Pendant que la communauté internationale désavoue l'autoproclamée république sahraouie (rasd), le bras armé du groupe séparatiste, le polisario, cherche à obtenir une reconnaissance du Brésil. Mais l'affaire ne semble pas gagnée. Dans sa logique propagandiste, le polisario instrumentalise la cause la cause palestinienne pour s'y greffer et créer une similitude dans l'esprit de ceux qui ne connaissent pas l'histoire de la formation de ce groupe de « traitres » à l'indépendance du Maroc de la colonisation espagnole au Sahara. Ceux qui ne connaissent pas les velléités expansionnistes algériennes, sans mettre le Sahara dans un contexte régional, pourraient croire au discours victimaire du polisario, celui qui se présente comme un « peuple opprimé en quête d'indépendance », comme le voudraient, à juste titre, les Palestiniens. C'est dans cette logique que le polisario tente de jouer sur la corde sensible dans certains pays qui ont défendu la Palestine, envers et contre tous devant la communauté internationale. Dans une interview accordée à Resumen latinoamericano, un média brésilien, Ahmed Moulay Ali Hamadi, un représentant du mouvement séparatiste au Brésil a dit penser que « l'histoire de la Palestine et celle du peuple sahraoui sont intimement liées ». Rappelant que le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a reconnu l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) puis a reconnu la république de Palestine en 2010, le représentant du polisario à Brasilia a voulu faire l'amalgame entre les deux sujets en appelant à ce que soit reconnue l'autoproclamée et pseudo « république sahraouie », non reconnue par l'ONU. « Nous souhaitons maintenant qu'il reconnaisse la +république sahraouie+ et nous permette d'ouvrir une ambassade », a-t-il déclaré, ajoutant que la pseuo rasd est un membre fondateur de l'Union africaine (grâce à un stratagème menée par l'Algérie en 2002, ndlr). Affirmant avoir déjà plusieurs ambassades, le représentant de la milice séparatiste hostile à l'intégrité territoriale du Maroc, a oublié de notifier que la plupart des pays de l'Union africaine ne reconnaissent pas la « rasd » et n'ont pas d'ambassade de cette entité fictive. Poursuivant son discours, le représentant du polisario a admis avoir tenté d'atteindre le président brésilien Lula, en vain. En sachant que le Brésil, poids lourd sur son continent d'appartenance pèse désormais de son poids du côté du Maroc en soutenant la proposition d'autonomie, le milicien se rend compte de la complexité de la tâche. En effet, la formation politique dont est issu le président Lula, le Parti des travailleurs (PT), a souvent été du côté des thèses des séparatistes du polisario avant de faire volte face il y a une décennie. Du temps de la présidente Dilma Roussef (2011-2016), des députés du PT avaient voté pour la reconnaissance de la pseudo « rasd » en 2014. Juin 2024, c'est un tout autre position qui a été présentée par Brasilia lors d'un déplacement du ministre brésilien des Affaires étrangères, Mauro Vieira, à Rabat. Ce dernier a salué dans un communiqué conjoint avec son homologue marocain, Nasser Bourita, « les efforts sérieux et crédibles du Maroc pour avancer vers un règlement du différend autour du Sahara, dans le cadre de l'initiative d'autonomie présentée par le royaume en 2007 ». Une position qui a de quoi faire perdre des points pour les séparatistes qui désormais lorgnent sur une rencontre avec le président brésilien pour le faire changer d'avis. « Jusqu'à présent, nous avons tenté d'établir un contact direct avec Lula, mais nous n'avons pas encore reçu de réponse. Nous sommes en discussion avec le ministère des Affaires étrangères, et nous avons eu des réunions avec des membres de la division Afrique, mais il semble qu'ils n'aient aucun pouvoir de décision. Tout le monde dit que c'est Lula qui décide », a reconnu le représentant de la milice séparatiste Ahmed Moulay Ali Hamadi.