Le Conseil de la concurrence a réuni les acteurs clés du secteur des paiements électroniques pour faire le point sur la mise en œuvre des engagements qui visent à briser le monopole du Centre Monétique Interbancaire (CMI) et à instaurer une concurrence effective. Dans le sillage de sa décision n°152/D/2024 du 31 octobre 2024, le Conseil de la concurrence a tenu une réunion de suivi avec le CMI, ses banques actionnaires, les établissements de paiement (EDP) autorisés ainsi que Bank Al-Maghrib. L'objectif principal était de faire un état des lieux de l'exécution des engagements structurels et comportementaux imposés à ces acteurs pour ouvrir le marché de l'acquisition à de nouveaux opérateurs. Une libéralisation progressive du marché Depuis le 1er mai 2025, les établissements de paiement et les filiales bancaires dûment autorisées peuvent commercialiser librement leurs services d'acquisition, mettant ainsi fin à la situation de quasi-monopole qui prévalait au profit du CMI. Cette nouvelle donne amorce une phase de transformation majeure du secteur avec l'arrivée d'acteurs indépendants, capables de proposer des solutions concurrentielles aux commerçants marocains. Le Conseil de la concurrence rappelle que le CMI s'est engagé à céder, dans un délai de douze mois, l'ensemble de ses contrats d'adhésion avec les commerçants au profit des nouveaux entrants. Il lui est également interdit, depuis novembre 2024, de conclure de nouveaux contrats dans le segment des cartes ou de la passerelle de paiement en ligne. À terme, le CMI ne conservera qu'un rôle technique en tant que plateforme de traitement, accessible à tous les acquéreurs dans des conditions équitables, transparentes et non discriminatoires. Des efforts salués pour garantir la transition Le premier rapport semestriel transmis au Conseil, couvrant la période de novembre 2024 à avril 2025, montre des avancées notables. Le Conseil félicite l'ensemble des parties prenantes pour leur implication, qui a permis d'enclencher rapidement les transformations requises sans rupture de service. Il souligne notamment le respect des principes de continuité et de sécurité des opérations durant cette phase de transition. Les banques actionnaires du CMI, quant à elles, ont respecté leur engagement de garantir une indépendance fonctionnelle et comptable à leurs filiales ou EDP. Elles s'abstiennent de commercialiser directement les offres d'acquisition, tout en conservant la possibilité de promouvoir l'activité dans leurs réseaux, sans limiter la liberté de choix des commerçants. Vers une concurrence saine et équitable L'ouverture du marché de l'acquisition bancaire au Maroc représente une étape importante vers une plus grande inclusion financière et une meilleure qualité de service. Le Conseil de la concurrence insiste sur l'importance de maintenir cette dynamique. Il exhorte les acteurs concernés à poursuivre la mise en œuvre des engagements restants dans les délais impartis, en vue de favoriser une concurrence loyale et de soutenir l'innovation dans l'écosystème des paiements électroniques. Le processus de transition se poursuivra jusqu'au 1er novembre 2025, date à laquelle l'ensemble des mesures devra être pleinement opérationnel. D'ici là, le Conseil continuera de suivre de près l'évolution du marché et l'application des dispositions actées, dans un esprit de transparence et de régulation proactive.