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Cinéma : Babel by bus
Publié dans La Gazette du Maroc le 20 - 11 - 2006

Un couple au bord de la rupture en vacances au Maroc, une jeune Japonaise désespérée par la mort de sa mère, une nounou mexicaine rattrapée par les services de l'immigration, deux frères marocains jouant avec une arme à feu.... Ces histoires s'entremêlent et ont toutes un point commun, un fusil. Va savoir où va te mener le réalisateur mexicain !
Cela se passe en plein désert marocain. Un coup de feu. Et c'est toute une série d'événements qui s'enchaînent. On voit alors défiler un couple de touristes américains au bord du naufrage, deux jeunes Marocains auteurs d'un crime accidentel, une nourrice qui voyage illégalement avec deux enfants américains, et une adolescente japonaise rebelle dont le père est recherché par la police à Tokyo. Le décor est là, l'art du cinéaste mexicain aussi. La différence des cultures et des modes de vie qui font que chacun de ces quatre groupes de personnes va cependant connaître une même destinée d'isolement et de douleur. En quelques jours, tous vont faire l'expérience d'un profond sentiment de solitude : perdus dans le désert, dans le monde, et étrangers à eux-mêmes.
C'est le type de scénario qu'aurait volontiers filmé un Jim Jarmush. Mais on ne regrette pas que ce soit le réalisateur de 21 grammes qui cadre ses personnages. Depuis la découverte d'Amours chiennes à la Semaine de la critique de Cannes 2000, on connaît le goût d'Alejandro González Iñárritu pour les puzzles, les mises en abyme, les gouffres espace-temps. Il aime filmer des fragments de destins, des moments d'existence qui, même assemblés, ne finissent par révéler qu'une vérité fugitive, comme chez Pirandello. Dans Babel, prix de la mise en scène à Cannes 2006, la méthode Iñárritu est à son apogée. Quatre pays, donc : l'Amérique, le Mexique, le Maroc et le Japon. Quatre civilisations, étrangères les unes aux autres, imperméables, brutalement et brièvement réunies par un événement minuscule aux conséquences imprévues. Une constante dans cette façon de faire du cinéma : il plane sur tous les films d'Iñárritu l'évidente certitude que chacun de nos actes, aussi insignifiant, aussi gratuit soit-il, ne peut que rejaillir sur la cohésion du monde. Ce n'est pas un moralisateur – aucun de ses personnages n'est jugé, à plus forte raison condamné. Mais, même si le mot fait aujourd'hui figure d'insulte, c'est, de toute évidence, un moraliste. Qui se charge de rappeler leur sens des responsabilités à des habitants du monde qui se reconnaissent des droits, mais moins de devoirs. Sans doute Iñárritu est-il, dans Babel, un rien plus explicite que dans Amours chiennes et dans 21 Grammes, où il tissait des liens quasi invisibles entre toutes ses histoires enchevêtrées. Il n'a rien perdu, en revanche, de son art à diriger les comédiens : Brad Pitt n'a jamais été meilleur, et ses scènes avec Cate Blanchett, filmées au plus près des visages, sont d'un lyrisme étonnant. Il a gardé intact son art à créer en quelques traits, en quelques plans, des personnages qu'on n'oublie pas : cette adolescente japonaise, par exemple, dont les provocations cachent mal la douleur infinie. Iñárritu n'a peur ni des effets, ni des excès. Ses mélos assumés reflètent intensément la violence et la solitude du monde tel qu'on l'a fait.
Réalisé par Alejandro González Inárritu
Avec Brad Pitt, Cate Blanchett, Gael García Bernal, Mahima Chaudhry, Jamie McBride, Kôji Yakusho, Shilpa Shetty, Lynsey Beauchamp, Paul Terrell Clayton, ...
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