Grande victoire politique ou simple mise à jour des données cartographiques? La récente actualisation des données de Google Maps, faisant disparaître les fameux pointillés qui séparent le Maroc de son Sahara, a fait couler de l'encre à Rabat comme à Tindouf. Depuis deux jours, le front séparatiste est en ébullition. Des médias proches de ses leaders rapportent l'intention de ces derniers d'envoyer une lettre au géant américain, contestant ce changement et appelant à corriger cette « erreur ». Côté marocain, on se félicite du retour à la raison de Google, qui aurait enfin succombé à la réalité du terrain. Cependant, la vérité réside ailleurs. Depuis près de trois ans, le moteur de recherche a décidé de troquer, partout dans le monde, les cartes de l'ONU pour d'autres qui respectent le contexte politique local de chaque région sans pour autant froisser à tout va. La mise à jour d'un Maroc au complet, de Tanger à Lagouira, n'est donc que la résultante de la nouvelle politique de Google en matière de délimitation des frontières sur son service « Maps », et qui ne se limite pas au Royaume. En fait, la carte perçue peut changer selon le pays d'où la connexion est établie. Par exemple, le cas de la Crimée est éloquent. Depuis la Russie, un trait continu est visible, faisant foi de son appartenance au territoire russe. Vu d'Ukraine, le trait est absent. Mais vu d'une autre contrée de par le monde, les pointillées apparaissent témoignant du conflit existant et persistant. Idem pour les Emirats Arabes Unies, où l'internaute local peut clairement lire « Golfe Arabe » au lieu de « Golfe Persique » sur sa version. Mais ce n'est point le cas du Sahara. Que l'on visite « Google Maps » depuis le Maroc, l'Algérie ou autre part, le territoire marocain est bien perceptible et n'est désormais plus maculé par les traits d'union.