Après la charte des valeurs adoptée en 2003, les textiliens reviennent à la charge avec le nouveau référentiel baptisé «fibre citoyenne». Un label qui acquiert en valeur avec l'adhésion du groupe Inditex à la démarche initiée par l'AMITH L'entreprises, dont 30 basées dans la ville du détroit et quinze à Casablanca, font partie du projet-pilote pour décrocher le label «fibre citoyenne». Cette marque de responsabilité sociale n'est certes pas à sa première expérience, mais l'enjeu dépasse cette fois-ci la simple volonté spontanée de faire bonne presse. «Notre engagement dans l'éthique n'est ni opportuniste, ni orienté relations publiques. Il émane d'une forte conviction des développements vertueux, apportés par la conformité des entreprises aux normes et valeurs sociétales dans leur processus de mise à niveau», déclare Karim Tazi, président de l'AMITH ( Association marocaine des industries du textile et de l'habillement). Ces termes restent cependant vagues. Et en ce qui concerne Inditex, il s'agit d'une nouvelle obligation pour faire partie du club des sous-traitants de ce groupe ibérique. Son secrétaire général, Antonio Abril, venu à Casablanca pour contribuer à la présentation de l'intervention de son groupe dans le programme «fibre citoyenne», n'y est pas allé par un autre chemin, pour expliquer que ce label «constituera dorénavant un avantage compétitif». Le ton est donné par ce gros donneur d'ordres qui s'allie à l'Amith et l'ANPME, pour la mise en conformité de ses entreprises partenaires. Le Bureau international du travail est aussi de la partie. Chacun contribue à sa manière, mais le gros bailleur de fonds reste l'ANPME qui contribue à hauteur de 80 % des frais d'accompagnement, jusqu'à l'obtention de l'audit à blanc. Le reste, c'est l'entreprise bénéficiaire de l'accompagnement (elle doit présenter un bilan inférieur à 70MDH et justifier d'au moins trois ans d'activité et disposer d'au moins trois cadres parmi ses effectifs) qui le supporte à égalité avec Inditex. Dans l'absolu et selon les estimations de l'Amith, ces 20 % oscilleraient autour de 20.000DH. Mais pour que ce label soit accordé, des efforts doivent être consentis, que ce soit au niveau du respect des droits humains que de la préservation de l'environnement. A ce titre, les entreprises qui fabriquent les articles en jeans sont ciblées en priorité. Et pour cause, le rejet des matières intervenant dans le délavage est jugé très néfaste pour l'environnement. Côté management, l'entreprise qui veut décrocher cette étiquette, doit prouver qu'elle respecte les normes de la santé et l'hygiène dans le lieu du travail, bannit le travail des enfants, insiste sur le respect du Smig et des heures légales de travail, ne tolère pas la discrimination ni le travail forcé.