Elle a planté ses nouvelles racines dans la vaste plaine aride du Souss flanquée entre le Haut et l'anti-Atlas, «ébauche du désert» pour les férus de guides touristiques dans les grands Tours Opérateurs européens. Elle s'y est installée, depuis novembre 2006 pour ressurgir ce week-end en récidivant par l'organisation d'un méga concert à travers lequel s'est consolidée l'alliance entre la culture et l'art au service des grands idéaux de ce monde. Elle a, encore une fois, et en l'espace d'une année seulement, attiré des milliers, des dizaines de milliers de gens, de tous âges, de tous genres, de toutes religions, de toutes races et de toutes nationalités. Témoignant, ce faisant, des belles certitudes moralistes de l'écrivain britannique Hubert Georges Wells qui était persuadé que «Notre vraie nationalité est l'humanité». Elle, c'est la Tolérance tellement souhaitée dans les grands discours à travers les siècles et si peu concrétisée dans les rapports, les esprits, les attitudes et les comportements de millions de personnes sur le globe. La Tolérance dont Voltaire fit un «Traité» et aux yeux duquel, cette «Vertu plus qu'une science» ne saurait être qu'universelle. En récidivant dans le «Grenier collectif» du Royaume, devant plus de 150 000 spectateurs déchaînés aux sons et couleurs d'un concert animé par une quinzaine d'artistes de grande renommée, sur la plage de la merveilleuse baie atlantique, elle a fini par s'incruster dans les esprits et les structures pour prolonger, au-delà des spectacles saisonniers, ses effets fédérateurs et mondialistes sur la longueur et la durée. C'est dans ce noble objectif que le trio des complices «inséparables», incarné par le Wali de la région du Souss Massa Draa, le président du Conseil régional et frais émoulu ministre et le président de la Communauté urbaine, s'est dépensé sans compter pour mettre, à dessein, les formes et la manière. En décidant, notamment, de mettre sur pied, en septembre dernier, l'Association pour la Tolérance, une ONG marocaine, et probablement dans le monde entier, dont la mission est aussi ciblée et si différenciée. Cette organisation, entièrement vouée à la promotion de la diversité, de la tolérance et le dialogue entre les cultures par le rassemblement des plus grands noms du monde des arts, de la musique, des lettres, de la politique et des affaires qui s'y déplacent en masse chaque année. Une association dont les fondements sont solides et les idéaux à servir sincèrement évoqués sur le bon fonctionnement de laquelle veillent de grosses pointures du territoire, de la trempe du «Ramiste» Driss Benhima et de Tareq Kabbaj, qui secondent Aziz Akhennouh dans la présidence, ou encore des administrateurs de taille à l'image de Rachid Filali ou de référence pour ne pas citer notre dynamique ambassadeur du Maroc à Paris, Fathallah Sijilmassi. La fantastique soirée qui s'acheva tard dans la nuit, emmenée par la «bande à Faudel» qui a réapparu, a encore été rehaussée par d'authentiques stars du show business où le roi du Raï Cheb Khaled fit une irruption très applaudie et où l'on eut tout le loisir d'admirer un David Halliday sur les traces glorieuses de son sacré rocker de père. Ces géants de la chanson, les musiciens virtuoses, dans une moulure cosmoplite réussie, ont fait danser, rire et rêver la Terre entière. En effet, car en plus des dizaines de milliers de spectateurs sur place, ce sont aussi pas moins de 30 millions de téléspectateurs qui vont vibrer à travers les chaînes télévisées les plus célèbres du monde. Ces philosophies qui ont germé dans les plus grands esprits de l'histoire, ces pensées qui ont animé les combats les plus héroïques, à l'instar du Mahatma Gandhi, l'apôtre de la non- violence qui disait, allusion faite aux occupants de son pays: «Ils peuvent avoir notre cadavre, mais ils n'auront jamais notre obéissance» et qui s'efforçait, lors des «guerres fratricides» avant la partition de l'Inde: de chasser des esprits des belligérants la colère et l'incompréhension qui sont source de discorde et d'intolérance. L'initiative marquante d'Agadir, de naissance locale pour revêtir une dimension nationale instantanée avant de rayonner de plus en plus à l'international, s'inscrit dans l'oeuvre humaniste de poursuivre des messages de paix, d'amour et de solidarité qui font sauter les frontières et détruisent les tranchées. En instaurant solidement une tradition locale s'appropriant les valeurs d'un combat universel, la capitale du Souss entend ainsi continuer et approfondir l'oeuvre des Gandhi, de Voltaire, d'Hubert Wells, de Senghor, de Rousseau et de tant d'autres encore. Comme elle aspire à soutenir le projet Volonté Royale, qui a accordé son Haut Parrainage à ce Concert, et dont les socles fondateurs et durables sont la démocratie et la tolérance. En attendant le «zéro mépris», un défi autrement plus redoutable à mener pour redonner toutes ses lettres de noblesse à la nature humaine.