avons rencontré Hassan Mansouri, membre fondateur du Collectif pour la protection de l'environnement (CPE) et président de l'Association Al Wifak pour la protection de l'environnement.

Finances News Hebdo : Vous êtes 11 associations de la Région de Casablanca-Settat à avoir signé une charte commune pour la fermeture de la décharge de Médiouna. Quelles sont les grandes lignes de cette charte ?
Hassan Mansouri : Effectivement, le Collectif pour la protection de l'environnement regroupe onze associations qui se trouvent notamment à Ain Chock, Bouskoura, et la région de Médiouna. Ce collectif a été créé afin de militer pour la fermeture de la décharge de Médiouna. Nous travaillons chacun de notre côté depuis à peu près 2013, et nous avons pensé à créer ce Collectif afin de travailler en bonne intelligence, en essayant de contacter les différents responsables, à savoir les partenaires qui s'occupent du dossier, notamment la commune, les ministères de l'Intérieur et de l'Environnement. Nous avons établi un programme, une feuille de route très simple pendant une réunion lors de laquelle nous avons signé un mémorandum avec des institutions afin de responsabiliser, et représenter la population. Nous nous sommes dit que la meilleure des choses était de créer une pétition réelle, non digitale, et pour laquelle chaque signataire serait muni de sa carte d'identité.

F.N.H. : Combien de signatures avez-vous rassembler jusqu'à maintenant ?
H. M. : Nous avons collecté à peu près 6.000 signatures et nous ne sommes pas prêts de nous arrêter. Avant tout, il nous a fallu informer, sensibiliser et convaincre les signataires.
Lorsqu'on voit le dossier à travers les médias, plusieurs annonces faites par des officiels gérant ce dossier n'ont pas été respectées. Nous nous sommes décidés à demander une date et avons demandé à avoir des explications.
Nous nous sommes rendu compte que le dossier était très compliqué à cause de problèmes contractuels, notamment entre le gestionnaire et la commune. Il s'agit clairement d'une question d'argent, de non-respect de contrat.
C'est aussi une question qui concerne les chiffonniers. Il s'agit de toute la partie noire et un peu mafieuse, on va dire, qui gère ce qu'on appelle les déchets solides récupérés par les chiffonniers. Ces derniers travaillent d'ailleurs pour un petit groupe de personnes ayant le monopole de la récupération et de la valorisation de ces déchets, à savoir le plastique, le métal et le carton et qui sont vendus aux usines qui font du recyclage, soit au Maroc soit à l'étranger.
Après avoir fait ce constat, nous nous sommes adressés aux différentes entités concernées, à savoir le gouvernement, le maire, le ministre de l'Environnement, et le porte-parole du gouvernement, Mustapha Khalfi. Dernièrement, nous avons adressé une lettre au Chef du gouvernement, par laquelle nous avons demandé une intervention.
La fermeture de la décharge de Médiouna est un problème financier, qui, selon les chiffres que nous avons obtenus, coûtera entre 3,5 à 4 milliards de dirhams. La mairie ne pourra à elle seule assumer ce financement. Je pense qu'ils auront besoin d'un apport des ministères de l'Intérieur et des Finances. C'est un sujet qui demandera beaucoup d'argent, d'autant plus que nous parlons de la ville de Casablanca, où le poids des déchets augmente chaque jour.

F.N.H. : Avez-vous eu une réponse concrète à la lettre que vous avez envoyée au Chef du gouvernement ?
H. M. : Nous l'avons envoyée la semaine dernière et nous attendons une réponse. Cela dit, nous avons rencontré il y a deux semaines de cela, la secrétaire d'Etat chargée du Développement durable, Nezha El Ouafi, qui nous a bien reçus et qui nous a expliqué les contraintes.
Elle a précisé que pour la tutelle, cela représente un sujet très sérieux. Elle nous a affirmé que l'ouverture des plis de l'appel d'offres relatif aux travaux d'aménagement de la nouvelle décharge de Médiouna aura lieu le 20 décembre.

F.N.H. : Justement, vous avez évoqué l'ouverture des plis. Cette procédure était prévue normalement pour le mardi 4 décembre, mais la société Casa Prestations a annoncé un troisième report pour le 20 décembre prochain. Pourquoi tant de retard ?
H. M. : Ils veulent vraiment que le ramassage, la collecte des déchets et leur traitement soient faits de bout en bout de façon efficace et une bonne fois pour toutes, c'est-à-dire pour les 20-30 prochaines années. Ils ne tiennent pas à colmater les brèches et se retrouver avec la même problématique dans 5 ans. Cela a été reporté de façon technique afin de rajouter certains éléments au cahier des charges et que les prestataires qui vont soumissionner ne soient pas surpris par ces derniers éléments rajoutés.

F.N.H. : Quelles sont vos revendications à l'attention des pouvoirs publics ?
H. M. : La fermeture définitive et le plus tôt possible de cette décharge qui nuit à la santé publique.

F.N.H. : Vous avez parlé de santé. Quels sont les risques sanitaires et environnementaux sur la population ?
H. M. : Une contamination prouvée de la nappe phréatique. La pollution de l'air génère des maladies respiratoires et oculaires, sans parler de toutes les ressources en eau qui sont contaminées dans la région de Médiouna et de Casablanca. Nous parlons d'un périmètre de 20 km à la ronde. Aujourd'hui, nous pouvons sentir l'odeur de la décharge de Médiouna de l'aéroport Mohammed V. Il y a en plus des gaz qui sont très nocifs, du méthane, et des particules fines. A ce propos, dans notre lettre, nous avons demandé que des stations de mesure de l'air au niveau de Casablanca soient installées. ■


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