Alors que la France a décidé d'abroger la prescription de l'hydroxychloroquine pour le traitement du coronavirus, l'IHU Méditerranée Infection de Marseille où travaille le professeur Didier Raoult, à l'origine de la démocratisation de l'utilisation de ce traitement, a indiqué qu'il continuera de traiter ses patients avec les traitement les plus adaptés. Mercredi, le ministère français de la Santé a publié un communiqué après la parution d'un décret au Journal officiel (JO) pour abroger la possibilité de prescrire cette molécule dans le traitement des cas covid-19. « Que ce soit en ville ou à l'hôpital, cette molécule ne doit pas être prescrite pour les patients atteints de Covid-19 », a indiqué le ministère en ce sens. Cette décision vient au lendemain de la publication d'un avis de la part du Haut Conseil de la Santé publique (HCSP) qui a appelle à ne pas prescrire le médicament sans essais cliniques. Ces mêmes essais cliniques sont en cours d'arrêt en France depuis que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé l'arrêt temporaire des essais sur cette molécule suite à la publication d'une étude défavorable à son utilisation. Mais l'IHU Méditerranée Infection de Marseille « continuera à traiter (ses) patients avec les traitements les plus adaptés », a réagi mercredi l'Institut dirigé par le professeur Didier Raoult. « Nous continuerons à traiter nos patients avec les traitements que nous estimons les plus adaptés en l'état actuel de la science et des connaissances », a précisé à l'institut hospitalier ayant soigné presque 4.000 personnes atteintes du coronavirus, dans une déclaration à l'Afp. Le professeur Didier Raoult qui réagissait sur Sud Radio a interprété l'avis du HCSP et du communiqué du ministère de la Santé, en affirmant qu'il n'était pas interdit de prescrire ce médicament. « Ce serait revenir sur la liberté de prescription des médecins, qui est toujours individuelle », a-t-il déclaré. « En fait ça veut dire qu'on n'a pas le droit de le recommander, mais je ne l'ai jamais recommandé, j'ai dit ce que je faisais. (…) A mon avis, (cette mesure) ne change pas grand chose, d'autant plus que des cas de Covid-19, il n'y en a plus beaucoup », a-t-il ajouté. Cette semaine, après la décision de l'OMS, plusieurs pays ont annoncé qu'ils continueraient de prescrire et d'utiliser la chloroquine et son dérivé l'hydroxychloroquine dans le traitement des personnes atteintes du coronavirus. C'est le cas en Afrique, notamment en Algérie et au Sénégal. Le Maroc, également continue d'utiliser ce principe dans le traitement des cas touchés par le virus.