Pour contrer les sanctions américaines, Huawei semble avoir trouvé la solution. En effet, le fabricant chinois qui a fait face à une année tumultueuse a présenté, vendredi 09 août, HarmonyOS - un nouveau système d'exploitation - dont seront dotés ses futurs smartphones et tablettes. C'est lors de sa traditionnelle conférence dédiée aux développeurs que Huawei a divulgué son OS (operating system), son système d'exploitation (logiciel) maison destiné à remplacer Android, qui équipe l'immense majorité des smartphones dans le monde (hors iPhone d'Apple), selon plusieurs médias. Peu d'informations ont été communiquées par Rachid Yu, le directeur exécutif, qui a tout de même fait savoir que son OS serait plus rapide mais aussi mieux organisé et plus sécurisé. Grâce à HarmonyOS, tous les appareils pourront s'interconnecter comme les smartphones et tablettes, les enceintes connectées, les télévisions, les ordinateurs, les montres connectées ou encore les voitures intelligentes. Un autre point important, comme Google avec Android, HarmonyOS sera accessible en open source c'est-à-dire que les développeurs d'application l'auront à disposition sans payer une redevance d'utilisation. Ceci implique donc que tout fabricant de smartphone ou tablette aura le choix de l'adopter s'il le souhaite. Il sera également compatible avec Linux et Android. Huawei prêt à faire face aux Etats-Unis Cependant pour des spécialisés comme Engadget, Huawei ne pourra pas se passer d'Android, en tout cas pas tout de suite. Harmony ressemble beaucoup à Fuchsia, un autre système d'exploitation de Google, également open source et qui peut aussi être déployé sur de nombreux supports. Et lors de la conférence, Richard Yu a souligné entre autres qu'« Huawei souhaite utiliser Android en priorité » mais que la firme sera capable de déployer Harmony « à tout moment ». Ainsi lors de la présentation du système d'exploitation, il n'a pas évoqué ses propres smartphones ou ceux de sa filiale Honor. En rappelant qu'il peut dégainer à tout moment HarmonyOS, le PDG titille les Etats-Unis. Huawei à en effet écopé d'un sursis. Le 19 août courant, les sanctions des Etats-Unis s'abattront sur Huawei après 90 jours de gel. Toutefois, il est encore possible que Google bénéficie - comme il le réclame depuis mai- d'une licence pour étendre cette période de sursis. Huawei a très vite contré les bâtons dans les roues mis par Donald Trump. Et pour cause, en mai dernier le locataire de la Maison Blanche avait ajouté Huawei à la liste des sociétés étrangères à risque. Les smartphones de la marque étaient déjà interdits dans le pays car les autorités fédérales appréhendent l'espionnage au profit de Pékin. Un décret qui prive Huawei de sa licence Android jusqu'à la mi-août. C'est sous cette menace que le Chinois a accéléré la sortie de HarmonyOS pour carrément remplacer Android, en cas de besoin, même si les échos semblent souligner que la société a ce projet sur la table depuis 2012 et qu'il était à l'origine pensé pour les objets connectés.