Le Rapport sur les menaces environnementales 2023 a classé le Maroc parmi les pays exposés à de graves risques, en se concentrant sur quatre menaces principales : l'insécurité alimentaire, les périls hydriques, les catastrophes naturelles et les pressions démographiques. Cette estimation, publiée annuellement par l'Institut de l'Économie et la Paix, couvre 221 pays et territoires, analysant les menaces environnementales à l'échelle mondiale, évaluant quels pays et régions infranationales sont les plus vulnérables aux conflits, aux troubles civils et aux déplacements dus à la dégradation de l'environnement et aux événements liés au climat. La recherche adopte une approche multidimensionnelle en analysant les menaces écologiques au niveau national, infranational et urbain, tout en évaluant les menaces qui compromettent la résilience de la société et les niveaux de paix. Au Maroc, « le stress hydrique se classe en tête de ces risques, avec une note de 4,71 sur 5, où un chiffre proche de 1 indique des risques très faibles. L'insécurité alimentaire suit de près avec une note de 3, tandis que le Royaume reçoit des notes de 1,1 et 1,51 respectivement pour les indicateurs de catastrophes naturelles et de pressions démographiques », lit-on dans le rapport. Le rapport révèle qu'au « cours de la dernière année, le nombre de pays confrontés à de graves menaces environnementales et à une résilience sociétale réduite a augmenté de 3 sur 30, ces pays étant qualifiés de « points chauds » et abritant 1,1 milliard d'habitants. Les pressions récentes sur les prix alimentaires mondiaux ont exacerbé les défis auxquels sont confrontés les pays déjà touchés par l'insécurité alimentaire ». Selon la même source, « trois nouveaux pays ont été ajoutés à la liste des « points chauds » : le Niger, l'Éthiopie et le Myanmar, qui ont tous connu une escalade des menaces environnementales, une réduction de la résilience sociétale et une intensification des conflits. Les trois pays ont récemment été confrontés à la famine et à la violence, avec le conflit en cours en Éthiopie, le récent coup d'État militaire au Niger et la violence au Myanmar à la suite du coup d'État de 2021 ». De plus, l'étude détaille que « les facteurs géopolitiques jouent un rôle crucial dans ces tendances migratoires. De nombreux migrants irréguliers traversent plusieurs pays non membres de l'Union européenne avant d'atteindre une frontière de l'UE. Les accords de l'Union européenne avec certains pays, tels que la Tunisie en 2023, la Libye en 2018 et la Turquie en 2016, ont également eu un impact significatif sur les migrations ». Si les menaces écologiques ne sont pas la principale cause des migrations vers l'UE, « elles constituent un facteur secondaire important. Les données de l'ETR révèlent qu'une part importante des franchissements migratoires entre 2020 et 2022 provient de pays confrontés à de graves problèmes alimentaires et environnementaux, à une croissance démographique rapide et à des risques liés à l'insécurité alimentaire et climatique. Plus précisément, 25,3 % des passages ont été attribués à des ressortissants syriens et 9,6 % à des ressortissants afghans », souligne le document. La principale conclusion du rapport est que « la dégradation de l'environnement et les conflits sont cycliques, la détérioration des ressources conduisant aux conflits et les conflits contribuant à la dégradation des ressources. La dégradation de l'environnement a le plus grand impact sur les conflits dans des régions comme le Sahel, confronté à d'importantes lacunes en matière de gouvernance, d'État de droit, de niveaux élevés de pauvreté et aux effets du changement climatique à court terme ».