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Khadija Mohsen-Finan: «Horst Köhler veut éviter un tête-à-tête entre le Maroc et le Polisario»
Publié dans H24 Info le 06 - 10 - 2018

L'émissaire du secrétaire général de l'ONU au Sahara, Horst Köhler a invité le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le front Polisario à des discussions à Genève. Khadija Mohsen-Finan, politologue, et professeur à l'université Paris 1 et spécialiste du Maghreb, nous livre son analyse sur cette table ronde ainsi que sur la limitation du mandat de la mission de la Minurso à six mois. Interview.
H24info: L'émissaire de l'ONU, Horst Köhler, a invité le Maroc, l'Algérie, le Front Polisario et la Mauritanie à des discussions à Genève. Quelle analyse portez-vous sur cette initiative ?
Khadija Mohsen-Finan: Je pense que l'initiative est bonne, puisqu'il s'agit fondamentalement de chercher une issue à ce conflit gelé et dynamiser un processus de paix en panne. De toute évidence Horst Köhler tente de contourner les procédés qui se sont soldés par un échec par le passé, en évitant par exemple un tête à tête entre le Maroc et le Front Polisario. Il évite aussi le format des négociations pour inciter l'Algérie à participer à ce qu'il appelle une « table ronde », puisqu'Alger a toujours refusé de prendre part à des négociations sur la question du Sahara.
L'autre avantage de cette rencontre, de mon point de vue, est de placer la recherche d'une issue dans un cadre régional, puisqu'il s'agit bien d'un conflit régional qui impacte les pays de la zone. C'est en ce sens que l'Onu veut associer les Etats limitrophes au Sahara occidental.
Le Polisario a rapidement accepté l'initiative de Köhler. Se sent-il avantagé par la proposition de l'envoyé spécial du SG de l'ONU ?
Je ne sais pas s'il faut voir les choses en termes d'avantages et d'inconvénients à l'un ou l'autre des deux belligérants, Maroc et Front Polisario. Ce qui est sûr, c'est que ce dernier ne peut que se réjouir de cette invitation qui le fait sortir de son isolement, lui offre une tribune pour s'exprimer au même titre que les Etats de la région. Il est ainsi considéré comme un acteur régional à part entière, qui, comme les autres, est consulté dans cette recherche de statut à ce territoire, considéré comme autonome par les Nations unies.
Contrairement au front indépendantiste et plus récemment au Maroc, les autres parties ne se sont toujours pas exprimées. Pourquoi cette hésitation ?
Telle qu'elle a été pensée dans son format, la rencontre ne peut qu'embarrasser le Maroc et l'Algérie. Ils ne peuvent dire spontanément oui à cette rencontre qui empêche le conflit de s'éterniser encore plus, mais une réponse négative de leur part les rangerait au rang de ceux qui bloquent le processus de paix. Le Maroc sait que ce type de discussion ne peut se limiter à l'offre d'une autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine et que les compromis sont nécessaires. Quant à l'Algérie, cette initiative la fait sortir du bois pour assumer le rôle de pays partie prenante à ce conflit, ce qu'elle est de fait, même si son rôle est exercé indirectement. La Mauritanie aussi ne peut qu'être embarrassée, car il lui revient de se prononcer clairement sur son positionnement.
Est-ce que ces discussions, si elles ont lieu, peuvent-elles redynamiser le processus de négociations entre les différentes parties ?
Cela dépend de la volonté des uns et des autres de mettre un terme à ce conflit. Mais les discussions qui pourraient être engagées obligent à l'abandon des positions tranchées et à aller vers une solution de compromis. D'une part le règlement de ce dossier profiterait à tous, et idéalement, cette rencontre pourrait être la première étape au fonctionnement réel de l'UMA, même si la Tunisie n'est pas partie prenante de cette rencontre.
D'autre part, il est bon de penser le dénouement de ce conflit en termes régionaux, en impliquant les Etats de la région. Dommage que l'initiative ne concerne que les Etats et non des représentants des différentes sociétés civiles, la réflexion aurait été plus riche encore.
Le mandat de la Minurso a toujours été renouvelé par le CS de l'ONU pour une durée d'un an. Mais en avril dernier, le CS a décidé de ne le prolonger que pour six mois. Faut-il mettre en parallèle le raccourcissement du mandat de la Minurso avec l'appel de Köhler à l'ouverture des discussions ?
Oui, bien sûr, il y a un changement de taille qui s'est produit à Washington, depuis que John Bolton a été nommé, en mars dernier, conseiller de Donald Trump à la sécurité nationale. Il est devenu, de fait, l'interlocuteur privilégié de l'administration américaine sur la question du Sahara. Or, Bolton est opposé au renouvellement automatique du mandat de la Minurso. D'une part, cette mission ne sert plus à rien, selon lui, puisqu'il n'y a pas de référendum prévu, et d'autre part sa reconduction automatique par le Conseil de sécurité à fait du Sahara, un conflit gelé. C'est très probablement Bolton qui a incité les Nations unies à limiter le mandat de la mission à six mois, un moyen pour Köhler de faire pression sur les protagonistes pour sortir de l'immobilisme.


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