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Nouvelle imposition sur le textile turc : Qui en bénéficie?
Publié dans Hespress le 03 - 01 - 2020

Bonne nouvelle pour les professionnels du textile national. Les importations turques sont dorénavant imposables de 27 % (depuis le 1er janvier 2020), contre 0 % auparavant, dans le cadre des mesures de l'accord de libre-échange entre le Maroc et la Turquie. Mais cette nouvelle mesure de sauvegarde est-elle réellement bénéfique pour l'économie nationale.
Les industriels du textile marocain peuvent enfin souffler. Moulay Hafid Elalamy (MHE), ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Economie verte et numérique (MCINET) a répondu favorable à l'appel des professionnels du secteur, qui dure depuis 2018, année où la « menace » turque a commencé à se faire vraiment ressentir.
Toutefois, il aura fallu plusieurs plaintes de la partie turque, concernant un non-respect de l'ALE par le Maroc, pour que MHE intervienne en personne en novembre dernier, lors de la 34e session du Comité permanent pour la coopération économique et commerciale de l'Organisation de la coopération islamique (COMCEC) pour indiquer que le royaume va revoir les dispositions dudit accord.
En effet, le ministre avait indiqué que l'on procéderait à la mise en place d'une équipe technique, composée de représentants des deux pays, afin de revoir certains points de l'accord de libre-échange conclu en 2004. Ainsi, et depuis son entrée en vigueur deux ans plus tard, celui-ci a porté sur les échanges de produits agricoles et industriels, notamment en proposant des réductions tarifaires aux acteurs économiques des deux pays.
Ainsi, il a été décidé que l'économie marocaine, notamment le secteur industriel national, passera en premier lieu pour l'année 2020. Depuis le 1er janvier, les importations de textile turques se sont vues imposer un taux de 27 % auprès de l'Administration des Douanes du royaume. Dans les détails, un droit additionnel ad valorem de 90 % est entré en jeu, d'autant plus que les importations du secteur seront désormais taxées à 30 % au lieu de 25 % auparavant, et ce, en accord avec les dispositions de la nouvelle loi de finances.
Une bonne initiative pour les industriels, mais...
La stratégie de l'économie turque est bien pensée, dans la mesure où ce pays inonde les marchés dans lesquels il s'installe avec des produits de bonne qualité et à prix défiant toute concurrence. L'année 2018 n'est d'ailleurs pas pour rien considérée en tant que sonnette d'alarme pour le textile national, puisque c'est durant celle-ci que le marché marocain s'est vu inondé de plusieurs nouvelles marques turques (Waikiki et Defacto et Koton sont parmi les noms qui sont le plus présents actuellement, et multiplient les ouvertures de franchises à travers le royaume).
Durant cette période, les importations de textile turques et dérivées se sont établies à 9.59 MMDH, selon les données de l'Office des changes, ce qui a pesé grandement sur les performances des producteurs nationaux, qui n'arrivent pas forcément à suivre le rythme.
Importations du Textile turques et dérivés (en MDH)
Produits/Année 2015 2016 2017 2018
Articles de bonneterie 389 547 498 449
Vêtements confectionnés 366 541 447 353
Etoffes de bonneterie 4.037 4.333 5.275 6.217
Tissus et fils de coton 3.060 3.082 2.829 2.576
Total 7.852 8.503 9.049 9.595
La balance commerciale du Maroc souffre grandement du déséquilibre entre la valeur des importations et celles des exportations. En effet, le déficit budgétaire s'était chiffré à 174 MMDH durant les 10 premiers de l'année 2019, en ce sens que la valeur des importations était de 12,15 MMDH durant ladite période, contre 6,96 MMDH du côté des exportations. En 2018, la valeur des importations du textile turc était de 9,5 MMDH, sachant que les produits turcs ont totalisé une part de 72 % des importations du royaume durant cette période.
Les nouvelles mesures de sauvegarde en vigueur actuellement sont donc un bon pas pour l'économie nationale, mais il faut comprendre que cela a d'autres conséquences. En effet, les 27 % imposables au textile turc vont directement résulter dans une hausse des prix des produits proposés sur le marché, ce qui risque de déplaire aux consommateurs marocains. De plus, cela risque de rendre le marché national moins concurrentiel, dans la mesure où les investisseurs étrangers ne verraient aucun avantage à porter leur business au sein du royaume.
Cela dit, le royaume dispose d'une armada d'avantages à sa solde, notamment une main d'œuvre qualifiée, une infrastructure industrielle bien développée, et des zones franches répondant aux standards internationaux. Dans ce sens, il serait plus avantageux à ce stade proposer des incitations fiscales pour les producteurs nationaux, en plus de penser à lancer des produits textiles « 100 % made in Morocco », qui pourraient concurrencer ce qui est offert sur le marché international.
Par ailleurs, l'un des points intéressants évoqués par Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), lors de la dernière réunion du Conseil pour l'année 2019, a indiqué que le royaume devrait dorénavant pensait à dynamiser son économie, au lieu de chercher à attirer des investisseurs en négligeant le marché local. L'on devrait donc suivre le modèle turc à ce niveau, puisque le pays a réussi à consolider son économie en un temps record, avant qu'il ne s'ouvre sur le reste du monde.
... un pas positif selon l'Asmex
Pour l'Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX), le nouveau taux imposable sur les produits turcs est tout à fait « logique ». Contactée par Hespress FR, l'Association nous a indiqué que « le fait d'imposer le textile turc à 27 % nous parait tout à fait logique. Nous espérons que cette mesure incitera les opérateurs turcs à délocaliser une partie de leur production au Maroc, tant pour les besoins du marché local que des autres marchés à avantages préférentiels pour les exportations marocaines », tout en rajoutant que ces nouvelles mesures devraient être avantageuses pour le marché national, dans la mesure où il est « nécessaire de repenser la stratégie du secteur du textile national en mettant en avant le made in Morocco basé sur l'innovation, la qualité.... ».
Pour l'ASMEX, le Maroc a ainsi pris la bonne décision de revoir la partie textile de son ALE avec la Turquie, du fait que ce secteur « est dépendant totalement pour ses intrants de l'étranger, il s'est retrouvé dans une situation chaotique, notamment des fermetures d'usines, baisse des exportations, inondation du marché local avec des produits importés, perte d'emplois, etc. ».


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