Le climat social reste tendu dans le secteur de la santé. Le coordination syndicale nationale de la santé a annoncé la poursuite de son programme de mobilisation, avec l'organisation de sit-in de protestation hebdomadaires chaque jeudi, en parallèle aux réunions du Conseil de gouvernement, ainsi qu'une grève nationale générale prévue le jeudi 29 janvier 2026, dans l'ensemble des établissements de santé publics à travers le Royaume. Dans leurs communications, les syndicats justifient cette escalade par ce qu'ils qualifient de lenteur persistante du gouvernement et du ministère de la Santé dans la mise en œuvre de l'accord du 23 juillet 2024, signé il y a près d'un an et demi, mais resté, selon eux, largement lettre morte. Ils dénoncent notamment l'absence de textes réglementaires relatifs à la loi n°09.22 sur la fonction publique sanitaire, en particulier le décret sur la mobilité professionnelle, la part variable des rémunérations, les indemnités pour les zones reculées et d'autres compensations jugées essentielles. Les cinq syndicats composant la coordination pointent également le flou entourant l'expérimentation du Groupement sanitaire territorial (GST) pilote de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Ils estiment que cette expérience, encore récente, fait l'objet d'un discours officiel prématurément optimiste, sans évaluation objective de ses résultats, ni amélioration tangible de la qualité des services offerts aux citoyens. À cela s'ajoute, selon eux, une inquiétude croissante des professionnels de santé quant à une éventuelle remise en cause de leurs acquis et de leurs libertés professionnelles. Les protestataires soulignent par ailleurs que la forte abstention lors des dernières élections professionnelles constitue un indicateur clair du climat de défiance qui prévaut au sein du personnel de santé, dans un contexte marqué par les difficultés rencontrées par l'expérience du GST à Tanger et par la volonté du gouvernement de la généraliser sans garanties suffisantes. Ils alertent aussi sur le manque de transparence entourant les statuts fondamentaux des agents relevant des deux agences, ainsi que sur la situation jugée préoccupante de l'Agence du médicament. Dans le cadre de ce programme de protestation, la coordination syndicale prévoit des sit-in locaux et régionaux le jeudi 8 janvier, puis les 15 et 22 janvier 2026, à chaque fois à midi, en coïncidence avec les réunions du Conseil de gouvernement. Une grève nationale générale est également annoncée pour le jeudi 29 janvier 2026, dans tous les établissements de santé publics, à l'exception des services d'urgence. Les syndicats appellent enfin l'ensemble des professionnels du secteur à une mobilisation massive, afin de défendre ce qu'ils considèrent comme des revendications légitimes liées aux conditions de travail, à la stabilité professionnelle et à l'avenir du système de santé public.