Le projet de loi de finances 2026 ambitionne de corriger les déséquilibres persistants entre zones urbaines et rurales, en ciblant prioritairement les jeunes et les territoires marginalisés. Cependant, le gouvernement devra faire face à un marché du travail sous tension et trouver des réponses ciblées pour réduire les fractures. L'équité sociale et territoriale se confirme comme l'un des piliers de la stratégie économique et politique du Maroc. Le projet de loi de finances (PLF) 2026 réaffirme cette orientation en mettant l'accent sur la réduction des disparités régionales, l'inclusion des jeunes et l'amélioration des conditions de vie dans les zones rurales, souvent laissées en marge des dynamiques de croissance. Les chiffres de 2024 illustrent l'ampleur du défi. Le taux de chômage national a légèrement progressé à 13,3 %, contre 13 % un an plus tôt, touchant 1,638 million de personnes. Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), l'économie a pourtant créé 82 000 emplois nets sur l'année. Mais cette progression reste concentrée dans les zones urbaines, tandis que le milieu rural a enregistré la perte de 80 000 postes. Ce déséquilibre structurel traduit la difficulté persistante à intégrer les campagnes dans les circuits de production et d'investissement nationaux. Lire aussi : PLF 2026 : le Maroc mise sur l'investissement stratégique pour accélérer sa transformation Le début de l'année 2025 apporte un signal plus encourageant : au deuxième trimestre, le taux de chômage recule à 12,8 %, soit 38 000 demandeurs d'emploi en moins. La baisse est plus marquée en zones rurales (–33 000) qu'en milieu urbain (–5 000). Toutefois, cette amélioration conjoncturelle ne masque pas la fragilité du marché de l'emploi des jeunes, confrontés à un taux de sous-emploi en hausse, désormais fixé à 10,6 % au niveau national. Pour inverser durablement cette tendance, le PLF 2026 prévoit un renforcement significatif des programmes éducatifs et de formation professionnelle dans les territoires marginalisés. L'objectif est double : améliorer l'employabilité des jeunes et favoriser l'ancrage local de nouvelles activités économiques. Le gouvernement mise également sur des politiques d'inclusion salariale, destinées à intégrer davantage de jeunes dans le marché formel, ainsi que sur le développement d'infrastructures socio-économiques adaptées aux besoins des populations rurales. Cette approche inclut la création de centres de formation décentralisés, l'amélioration de l'accès aux services publics et la promotion de filières agricoles et artisanales à haute valeur ajoutée. Au-delà des mesures immédiates, l'exécutif cherche à poser les bases d'une croissance plus inclusive, capable de réduire les écarts de revenus et d'opportunités entre les territoires. La réussite de cette politique dépendra autant de la capacité à mobiliser des financements durables que de l'efficacité de la gouvernance locale. Dans un contexte où la cohésion sociale est un facteur clé de stabilité, le Maroc entend faire de l'équité non pas un simple objectif, mais le véritable ciment de son développement.