Une ambassade équatorienne sera établie au Maroc avant la fin de juin 2025, consacrant ainsi un rapprochement significatif entre Rabat et Quito. L'Équateur s'apprête à ouvrir, à la fin du mois de juin prochain, une ambassade au Maroc, marquant une nouvelle étape dans le rapprochement diplomatique entre Rabat et Quito. L'annonce a été faite par la ministre équatorienne des Affaires étrangères, Gabriela Sommerfeld, lors d'une interview accordée à la chaîne publique Ecuador TV le 15 mai 2025. Citée par le journal équatorien El Telégrafo, la cheffe de la diplomatie équatorienne a souligné que cette représentation permettra à son pays de « s'ouvrir des marchés en Afrique » tout en consolidant une coopération « intéressante » avec le Maroc, déjà considérée comme dynamique. L'implantation de cette mission diplomatique à Rabat s'inscrit dans la volonté équatorienne de bâtir une relation plus étroite avec le Maroc. Gabriela Sommerfeld a indiqué qu'un « équipe de la chancellerie prépare tout », tandis que l'ambassadeur équatorien au Maroc devrait accompagner le président Daniel Noboa lors de sa prestation de serment prévue pour le 24 mai. Un rapprochement nourri par un tournant diplomatique majeur Cette ouverture d'ambassade intervient moins d'un an après une décision symboliquement forte : le 22 octobre 2024, l'Équateur a officiellement suspendu sa reconnaissance de la prétendue « rasd ». Cette rupture après plus de 40 ans de soutien au polisario a été saluée à Rabat comme une victoire diplomatique majeure pour le Royaume. La ministère équatorienne des Affaires étrangères avait alors notifié la fermeture de la représentation séparatiste à Quito, tournant ainsi une page d'un alignement diplomatique hérité de la guerre froide. À l'époque, la cheffe de la diplomatie équatorienne avait insisté sur l'adhésion de son pays aux principes du droit international et sur sa volonté de renforcer ses relations bilatérales avec le Maroc. Quito avait aussi souligné son soutien au plan d'autonomie marocain, présenté par Rabat comme la seule solution crédible au différend régional autour du Sahara. Une décision géopolitique aux conséquences régionales Ce rapprochement maroco-équatorien n'est pas resté sans réaction. En janvier 2024, le régime algérien, parrain du polisario, avait discrètement lancé un boycott des bananes équatoriennes, privant son marché de son principal fournisseur. Cette décision a provoqué une flambée des prix durant le mois de Ramadan, le kilo de bananes atteignant jusqu'à 850 dinars à Alger. Des médias agricoles internationaux avaient alors pointé le lien entre ce boycott et la rupture diplomatique entre l'Équateur et la pseudo « rasd ». Ce contexte illustre l'effet d'entraînement qu'exerce la diplomatie marocaine en Amérique latine. Après plusieurs retraits de reconnaissance de la pseudo « rasd » sur le continent, dont ceux du Pérou et du Paraguay ces dernières années, le cas équatorien témoigne d'un basculement durable. L'ouverture prochaine de l'ambassade à Rabat constitue une initiative claire de l'Équateur pour activer une coopération renforcée avec le Royaume.