Grand cafouillage ce lundi à la Chambre des représentants, après que le Bureau soit parvenu à une décision relative à l'absentéisme dans les travaux parlementaires. Certains députés se sont absentés pour la sixième fois depuis le début de cette session d'automne, d'autres pour la septième et la huitième fois. Et il a été décidé de mettre en œuvre des sanctions prévues par le Règlement intérieur de la première Chambre en réduisant l'indemnité mensuelle qui leur est accordée. L'annonce de cette mesure obligeant la présidence à lever les travaux de la session et à convoquer une réunion avec les présidents de groupes. Secrétaire du bureau de la première Chambre, la députée Asmaa Ghlalou a énoncé en début de la session plénière consacrée ce lundi aux questions orales, une liste de noms de ses collègues ayant enregistré plus de six absences « sans justificatifs acceptables », depuis le début de la législature 2019-2020. Il s'agit d'une liste comprenant les noms de huit députés que le Bureau de la première Chambre compte publier dans le Bulletin officiel du Parlement, le bulletin intéreur de la Chambre des représentants, ainsi que sur son site Internet. Président du groupe Istiqlalien, Noureddine Moudiane a demandé la parole avant que la session des questions orales ne débute, pour faire un rappel au Règlement intérieur en matière de programmation. « Nous avons également constaté des absences fréquentes de certains responsables de secteurs ministériels importants et stratégiques, et ce n'est pas pour la première fois« , a-t-il déclaré en estimant que « cela affecte négativement le cours des sessions hebdomadaires« . Le député d'Al Hoceima trouve « anormal » que sur les 23 secteurs sur lesquelles s'active le gouvernement, seuls 4 sont programmés pour la session des questions orales de ce lundi. « C'est un comportement négatif dans les relations du gouvernement avec le Parlement. Nous le rejetons fermement et demandons au président, au bureau et au gouvernement de travailler sérieusement pour surmonter ces déséquilibres« , a souligné Moudiane. Même son de cloche du coté du groupe parlementaire socialiste, en dépit de son appartenance à la majorité gouvernementale. « Nous considérons la non présence de ministres pour répondre aux questions comme une insulte et une tentative de sous-estimer ce qui se fait au sein de cette institution, ce qui affecte négativement la coopération stipulée dans la Constitution entre l'institution législative et le gouvernement« , a fustigé son président de groupe, Amam Choukrane. Le groupement PPS a également tenu à réagir via son député Rachid Hamouni qui a déclaré: « Nous alertons le gouvernement, et ce n'est pas pour la première fois, par rapport au traitement de l'Article 152 du Réglement intérieur en ce qui concerne les questions d'urgence, sauf qu'il n'interagit pas. Or, il n'y a pas de ministre au-dessus de la loi« . Idem pour le président du groupe PAM, Mohamed Aboudrar, pour qui « un certain nombre de ministres ne peuvent se permettre de sous-estimer le travail parlementaire. La séance de questions orales est constitutionnelle et doit être respectée« . Le chef du premier groupe d'opposition a ajouté que « les ministres devraient programmer leur travail en fonction des travaux du Parlement« , faisant remarquer que « certains ministres se considèrent comme des fonctionnaires qui n'ont aucune responsabilité politique« . Suite aux interventions des représentants des groupes parlementaire, c'est le ministre d'Etat chargé des relations avec le parlement, Mustapha Ramid qui a demandé à prendre la parole. Elle ne lui a pas été octroyée malgré son insistance et sa tentative d'interpréter en sa faveur un article du Règlement intérieur de la première Chambre qui permet aux représentants du gouvernement d'intervenir au cours d'un débat sur la programmation de l'institution. L'hémicycle a alors plongé dans un bruit assourdissant, entre le ministre qui a tenu mordicus à intervenir, les députés du PJD qui soutiennent leur ministre et la présidente qui a levé la session en convoquant une réunion urgente avec les présidents de groupes.