Ces derniers jours, des médias algériens ont diffusé de fausses informations concernant la participation du Maroc à la Foire internationale du livre de Panama, prétendant que le royaume en avait été exclu pour des raisons politiques liées à la question du Sahara. Mais la réalité est tout autre. Depuis près d'une semaine, les médias algériens ont mené une campagne de propagande contre la participation du Maroc à la Foire internationale du livre de Panama, qui se tient du 11 au 17 août 2025. La radio officielle algérienne a titré un article «Foire du livre de Panama : Participation du Maroc rejetée par solidarité avec le peuple sahraoui». Pour sa part, le site Awras a publié un article intitulé «Exclusion du Maroc de la Foire internationale du livre en raison du Sahara occidental». De même, le site El Ayem a titré : «En soutien au Sahara occidental, le Panama exclut le Maroc de la Foire internationale du livre». El-Massa a quant à lui évoqué un revers diplomatique pour le royaume. Cette campagne a été soutenue par une déclaration de l'Association panaméenne de solidarité avec la cause sahraouie, qui a critiqué la participation du Maroc à la foire. L'ONG considère cette présence comme un «affront aux principes de justice» et une «atteinte à la mémoire des peuples en lutte pour la liberté». L'association a qualifié la participation marocaine d'«inacceptable», arguant qu'elle «vide la foire de son esprit, qui devrait être dédié à la diversité, au dialogue et au respect de la vérité historique». Une campagne sans impact et un Panama plus proche du Maroc Ces affirmations n'ont trouvé aucun écho sur le terrain. Ce lundi, la foire a ouvert ses portes au Centre de conventions Atlapa à Panama City, sous le thème «Tisser des dialogues». Le Maroc y participe en tant qu'invité d'honneur, ce qui annule la portée du narratif infondé des médias algériens. Présidente de la «Chambre du livre panaméenne» en tant qu'organisateur de l'événement, Orit Btesh a déclaré que cette édition s'étendait pour la première fois sur une semaine complète. L'objectif est de dépasser le nombre de visiteurs de l'année dernière, soit plus de 104 000 personnes. POur sa part, le ministère marocain de la Jeunesse, de la culture et de la communication a annoncé que le pavillon du Maroc accueillerait des performances culturelles, des rencontres intellectuelles et artistiques pour mettre en valeur la culture et les aspects civilisationnels du royaume, outre des séminaires conjoints avec le Panama. Sahara : La proposition d'autonomie, «base unique» de solution pour le Panama La participation du Maroc en tant qu'invité d'honneur à cette foire internationale ne se limite pas aux aspects culturels. Elle revêt des implications politiques et diplomatiques significatives. En effet, elle intervient dans un contexte de changements majeurs dans la position du Panama sur la question du Sahara. Le pays latino-américain est passé de la reconnaissance du Polisario à un retrait officiel, suivi de l'annonce de son soutien au Plan d'autonomie sous souveraineté marocaine. Cette évolution s'opère depuis l'arrivée au pouvoir du président José Raúl Molino Quintero, en juillet 2024, portant un coup significatif au Polisario et à ses alliés. En novembre 2024, le ministère des Affaires étrangères panaméen a annoncé que «conformément au droit international, le gouvernement du Panama a décidé, à partir d'aujourd'hui, de suspendre les relations diplomatiques» avec la soi-disant «République sahraouie». Il y a quelques jours, le ministre des Affaires étrangères panaméen Javier Eduardo Martínez-Acha Vásquez a confirmé la reconnaissance par son pays de la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Historiquement, le Panama a été le premier pays des Amériques à établir des relations diplomatiques avec le front séparatiste en 1978. Ce dernier avait ouvert une ambassade à Panama City en 2016.