Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a souligné mardi que les dotations à l'investissement public ont augmenté de 86,8% entre 2020 et 2025, avec des résultats concrets : près de 1.400 centres de santé primaires, 4.626 écoles primaires et 786 collèges modernisés, tandis que le nombre de communes disposant de services de base est passé de 502 à 743. Prenant la parole devant les conseillers, ce mardi 25 novembre lors de la séance plénière consacrées aux questions orales mensuelles adressées au chef du gouvernement au sujet du « développement territorial et les enjeux de la réalisation de la justice spatiale », Akhannouch a indiqué que la mise en œuvre de la feuille de route royale exige l'adoption d'une approche méthodologique intégrée. Celle-ci doit fonder une nouvelle génération d'interventions territoriales reposant sur un ciblage précis des besoins, une convergence effective entre les programmes, et l'utilisation de données territoriales actualisées comme outil d'aide à la décision, a-t-il précisé. Il a souligné la nécessité de dépasser les interventions ponctuelles pour adopter une vision transformative fondée sur un développement durable, le renforcement des zones fragiles et l'élargissement des opportunités de vie et de mobilité sociale, en vue d'ériger la justice spatiale en processus structurel, appuyé sur une lecture fine des spécificités territoriales afin d'orienter les politiques publiques selon les besoins propres à chaque espace. Le chef de l'Exécutif a notamment rappelé que les zones montagneuses, les oasis et les territoires ruraux vulnérables ne peuvent être traités selon une approche uniforme. Ils requièrent des méthodes adaptées à leur géographie, leurs capacités économiques et leurs conditions climatiques. Il a également indiqué que le littoral constitue un axe stratégique pour atteindre la justice spatiale voulue par le Souverain, en raison de ses atouts de développement et des pressions environnementales croissantes, appelant à une mobilisation coordonnée de l'ensemble des acteurs. D'une autre part, Akhannouch a salué l'évolution notable qu'ont connue les dotations consacrées à l'investissement public, avec une hausse d'environ 86,8% sur la période 2020-2025, notant que leur montant devrait atteindre près de 380 milliards de dirhams au cours de l'année prochaine. Il a ainsi fait savoir que la progression des investissements publics, notamment dans l'éducation, a renforcé l'intégration sociale et amélioré les indicateurs de justice sociale. Les taux de scolarisation atteignent désormais 83% au préscolaire, 100% au primaire et 80% au secondaire collégial, avec en parallèle une électrification régionale quasi totale. Il a rappelé que l'Exécutif a opéré une avancée majeure dans l'offre de soins, à travers la mise à niveau d'une nouvelle génération de centres de santé primaires dont le nombre doit atteindre 1.400 d'ici fin d'année, dont les deux tiers en zones rurales et éloignées. Cette dynamique s'accompagne du renforcement du réseau hospitalier, de la généralisation des CHU, du lancement d'un programme de 12 centres de transfusion sanguine et de la mise en œuvre des groupements sanitaires territoriaux. Sur l'éducation, il a affirmé que le gouvernement vise une réforme de même ampleur, fondée sur l'impact direct auprès des élèves et l'amélioration de l'école publique. Cela passe par une répartition régionale équilibrée du préscolaire et par le renforcement du soutien social, dont bénéficient 217.000 internes, 80.245 élèves dans les cantines scolaires et environ 3,2 millions d'enfants via l'aide sociale directe pour l'année scolaire en cours. Il a également mis en avant les résultats du programme « Ecoles pionnières », désormais généralisé à 4.626 écoles primaires et 786 collèges, soit 2.000 établissements de plus qu'en 2023. Sur le plan économique, Akhannouch a souligné la dynamique qualitative de l'investissement régional. Une approche territoriale soutient les TPE, PME et TPME, qui représentent plus de 90% du tissu entrepreneurial national, avec un appui financier allant jusqu'à 30% de la valeur des projets validés. Le chef du gouvernement a tenu à préciser que depuis 26 ans, le Roi construit un modèle marocain émergent, axé sur la réduction des disparités territoriales et sociales et le développement inclusif. Le Programme de Réduction des Disparités Territoriales et Sociales, lancé en 2017 et financé à hauteur de 50 milliards de dirhams, a ciblé plus de 1.200 communes et 140 centres ruraux regroupant 17 millions d'habitants, avec une approche intégrée dépassant le cloisonnement sectoriel. Selon le responsable, les résultats sont significatifs avec la réalisation de 26.509 km de routes et 223 ouvrages d'art, portant le nombre de communes accessibles de 791 à 1.104, soit une progression de 40%. Pour l'eau, 32.419 opérations d'accès ont été menées, 725 systèmes installés et le réseau étendu sur 1.096 km, ce qui a permis de porter le nombre de communes bénéficiant d'un bon accès de 710 à 859, soit +20%. L'électrification concerne 1.135 douars et 1.137 km de réseau, avec une progression de 32% des communes équipées, passant de 627 à 831. Au niveau du secteur de l'éducation, 4.142 établissements ont été construits ou rénovés, 1.508 bus scolaires mis en service et 139 opérations d'équipement réalisées, permettant de porter le nombre de communes dotées de bons services éducatifs de 614 à 773, soit +13%. Dans le domaine de la santé, 987 établissements ont été construits ou réhabilités, 884 centres équipés et 820 ambulances déployées, ce qui a fait passer le nombre de communes bénéficiant de services de santé satisfaisants de 480 à 721, soit +20%. Le nombre total de communes disposant de l'ensemble des services de base est ainsi passé de 502 en 2016 à 743, soit une augmentation de 48%. Le programme a en outre généré plus de 115 millions de journées de travail et 346.000 emplois directs et indirects, renforçant l'inclusion sociale, la mobilité, l'accès aux services et le capital humain. Pour Akhannouch, le meilleur témoignage de la pertinence de la vision royale éclairée, fondatrice des différents programmes de développement territorial, réside dans la baisse significative de la pauvreté multidimensionnelle au niveau national, passée de 11,9% en 2014 à 6,8% en 2024. Il a notamment mentionné la mise en œuvre du Programme National de Développement Intégré des Centres Ruraux Emergents, portant sur 77 centres ruraux couvrant l'ensemble du territoire national. Ces centres constitueront des espaces d'intégration territoriale où convergeront investissements publics et privés, infrastructures, services essentiels et opportunités d'emploi, selon une vision du développement rural inclusive et durable. Le chef de l'Exécutif a également précisé que cette approche est inscrite dans le Projet de Loi de Finances 2026 avec l'accélération de la mise en œuvre de plans d'action pour 36 centres ruraux modèles, pour un coût global de 2,8 milliards de dirhams. Parallèlement, une dynamique est lancée pour élaborer de nouveaux programmes territoriaux, avec des réunions consultatives régionales impliquant l'ensemble des acteurs locaux, afin de concevoir des stratégies de développement basées sur un diagnostic territorial précis et les spécificités locales. Ces programmes disposeront d'un plan d'action clair et d'un calendrier défini, soutenus par des mesures institutionnelles renforçant la gouvernance et la mise en œuvre, la mobilisation des ressources et la réactivité face aux besoins des populations, consolidant ainsi le rôle des collectivités territoriales comme relais effectif des services de proximité, a assuré Akhannouch.