L'ancien Premier ministre français, Manuel Valls, a vanté les qualités du président du Rassemblement national des indépendants (RNI), estimant que les élections du 8 septembre au Maroc auront une importance significative pour l'Europe et l'Afrique, Dans une tribune publiée sur le Journal du dimanche (JDD) sous le titre « La France a besoin d'un Maroc stable », le dirigeant franco-espagnol a d'abord commencé par saluer « la fin de la brouille » entre Rabat et Madrid. Selon lui, cela fait 18 mois que « la diplomatie marocaine a été très active (inauguration de plusieurs consulats dans le Sahara occidental, accueil des différentes parties libyennes pour trouver une issue au conflit qui les oppose, etc.) », sans que cela ne soit suffisamment relevé par les observateurs. Du point de vue, « ce déploiement a été couronné par l'accord tripartite (Maroc, USA, Israël) signé le 22 décembre 2020 où le Maroc s'est engagé à rétablir ses relations diplomatiques avec Israël et les Etats-Unis à reconnaitre la souveraineté du Royaume sur le Sahara occidental ». Valls se félicite de la normalisation Rappelant la visite du ministre des Affaires étrangères israélien, Yaïr Lapid, au Maroc et l'accord entre le Maroc et Israël pour ouvrir réciproquement des ambassades dans quelques mois, Valls a considéré que « C'est un bouleversement considérable, trop peu commenté en France...». Notant que moment que les relations entre le Maroc et l'Algérie se sont détériorées de manière inquiétante –a l'initiative d'Alger– Valls s'est félicité de l'annonce du Roi Mohammed VI, lors de son discours du 20 août, de la fin de la brouille avec l'Espagne et le début d'une « étape inédite » dans les relations entre les deux pays. Soulignant le rôle stratégique du Maroc en Méditerranée et en Afrique, Valls a indiqué que « les révélations cet été sur l'utilisation par les services de sécurité marocains du logiciel espion israélien Pegasus ne semblent pas affecter, en attendant les résultats de différentes enquêtes, les relations avec ses principaux partenaires ». «Certes il faut être exigeant à l'égard de ce pays ami, mais l'Europe et donc la France ont besoin d'un Maroc stable, coopérant et porté par la croissance. Les avancées démocratiques tranchent avec la situation de ses voisins du Maghreb », a-t-il soutenu. Valls soutient Akhannouch Après avoir tracé les contours de l'environnement international du Maroc, le dirigeant franco-espagnol s'est arrêté sur les élections du 8 septembre, qui « sont donc à suivre attentivement », dit-il. Selon lui les élections des chambres professionnelles du 6 août 2021, lors desquelles le RNI a remporté 638 sièges sur les 2.230 à pourvoir, soit 28.61% augurent « d'un possible succès le 8 septembre » pour « ce parti se définissant comme social-libéral/social-démocrate ». A l'aune de ces résultats, Valls avance qu'« Aziz Akhannouch devient un candidat privilégié pour le poste de Premier ministre ». Valls a énuméré certaines des réalisations du Plan Maroc Vert sous la direction d'Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture depuis octobre 2007. Il a entre autres noté l'augmentation nette du PIB agricole (de 65 milliards en 2008 à 125 milliards de dirhams en 2018), la hausse des exportations agricoles (2,4 fois) et 2 milliards de m3 d'eau d'irrigation économisés... Akhannouch, le stratège Ces réussites ont valu à Akhannouch le renouvellement de la confiance royale. « ... le roi lui a confié également en février 2020 la stratégie de développement agricole du royaume jusqu'en 2030 avec le plan « Génération Green », un nouveau programme clé pour l'avenir du pays », a rappelé Valls. Tout en rappelant les enjeux des élections du 8 septembre, notamment, « le grand chantier de réformes économiques et sociales, (...) et les priorités fixées figurent l'éducation, la santé, la réduction des inégalités ou la lutte contre l'économie de rente », Valls a considéré que l'Europe a « tout à gagner que le gouvernement du Maroc soit dirigé par un stratège ». « Le 8 septembre, 18 millions d'électeurs marocains pourront faire leur choix. Le jeu politique marocain peut relever de nombreuses surprises. Les partis traditionnels (le PJD, le PAM ou le parti de l'Istiqlal) sont loin d'avoir dit leur dernier mot. Et dans toutes les hypothèses, le mode de scrutin à la proportionnelle implique un gouvernement de coalition », concède Valls avant de conclure : « Mais nous aurions tout à gagner que le gouvernement du Maroc soit dirigé par un stratège, un entrepreneur moderne, avec une véritable vision économique et sociale, capable de relever les défis du Maroc ».