Le festival de Haïfa en Israël a créé une énorme polémique au Maroc en sélectionnant trois films de réalisateurs marocains, « Apatride » de Narjiss Nejjar, « Razzia » de Nabil Ayouch et « Sofia » de Meryem Ben'Mbarek. Le mouvement « Boycott, désinvestissement et sanctions – BDS » a déclaré préparer une réponse adéquate, une sorte de « boycott académique et culturel ». Dès l'annonce de cette sélection, une levée de boucliers a eu lieu au sein du mouvement BDS Maroc, l'antenne marocaine de la campagne internationale « Boycott, désinvestissement et sanctions », qui a appelé, le 13 septembre dernier à pratiquer un « boycott culturel » des trois réalisateurs en question. Entre temps, le président du mouvement BDS, Sion Assidon, a déclaré à Hespress FR qu'une nouvelle initiative tournant autour du « boycott académique et culturel se prépare ». Ce mardi 18 septembre, « nous allons communiquer lors d'une conférence de presse au syndicat de la presse sur "un appel [qui] a été signé par une centaine d'écrivains, d'artistes et universitaires et des journalistes", précise notre interlocuteur. La campagne est nommée "la campagne de Boycott académique et culturel au Maroc" (MACBI) qui est une partie de la campagne internationale initiée en Palestine (PACBI) en 2004 et existe partout dans le monde. En Tunisie, elle est nommée TACBI. Ces campagnes s'inscrivent toutes au sein de la mouvance internationale BDS de boycott d'Israël. La réalisatrice de "Sofia" a affirmé avoir déposé sa demande de "retrait" de la Sélection du festival de Haïfa.. "J'ai appris la sélection de mon film Sofia au festival de Haïfa. J'en ai demandé le retrait. Ce sont des vendeurs internationaux qui se chargent de l'envoi des films en festival, sans que le réalisateur ne soit impliqué dans ce choix" , a expliqué Meryem Ben'Mbarek. Narjiss Nejjar a également choisi la voie du retrait de son film de la programmation. "J'ai appris ce matin, en même temps que beaucoup de monde, que le film était programmé en Israël. J'ai demandé expressément à ce que mon film soit retiré de la sélection. Je suis une humaniste éprise de paix, mais je ne cède jamais devant l'ignominie", déclarait-elle à nos confrères de la presse marocaine. Sion Assidon a souligné que les trois réalisateurs "n'étaient pas au courant que leur film était mis par leur distributeur internationaux comme participant au festival de Haïfa" ajoute notre interlocuteur. Les trois réalisateurs affirment avoir entendu parler de cette nomination via les réseaux sociaux. Narjiss Nejjar a réagi pour sa part en faisant le nécessaire pour que "le film ne participe pas au festival", indique une source proche du dossier. Les trois Marocains ont aussi affirmé qu'ils n'avaient pas été invités à participer au festival et que de toutes les manières « il était hors de question qu'ils s'y rendent même s'ils étaient invités », précise notre interlocuteur. Sion Assidon a même précisé que BDS Maroc, a pour premier objectif de ne ménager aucun effort, pour que ni cet événement de normalisation ni d'autres (qui pourraient être en projet de la part des occupants de la Palestine) ne puissent jamais se réaliser.