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Enseignement : Les enjeux d'une éducation en pleine mutation
Publié dans Hespress le 14 - 05 - 2025

Alors que le marché du travail mondial évolue à grande vitesse, le Maroc doit impérativement engager une démarche de réforme profonde, notamment en s'inspirant des modèles performant à l'échelle internationale. Il faut dépasser les discours pour instaurer une politique éducative cohérente, stable et tournée vers le développement durable, avec comme ambition de faire de l'école un levier de progrès social et économique, ont affirmé mercredi politiciens et universitaires.
Le Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, en partenariat avec le Centre interdisciplinaire de recherche en performance et compétitivité (CIRPEC) de l'Université Mohammed V de Rabat, ainsi qu'avec le laboratoire de recherche et de management (LAREQUOI) de l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, a organisé ce mercredi 14 mai 2025, une journée d'étude sous le thème « Transformation des politiques éducatives : quelle restructuration de la gestion publique à la lumière des défis sociétaux actuels ? ».
« Nous nous sommes réunis aujourd'hui, entre universitaires, parlementaires, présidents de la Chambre des représentants et différents responsables, en première ligne le ministre de l'Enseignement supérieur, pour débattre d'un sujet très important, non seulement pour le Maroc, mais aussi pour l'humanité tout entière. Aujourd'hui, le monde avance rapidement, notamment avec la montée en puissance de l'intelligence artificielle, qui gagne du terrain, ce qui nous pousse à suivre à peu près le même rythme, une tâche loin d'être évidente », a affirmé Driss Sentissi, président du Groupe Haraki à la Chambre des représentants, dans une déclaration à Hespress FR.
© Ayoub Amar
Selon notre interlocuteur, la transformation des politiques éducatives apparaît comme une nécessité fondamentale pour faire face aux défis actuels, affirmant la persistance de fortes disparités entre les milieux rural et urbain. Ces écarts se manifestent non seulement par un déficit de moyens, mais également par la persistance de taux élevés d'analphabétisme, qui reste préoccupant, a-t-il mis en avant.
De plus, « environ 25% de la population demeure analphabète, avec une nette prédominance de 38 % dans les zones rurales. Seules celles et ceux ayant la chance d'être proches d'une institution scolaire peuvent accéder à un parcours préscolaire satisfaisant, accentuant ainsi les inégalités sociales et territoriales », a relevé Sentissi.
Présent lors de cette journée d'étude, le ministre de l'Enseignement Supérieur, Azzedine El Midaoui, a affirmé la nécessité impérieuse pour le Maroc d'aligner sa trajectoire sur l'accélération sans précédent des dynamiques mondiales dans les sphères de l'éducation, de la formation et de la recherche. Il a mis en exergue des études prospectives, qui préviennent que 60 à 70% des métiers pourront disparaître d'ici 2050, soulignant ainsi l'urgence d'adapter nos systèmes à ces mutations radicales.
© Ayoub Amar
En outre, il a insisté sur le fait que ces bouleversements interrogent la responsabilité et la vision stratégique des acteurs du secteur, notamment au sein de l'enseignement supérieur et de l'éducation nationale. Il a précisé que la coordination avec le ministre de l'Education nationale sur ces enjeux n'a jamais été interrompue, témoignant de leur engagement partagé.
Le ministre a également souligné l'indispensable autonomie des universités marocaines, rejetant l'idée que cette autonomie reste un simple slogan. Selon lui, elle doit être réinvestie comme un levier déterminant pour garantir la qualité de l'enseignement, l'efficacité de la gouvernance et la compétitivité du système éducatif national.
En s'adressant directement aux participants, il a martelé que « l'erreur n'est plus permise », car l'opinion publique, les décideurs politiques et les médias scrutent rigoureusement l'état de l'université. Il a rappelé que la société place de grands espoirs dans le corps des chercheurs et des universitaires, qui doivent honorer cette confiance en étant à la hauteur des défis contemporains.
© Ayoub Amar
Il a ajouté que la nécessité de poursuivre la recherche et le développement des connaissances s'intensifie dans un contexte où le marché du travail évolue à un rythme effréné. El Midaoui a également mis en garde contre une vision restric­tivement locale ou régionale des métiers, affirmant que le véritable enjeu consiste à assurer une adéquation avec les standards mondiaux, car « le capital n'a pas de frontières » et la mondialisation impose un ajustement permanent.
Pour sa part, le secrétaire général du Mouvement Populaire, Mohamed Ouzzine, a souligné, dans son allocution à l'ouverture des travaux de cette journée, que la question de l'éducation dans notre pays revêt une dimension structurelle, dont l'impact dépasse largement le cadre éducatif pour irriguer l'ensemble du développement national.
« Malgré une succession de processus de réforme depuis l'indépendance, sous diverses appellations et orientations, notre système reste profondément fragilisé par des dysfonctionnements fondamentaux. Ces insuffisances ont bien souvent transformé les slogans d'universalité, de démocratisation et de qualité en paroles creuses, déconnectées de la réalité », a-t-il expliqué.
© Ayoub Amar
Il a fait savoir que les nombreuses initiatives et programmes qui se sont succédé, allant de la vision stratégique de la réforme de l'éducation 2015-2030, en passant par la loi-cadre 51-17, n'ont pas permis d'enrayer ces défaillances. Au contraire, ces efforts se sont souvent soldés par des expérimentations mal préparées, ainsi que des modifications précipitées des curricula et programmes, souvent sans réelle démarche participative avec l'ensemble des acteurs et experts du secteur, soulevant des interrogations légitimes quant aux résultats à long terme.
« Les chiffres illustrent cette réalité préoccupante. Les taux de décrochage scolaire restent particulièrement élevés, en particulier dans le milieu rural, et les rapports internationaux pointent le faible niveau des élèves en langues et en mathématiques. La disparité entre la qualité de l'enseignement dans le secteur public et celui du secteur privé est également flagrante, reflet des inégalités socioéconomiques qui empêchent de nombreux Marocains de faire bénéficier leurs enfants d'un accès équitable à l'éducation. Ces indicateurs traduisent une crise profonde qui exige un regard lucide, une reconnaissance sans détour de l'échec de nos précédentes démarches », a déploré Ouzzine.
© Ayoub Amar
Par conséquent, il devient impératif d'aborder la question avec sincérité et courage, en acceptant d'assumer l'échec des réformes antérieures, a-t-il poursuivi, notant que la réforme du système éducatif ne saurait se réduire à une instrumentation idéologique ou à des révolutions de façade, elle doit constituer une priorité nationale, inscrite dans une logique de stabilité et de cohérence.
Et de préciser : « La véritable alternative réside dans la construction d'une école marocaine capable d'assurer une politique éducative stable, en lien étroit avec les besoins du marché du travail et la dynamique sociale, tout en renforçant les compétences transversales indispensables à la vie moderne, notamment celles liées au numérique ».
Pour atteindre cet idéal, il est essentiel de s'inspirer des expériences étrangères qui ont réussi à faire de l'éducation un levier de développement, a indiqué le SG, citant l'exemple du Rwanda, qui a su rebâtir un système éducatif solide, tout comme Singapour, en investissant massivement dans le capital humain, la transformant en un modèle mondial d'excellence éducative.


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